P Magnini Magnin, alias Favre (famille), 1315.08.05-1448.07.06 (Fonds)

Contexte de plan d'archivage
Archives cantonales vaudoises (Archives) P Archives privées (Section) P alphabétique Archives privées entrées jusqu'en 1978 (Sous-section) P Luttich Luttich (Martin), 1781.01.01-1785.12.31 (Fonds) P Magnini Magnin, alias Favre (famille), 1315.08.05-1448.07.06 (Fonds) P Magnini 1 Pré à Marcins, 1315.08.05 (Pièce) P Maillard Maillard (Jeanne et Juliette), 1778.01.01-1997.12.31 (Fonds)

Zone d'identification
Cote:	P Magnini
Titre:	Magnin, alias Favre (famille)
Dates:	1315 août 5 - 1448 juillet 6
Période de création:	05/08/1315 - 06/07/1448
Niveau:	Fonds
Mètres linéaires:	0,02

Zone du contexte
UD - Producteur des documents (Association):	Mestral de Begnins (famille)
Historique archivistique:	Ce fonds faisait à l'origine partie d'un lot de 56 documents achetés en juillet 1948 à René Jasinsky (Acacias 6, Genève) (Sur René Jasinsky (1911-1990), voir fonds P Jasinski). A l'exception de deux documents (P Mestral de Begnins 17 : 1518-1524 et P Jasinski 23 : 1796-1798), l'ensemble de ces pièces provient d'un fonds d'archives indéterminé, touchant essentiellement la région de Gland-Begnins. Il pourrait s'agir des archives de la famille Mestral de Begnins, apparemment éteinte vers la fin du XVIe siècle, concernée par la grande majorité des pièces conservées et héritière de François Magnin de Nyon émigré à Genève (P Mestral de Begnins 16), soit 33 documents sur 55 (Une autre (?) partie des archives de la famille Mestral de Begnins était en 1858entre les mains de Louis de Charrière (Louis de Charrière, Les fiefs nobles de la baronnie de Cossonay. Etude féodale, Lausanne, Bridel, 1858, p. 467 et n. 4 (Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande I/15)). Les parchemins subsistants couvrent la période allant de 1315 à 1564. Ils ont fait l'objet d'une analyse dorsale en français d'une main de la fin du XVIe siècle, éventuellement du début du XVIIe. Pour la plupart, ils portent des cotations anciennes, l'une en chiffres romains, l'autre en chiffres arabes, vraisemblablement du XVIIe siècle. Certaines pièces portent la double cotation. On ignore comment le solde de ce fonds (55 parchemins) est parvenu entre les mains de René Jasinsky. Un document extérieur concernant Les Cullayes en 1796-1798 (P Jasinski 23) lui a été joint ultérieurement, avant la cession du fonds aux Archives cantonales vaudoises. Quant au document coté P Mestral de Begnins 17 de 1518-1524, il devait constituer le seul élément du dossier touchant cette famille sous l'ancienne cote Bt 51 avant l'arrivée du fonds cédé par René Jasinsky en 1948. Sa provenance est inconnue - peut-être faisait-il partie des archives remises par Berne en 1798.
Modalités d'entrée:	René Jasinski est venu soumettre le lot de parchemins en sa possession en août 1947 pour examen par les Archives cantonales vaudoises. Suite à sa lettre de rappel du 2 juillet 1948, l'Archiviste d'Etat Louis Junod en proposa l'acquisition par courrier du 10 juillet suivant, et sa proposition fut manifestement acceptée. En vertu du principe de pertinence, 23 pièces concernant la famille Mestral de Begnins et 10 touchant la famille Magnin, les documents furent alors scindés en trois lots placés dans des dossiers au nom des familles sous l'ancienne cote Bt 51, où se trouvait déjà le document de 1518-1524. Lors de l'ouverture de la série P vers 1965, on y versa les dossiers placés en Bt 51 avec la création des cotes P Jasinski, P Magnini et P Mestral de Begnins, comme les autres fonds mis sous la même cote. Les futurs fonds P Magnini et P Mestral de Begnins furent dans leur majeure partie inventoriés sur fiches individuelles en octobre 1950, apparemment par Olivier Dessemontet (Note dans le fichier C XVI (familles nobles) sous Mestral de Begnins : Voir Bt 51, dossier Mistralis de Begnins, un lot de parchemins, analysés et classés au fichier général, en octobre 1950), alors que le fonds P Jasinski n'a été que coté.
Date d'entrée:	01/08/1947

