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PP 1118 Perraudin (Pierre, dit Pélotsch), 1940.01.01-1991 (Fonds)
Contexte de plan d'archivage |
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Zone d'identification |
Cote: | PP 1118 |
Cote de gestion: | O 105 |
Titre: | Perraudin (Pierre, dit Pélotsch) |
Dates: | 1940-1991 |
Période de création: | 01/01/1940 - 1991 |
Niveau: | Fonds |
Importance matérielle: | 22 boîtes |
Mètres linéaires: | 2,91 |
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Zone du contexte |
UD - Producteur des documents (Association): | Perraudin (Pierre, dit Pélotsch) |
Historique archivistique: | Les archives ont été remises le 29 novembre 2019 par Madame Noëlle Flore Lavenex. Elles étaient conservées jusqu’à ce jour dans la cave de son immeuble. A l'évidence, le fonds comporte des lacunes tant du point de vue des collaborations de Pierre Perraudin à des journaux que dans ses collaborations occasionnelles. Ce fonds ne contient aucun agenda ou cahier, aucune lettre du dessinateur qui pourrait renseigner sur la vie professionnelle ou privée du dessinateur, ses préoccupations, ses sentiments et ses idées. |
Modalités d'entrée: | Delphine Friedmann, directrice des Archives cantonales vaudoises, s'est rendue, le 2 décembre 2019 (Boulevard de Grancy 27 à Lausanne), pour prendre en charge 5 caisses et 17 panneaux. Le tout comportait essentiellement des dessins de Pierre Perraudin, la plupart réalisés à l’encre de chine. Lors de la proposition par Mme Lavenex de remettre ces documents aux ACV, la direction a accepté pour deux raisons principales : si Pierre Perraudin a longtemps vécu et travaillé en France, il a toutefois grandi dans le canton de Vaud, une partie de sa famille y est restée et le lien avec la région est évident. De plus, quelques dessins ont déjà été remis aux ACV en début d’année 2019 (P 1000/344). |
Date d'entrée: | 29/11/2019 |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | "Je dessine comme je respire": c’est en ces termes que Pierre Perraudin parlait de son activité créatrice. Son âme d’enfant, il l’a toujours conservée. Preuve en est ce surnom de Pélotsch dont ses amis de classe l'avait affublé et qui sera sa signature. L’humour du dessinateur peut être léger, ironique, quelque peu cruel parfois mais jamais vraiment méchant. Le trait est raffiné, l’image percutante et se passe bien souvent de légende pour l’expliquer. En 1972, il confie à un journaliste "Que voulez-vous? Les personnes appelées à sélectionner les dessins pour les journaux font preuve d’une incapacité professionnelle notoire. Il leur suffit que le dessin plaise au public. La recherche, la finesse? Aucune importance." Est-ce à dire que les dessins intéressants aux yeux du dessinateur sont à chercher dans les œuvres non publiées ? L’imaginaire de Pierre Perraudin est peuplé de tapis volants, d’éléphants, d’îles et de vacances sur l’eau, de phares mais aussi de sujets plus sombres comme les prisonniers ou la guerre. Qu’importe le thème, le but est de faire rire ; principalement sur les misères du couple, les bêtises d’un petit garçon turbulent, qui n’apprécie guère l’école, toisant les adultes et refusant l’autorité, allant même jusqu’à l’humour grinçant quand l’enfant, déguisé en indien, enfonce une hache dans le crâne du père. L’heure de la révolte est dans l’air du temps. S’il égratigne parfois le politique c’est pour dénoncer la violence, à l’image de son dessin du char tirant des notes de musique, qui illustre son désir pacifique. En France, le dessin paru dans le premier numéro du mensuel Hara-Kiri en septembre 1960 prouve aussi sa volonté de s’engager et dénonce toute la cruauté de la peine de mort à la manière d’un Hugo, en présentant l’image de la guillotine dans toute sa laideur en tant qu’objet qui découpe la chair. Pierre Perraudin a longtemps vécu en France où il a obtenu une certaine reconnaissance et trouvé de quoi satisfaire son envie de bohème, de revendications, de liberté - il confiait avoir horreur des horaires fixes.Il a toutefois gardé avec la