PP 986 Morel (famille et familles alliées), 1916-1983 (Fonds)

Contexte de plan d'archivage
Archives cantonales vaudoises (Archives) P Archives privées (Section) PP numérique Archives privées entrées dès 1979 (Sous-section) PP 985 Parti démocrate-chrétien vaudois, 1945-2015.03 (Fonds) PP 986 Morel (famille et familles alliées), 1916-1983 (Fonds) PP 986/1 Gazette de Jean-Albert - 1916-1917, 1916.05.12-1928.05 (Pièce) PP 987 Lacroix (Albert et François), 1909-1919 (Fonds)

Zone d'identification
Cote:	PP 986
Titre:	Morel (famille et familles alliées)
Dates:	1916-1983
Période de création:	1916 - 1983
Niveau:	Fonds
Importance matérielle:	18 cahiers de 1411 pages dans 6 boîtes
Mètres linéaires:	0,72

Zone du contexte
UD - Producteur des documents (Association):	Archives cantonales vaudoises (collection)
Historique archivistique:	Jacques Morel est le dépositaire, avec Jean, fils de Pierre allié Morel, des "journaux Morel", originaires de Corgémont.
Modalités d'entrée:	Après accord de Gilbert Coutaz, directeur des Archives cantonales vaudoises, au message électronique du 26 février 2013, Jean Urfer (Impasse en la Ville 35, 1555 Villarzel) a apporté les documents aux Archives cantonales vaudoises. Un complément, soit les pages et le cahier manquants de la première donation, a été effectué le 15 avril 2013.
Date d'entrée:	22/03/2013
	15/04/2013

Zone du contenu et de la structure

Contenu:

Il s'agit de 18 cahiers manuscrits, principalement rédigés par un couple pour ses enfants (auxquels le texte s'adresse de façon directe). Le premier cahier est ouvert par Albert Morel (mort le 18 janvier 1954) et son épouse Camille, née Richon (décédée le 15 février 1978), à la naissance de leur premier enfant, Jean (12 mai 1916). C'est une histoire de la famille Morel, originaire de Corgémont dans le Jura bernois, et des familles alliées (dont les familles Houriet et Urfer) ; le portrait d'une époque et d'une famille dans son époque. L'écriture est contrôlée, car les textes sont rédigés pour être lus par les membres de la famille et des familles alliées.
D'autres mains apparaissent ponctuellement dans la rédaction: un fils ou une fille, un beau-fils ou une belle-fille, voire une grand-mère ou un parrain. Le reste du temps, ce sont les parents qui se partagent la tâche, le père s'impliquant de manière plus marquée entre 1916 et 1930, agrémentant régulièrement les cahiers de dessins de sa main. Dans cette rédaction partagée, les parents ont l'occasion de commenter leur collaboration en tant que couple, le rôle de chacun et leur influence réciproque.
À partir des années 1930, c'est Camille qui intervient le plus dans le journal et on voit disparaître la marque d'Albert aussi bien dans les textes que dans la décoration. Le texte devient de moins en moins travaillé et semble moins "parler" aux enfants du couple mais plus simplement enregistrer les événements. Avec l'âge, la dégradation du tracé des lettres et le moindre souci pour l'esthétique des cahiers sont évidents. À ce titre, le cahier 12 (1946-1947) est une exception dans le processus de déclin ; il contient les dernières interventions graphiques d'Albert Morel ainsi qu'un texte important pour l'histoire familiale antérieure au début du journal.

La rédaction du journal est rythmée par les événements marquants de la vie du couple Morel-Richon et de ses descendants mais aussi par l'actualité publique. D'unepart, on consigne et commente les épisodes concernant les membres de la famille, restreinte ou élargie. Il s'agit bien sûr des naissances, mariages et décès mais également des soucis de santé, de la mobilité personnelle et professionnelle ou encore des vacances. D'autre part, on suit l'évolution des conflits mondiaux majeurs, avec leurs répercussions sur la vie quotidienne, ou l'avancée des connaissances et des techniques (telles que la psychiatrie, la bombe atomique ou la conquête lunaire). Dans les années 1945-1947, la superposition de ces grands axes thématiques produit une densité de matière qui sort de l'ordinaire (plus de 100 pages par an entre les cahiers 11 et 12). Le reste du temps, on oscille autour d'une moyenne de 24 pages ajoutées chaque année. Les cahiers se suivent chronologiquement avec parfois de légers chevauchements (6 et 7, 14 et 15).
Le journal est parsemé de nombreuses photographies à l'occasion des événements familiaux (fêtes ou séjours de vacances) et de coupures de presse sur les remous géopolitiques autant que sur la Fête des Vignerons. S'ajoutent encore des productions artistiques d'Albert Morel ou de ses enfants, plus spécialement dans les 6 premiers cahiers (1916-29).
Les mariages des enfants (1941-1950) puis le décès du père de famille (1954) marquent certainement un tournant dans l'évolution du journal. La veuve continue de le rédiger mais il comporte moins de moments concernant la famille dans son ensemble et plus de photographies et de récits de ses nombreux voyages. La différence est également marquée au niveau de la forme.

L'intérêt généalogique du fonds est évident. Plusieurs arbres généalogiques sont intégrés au journal, dans les cahiers 1 (pages 1-4), 6 (p. 325) et 17 (p. 1300). En plus de la chronique familiale régulière qui intègre parfois des éléments antérieurs (remontant jusqu'au XIXème siècle), les nombreux faire-part qui émaillent les cahiers mettent en évidence dates, lieux et familles alliées (Attinger, Berthoud,Godet, Houriet, Richon, Urfer, et autres).
Le fonds revêt cependant aussi un intérêt sur le plan de l'histoire des familles et de l'histoire sociale en général. Un tel journal, tenu régulièrement sur 60 ans, livre des éléments sur de nombreux sujets, parmi lesquels:
- les contacts sociaux, à l'occasion des événements importants (tels les fêtes de fin d'année) ou à travers des échanges de lettres ;
- l'éducation et les valeurs, qui transparaissent à travers les conseils et espoirs des parents, les remarques sur le parcours des enfants ;
- les conditions de vie (les incertitudes financières autant que les problèmes de santé récurrents) ;
- la guerre et ses répercussions sur la vie familiale ou professionnelle (mobilisation, difficultés financières) ;
- les loisirs (vacances régulières).

Les 18 cahiers sont de format et d'organisation similaires mais la qualité du matériau et de la mise enforme décline au gré de l'âge et de l'humeur des rédacteurs ainsi que du contexte historique. Chaque cahier possède une page de couverture illustrée différemment, par une photo voire par un dessin (cahiers 7, 14 et 18) ainsi que par un graphisme d'encadrement particulier. À cela s'ajoute un numéro (sauf pour le dernier cahier, années 1970-1983) en chiffres arabes ou romains.
Ces cahiers sont constitués d'un nombre variable de fascicules (eux-mêmes composés de feuillets doubles insérés les uns dans les autres) qui forment des unités chronologiques, voire thématiques. Jusqu'au cahier 11 compris (1945), les fascicules sont numérotés. Jusqu'au cahier 12 compris (1947), les fascicules reprennent sur leur première page l'encadrement graphique présent en couverture du cahier. Après quoi, les fascicules deviennent de moins en moins travaillés et perdent peu à peu leur caractère d'unités cohérentes.
L'ambiance de l'époque se reflète également dans le titre des cahiers qui change plusieurs fois. À la joie et au soin de la "Gazette" des années 1916-1935 (non dénuée d'inquiétudes),succèdent les restrictions de forme du "Journal des années difficiles" (1935-1941). Le "Journal des Morel" profite encore du sursaut joyeux de l'immédiat après-guerre avant de pâtir du décès du père de famille. Son épouse poursuit le "Journal de la famille dispersée" (1947-1957) et ne s'interrompra pratiquement qu'à la fin de sa vie (1976).

Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Règles d'accès:	Consultable sur autorisation du directeur des Archives cantonales vaudoises.
Langue:	Français
Caractéristiques matérielles:	Cahier

Zone des sources complémentaires
Sources complémentaires:	Y Dos gen Morel, de Corgémont (BE)

Informations internes des archives

Notes de l'archiviste:

Inventaire terminé par Ricardo Berrios, le 22 avril 2013, sous la direction de Gilbert Coutaz.

Le plan de classement adopté suit de manière naturelle le découpage physique du fonds qui est un journal composé de 18 cahiers séparés. Ceci nous amène à une subdivision très simple du fonds en 18 pièces physiques de même type, classées selon la succession chronologique des cahiers.
Des parties manquantes du journal ont été reçues lors de la seconde donation. La pagination continue a permis de les replacer dans les cahiers déjà traités. Il s'agissait de deux fascicules (pages 1-8 appartenant au cahier 1 et page 325 appartenant au cahier 6) et d'un cahier entier (le numéro 17). Le point commun de ces trois éléments est de contenir tous trois des arbres généalogiques. C'est probablement la raison pour laquelle ils ont pu vivre leur vie propre en dehors du journal. Les étrangetés de positionnement et de pagination des deux fascicules isolés sont éventuellement aussi liées à la nature spécifique de leur contenu.

On a d'abord décrit l'ensemble des cahiers de façon globale, au niveau du fonds, en notant les éléments communs et constants (forme matérielle, présence de photographies, type d'événements consignés) ainsi que l'évolution visible du journal au cours du temps (titre évolutif en fonction des événements et étapes chronologiques, déclin de la qualité visuelle et matérielle, point de vue unique de la mère de famille après le décès du père). Ont également été dégagés quelques angles de vue par lesquels le journal peut être abordé en fonction de l'intérêt des chercheurs potentiels.
Le contenu de chaque cahier a ensuite été décrit individuellement en mettant l'accent sur les composantes propres à chacun (événements particuliers, éléments inhabituels dans la forme ou dans le contenu, etc.).
Quelques descripteurs ont été ajoutés concernant certains événements ou thèmes qui font une apparition notable (par exemple Fête des Vignerons ou psychothérapie) ainsi que concernant les familles principales citées dans le fonds.

Les 18 cahiers, conditionnés individuellement dans des enveloppes, ont été répartis dans 6 boîtes. Le complément du 15 avril 2013, a été placé sous les cotes PP 986/1, PP 986/6 et PP 986/17.