Suisse des liens très forts. Si ses dessins étaient publiés chaque semaine dans des journaux français, ils étaient bien présents aussi dans les pages de journaux suisses, qui publiaient non sans fierté les oeuvres de ce jeune homme "monté à Paris". La Suisse a toujours été admirative du parcours de cet enfant du pays. En 1988, il est choisi par le Centre Hospitalier Universitaire Vaudois et monte une exposition présentant les mésaventures de "Mathilde l’infirmière". Un album du même nom est publié et dédicacé par l’auteur à cette occasion. Trois ans plus tard, le 18 décembre 1991, il s’éteint à Villeneuve, lieu de son enfance. Le fonds d’archives reflète bien les différentes activités professionnelles de Pierre Perraudin. Le premier sous-fonds intitulé "Création" regroupe des dessins, qualifiés pour certains d’originaux par le dessinateur lui-même et qui ne comportent pas toujours d’indication claire des journaux, publications, projets et même du contexte dans lesquels ils auraient été publiés. La série "Personnages" respecte le classement originel tel que constaté lors de la réception des contenants des dessins : "Mathilde", "Dagobert" ou ses sosies baptisés "Pierrot la Tempête" ou Didy-Dynamite. La maquette de création d’un personnage "Monsieur Croûton" permet d’observer aussi tout le processus de création élaboré par le dessinateur. Il paraissait judicieux aussi de faire apparaître dans ce sous-fonds, une autre série : les "Thèmes inspirants". Le dessinateur a pris soin de les regrouper sous différents titres : "Prison, "Animaux", "Iles ou vacances sur l’eau», "Phares", "Moines", "Montagne, escalade", "Musique, instruments", "Phares", "Pompiers", "Prisons", Sport", "Voitures", qui représentent de véritables sources d’inspiration pour faire naître des situations cocasses. Les autres séries présentent des "Hommages" de Pierre Perraudin à des personnalités, quelques "Dessins en couleur", Pélotsch préférant le dessin à l’encre de chine, quelques "Calques" mais aussi des "Epreuves d’artistes" en grand format et en plusieurs exemplaires signés, sur papier filigrane Ingres d’Arches. Le deuxième sous-fonds présente les "Œuvres publiées" par Pierre Perraudin. La première série représente l’essentiel de ce sous-fonds à savoir les "Dessins de Presse". En 1972, Pélotsch explique à un journaliste que la presse connaît une période de crise, qu’on ne peut plus collaborer comme avant à cinq ou six journaux différents, et que l'on se trouve à une époque où les journaux ont constitué des équipes de dessinateurs quasi immuables. L’intitulé des sous-séries porte naturellement le nom des journaux, classés par ordre alphabétique, les dates étant souvent absentes des dessins. La plupart des dessins contenus dans ce fonds sont destinés aux deux journaux principaux pour lesquels Pélotsch travaillait régulièrement "Ici Paris" et L’illustré". Les tampons indiquent les numéros de série, parfois l’année ou la date de parution. Certains dessins notamment ceux d’"Ici Paris" comportent des indications au dos qui laissent à penser qu’ils ont pu paraître aussi dans d’autres journaux, sans doute "Hara-Kiri", car ils correspondent à l’époque de son engagement pour ce journal. Pierre Perraudin a été en effet un des pionniers de l’aventure Hara-Kiri entre septembre 1960 et début 1962. Quelques dessins ont été identifiés de façon certaine comme ayant paru dans ce journal présenté par ses auteurs comme "Bête et méchant". Une sous-série porte le nom "Groupe de presse", les initiales I.M.P du copyright, qui apparaissent sous les dessins, n’ont pu être identifiées mais au dos des dessins sont mentionnés le journal ou même les journaux dans lesquels ils sont parus. D’autres dessins offrent seulement au dos l’indication "n°", suivi d’un chiffre ou un chiffre seul. La numérisation des journaux, notamment dans la base de données "Scriptorium" de la Bibliothèque Cantonale Universitaire, a facilité l’identification de certains dessins, le parcours de vie de l’auteur ou les dates de publication. La deuxième série témoigne de l’engagement syndical du dessinateur, - notamment au sein de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), qui lui ouvrira les pages de son magazine. Cette série, intitulée "Syndicat" par le dessinateur, montre sa volonté de s’investir dans la défense des travailleurs, toujours sur le mode de l’humour. Elle comprend les dessins originaux avec le cadrage, des mesures et annotations, quelques calques colorés, certains magazines dans lesquels sont parus ces dessins, ou seulement les pages contenant ces derniers, extraites des magazines et rassemblées dans un dossier. L’intitulé "Action sociale" a été choisi pour désigner les dessins commandés par l’Education nationale en vue d’illustrer ses cahiers sur les actualités, les programmes, les réformes, l’orientation et aussi pour indiquer le numéro zéro du magazine "l’Humour médecin", daté de 1973, avec en couverture et en pages intérieures le personnage de l’infirmière Mathilde. La série "Jeux" comporte des jeux d’erreurs (jeux des différences), appelés "Miroir" ou "Reflet" selon les magazines dans lesquels ils étaient publiés, le magazine de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) étant le plus représenté. Pierre Perraudin était l’ami de Roland Garel, illustrateur et syndicaliste de renom pour la CFDT, fervent défenseur de la cause des dessinateurs pour qui il obtiendra d’ailleurs la carte de presse au même titre que les journalistes et les avantages inhérents à cette reconnaissance. C’est Roland Garel qui est à l’origine de la création d’une maison d’édition pour venir en aide à ses amis du dessin et Pierre Perraudin en faisait partie. Bon nombre des dessins de Pierre Perraudin porte lent copyright de l’Agence de presse des auteurs réunis (APAR) dont Roland Garel est le gérant en 1989. Une sous-série "Editeur Apar" présente d’ailleurs différents dossiers dans cette série "Jeux". La série "Conseils" présente des bandes dessinées de 4 à 8 vignettes de conseils pratiques, conseils de beauté, astuces de "grand-mère" pour entretenir sa maison, destinés principalement au magazine "L’Illustré". Le troisième sous-fonds rend compte des expositions et prix reçus par Pierre Perraudin. Deux expositions majeures sont représentées : - Une exposition organisée du 1er au 23 octobre 1966 à Montreux confirme le succès de Pierre Perraudin. L’affiche de l’exposition est présente et quelques dessins, sur les 144 ont pu être identifiés grâce aux coupures de journaux présentant l’exposition dans "Le journal de Montreux" en octobre 1966 et annonçant la parution quotidienne de dessins de Pélotsch le temps de l’exposition. - L’exposition de 1988 au CHUV de Lausanne consacre sa carrière : il en reste l’affiche, mais également les panneaux d’affichage qui comportaient chacun six ou huit dessins. Comme ils ne sont pas numérotés, leur disposition lors de l’exposition n’est pas connue. Les panneaux eux-mêmes (supports) n’ont finalement pas été conservés par les ACV. Ils ont toutefois fait l’objet de photographies avant que les dessins n’en soient retirés pour être placées dans des enveloppes appropriées à la conservation. Cette série comporte enfin une épreuve du dessin exposé au Salon international de l’humour de 1972 à Bordighera (IT) sur le thème "Il faut sauver Venise", qui a remporté le prix du Conseil de l’Europe à Strasbourg en 1973. Le quatrième sous-fonds rassemble les publicités créées par Pierre Perraudin classées dans un même dossier par l’auteur. Elles concernent la France et la Suisse pour des congrès d’entreprises, des agences immobilières ou de voyage, des produits pharmaceutiques, du lait, du vin. A travers ces publicités, on remarque l’attachement du dessinateur pour ces deux pays et leur présence dans son œuvre. Les vignettes mettant en honneur la station de sport d’hiver de Zinal dans le Val d’Anniviers, précèdent ou succèdent le livre "Zinalbum" paru en 1976. Pierre Perraudin n’hésite pas non plus à mettre en valeur des fêtes locales comme la fête des Vignerons et le marché de Villeneuve, sa ville de cœur, où se trouve la maison familiale. Sa fidélité pour le syndicat français CFDT apparaît enfin dans uneaffiche publicitaire destinée à un tirage de loterie, où Mathilde tient encore la vedette un an avant la mort du dessinateur. Le cinquième sous-fonds comprend les cartes postales touristiques imprimées ou des cartes d’anniversaire sous plastique, prêtes à l’emploi. Les projets de cartes prennent place dans cette série. Il semble que le dessinateur se soit consacré à cette activité au début et à la fin de sa carrière, ce qui témoigne peut-être de la difficulté à vivre de son art durant ces deux périodes. A partir des années 1980, les pages dédiées aux dessins de presse sont de plus en plus réduites dans les journaux. |
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Zone des conditions d'accès et d'utilisation |
Règles d'accès: | Libre. |
Conditions de reproduction: | Les droits d'auteur sur les documents contenus dans le fonds demeurent acquis à l'ayant-droit qui n’entend pas pour autant les exercer systématiquement. Cependant les utilisateurs sont tenus d’informer les ACV par écrit qui relaieront leur demande auprès de l’ayant-droit. |
Langue: | Allemand; Anglais; Français |
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Zone des sources complémentaires |
Sources complémentaires: | - Dossier ATS PERRAUDIN (Pierre dit Pélotsch) - P 1000/344 PERRAUDIN (Pierre, dit Pélotsch, 1931 - 18 décembre 1991) (1957-1963) |
Bibliographie: | Œuvres de Pierre Perraudin (dans l'ordre de leur publication): - Confédération française démocratique du travail Guide des immigrés, Texte imprimé/ CFDT; [illustré par Dorville et Pélotsch], Paris, Montholon-services, 1976 - Les Délégués du personnel. Dessins de Pélotsch, Confédération française démocratique du travail (CFDT), 1975 et 1979. - Zinalbum. Val d'Anniviers, 1670 mètres. Dessins humoristiques de Pélotsch : éd. par les soins de Renaldo Nanzer, 1976. - Mathilde l'infirmière, Pélotsch ; préf. d'Henri Filippini, éditions Dagobert, 1988 Participation aux ouvrages de Bob Harvest en tant qu’illustrateur : - Albion toute nue, village nudiste. Photographies... de l'auteur. Dessin de Pélotsch, Texte imprimé Bob Harvest. Publication : Paris : l'auteur, 44, rue des Pyrénées (impr. Gaschet), 1961 - Quel voyage au Danemark ! Texte en français et en anglais Bob Harvest. Dessins de Pélotsch. 1967 On parle de Pélotsch dans deux ouvrages consacrés à Hara-Kiri : - 1960-1985 La gloire de Hara Kiri présenté par Cavanna. Ed Glénat. - "Hara Kiri" : les belles images : 1960-1985 : journal bête et méchant / présentées par Cavanna, Delfeil de Ton, Stéphane Mazurier et Michèle Bernier Hoëbeke |
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Informations internes des archives |
Notes de l'archiviste: | Inventaire réalisé du 3 février au 27 mai 2020 par Nathalie Billante-Robinot sous la direction de Delphine Friedmann et Raphaël Berthoud. Les informations contenues sur les boîtes et sur les dossiers ont été intégrées dans le plan de classement. De nombreuses recherches ont été nécessaires pour identifier certains dessins et les relier aux journaux dans lesquels ils ont paru. Un grand nombre reste encore à reconnaître. Certains dessins ont d’ailleurs sans doute été refusés à la publication lors de leur soumission au rédacteur en chef. La difficulté rencontrée dans le travail de description tient au manque de dates sur les documents et de pièces justificatives de la publication des dessins. La cote de gestion O a été ouverte pour regrouper les affiches. Les dessins ont été inventoriés, cotés et conditionnés dans des boîtes d'archives. |
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Descripteurs |
Entrées: | dessin de presse (Matières\D) |
| dessin humoristique (Matières\D) |
| caricaturiste (Matières\C) |
| dessinateur (Matières\D) |
| PERRAUDIN (PIERRE, DIT PELOTSCH, 1931-1991) (Personnes\P) |
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URL vers cette unité de description |
URL: | https://davel.vd.ch/detail.aspx?ID=1329110 |
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