Zone du contenu et de la structure

Contenu:

Ce lot de 10 parchemins (prononciation, abergements et achats entre 1315 et 1441) consacrés au patrimoine sis à Marcins (commune de Gland) de la famille Magnin, bourgeoise de Nyon, puis de Genève, illustre le glissement de la roture à la petite noblesse : des notes dorsales attribuent rétroactivement le qualificatif de noble à des membres de la famille du XIVe siècle, alors que seul le dernier document (de 1448) le donne explicitement. Il est vrai que l'on trouve la qualification de donzel accolée à Jaquet Magnin en 1401 et à Aymonet Magnin en 1438, mais sans continuité dans le port du titre. Le passage d'une couche sociale à l'autre semble donc s'être fait entre 1386 et 1438, ou même 1401, quand Jaquet est qualifié de donzel, mais avec discontinuité dans le port du titre - on retrouve le même phénomène dans le fonds P Mestral de Begnins. Il est à noter qu'une pièce de 1514 concernant le domaine patrimonial des Magnin à Marcins se trouve intégrée dans le fonds P Mestral de Begnins 16 -indice de la transmission des archives d'une famille à l'autre.

Histoire de la famille Magnin.
La famille Magnin remonte à Etienne, bourgeois de Nyon en 1315 avec sa femme Ysabelle, décédé avant 1337. Probablement enrichie dans le négoce, elle investit sa fortune notamment dans l'acquisition des biens au territoire de Marcins (commune de Gland) dans la seigneurie de Prangins, attestés dans ce fonds, et accède à la noblesse aux alentours de 1400 : Jaquet Magnin est dit donzel de Nyon en 1403 (ACV, P Campiche 417, d'après Archives communales de Nyon, Bleu R 16, f. 22v, art. 1), date à laquelle Aymonet est qualifié de donzel quant il prête reconnaissance en faveur du couvent de Bonmont. Au XIVe siècle, la famille avait fourni un moine à ce monastère, frère Jean, cité en 1376. François Magnin est syndic de Nyon en 1417. Son fils, noble Aymonet, conseiller de Nyon et coseigneur de Crassier, le plus riche notable de la ville, après avoir été syndic en 1440, est député à Genèveen 1452, oùil venait d'être emprisonné à la suite d'un conflit entre les deux cités (ACV, P Campiche 417, d'après Archives communales de Nyon, Bleu R 16, f. 22v, art. 1). Il fut syndic de Nyon en 1440 et 1464 et acquit en 1460 de Jean et Guillaume de Bruel leur fief entre la Versoix et l'Aubonne, puis, le 4 mars 1466, la seigneurie de Crassier. Celle-ci passa à son neveu, noble Amédée Favre, de Nyon, après son décès en 1479. Par la suite, la famille a été appelée soit Favre alias Magnin, soit Magnin alias Favre, et s'est éteinte dans la seconde moitié du XVIe siècle. En 1550, nobles Loys et Jehan Favre ont à Nyon une fortune de 3829 florins 10 sols, mais avec une dette de 2514 florins 10 sols, et "quant au foiage n'en font point" (ACV, Bp 15, f. 11; Louis Junod, "La taille de 1550 à Nyon", dans Revue historique vaudoise 66, 1958, p. 99). Les armoiries de cette famille ne sont pas connues.

Fils de Jaquemet, François Magnin, homonyme du syndic François, s'était installé à Genève où il fut reçubourgeois le 23 juin 1416, moyennant 10 florins (Alfred Covelle, Le livre des bourgeois de l'ancienne république de Genève, Genève, Jullien, 1897, p. 13). Il y joua un rôle en vue, étant mentionné comme conseiller du 7 juin 1429 au 22 octobre 1462, occupant la fonction de cosyndic de Genève en 1432 et en 1443 (Emile Rivoire, Registres du Conseil de Genève, t. 1 : Du 26 février 1409 au 6 février 1461, Genève, Kündig, 1900, pp. 108, 135 et 154; t. 2 : Du 10 février 1461 au 9 février 1477, Genève, 1906, p. 139). C'est probablement à lui que fait allusion Naville-Riliet (cité par l'Armorial genevois) quand il évoque sans autre précision "une ancienne famille de ce nom et qui paroit avoir été noble [qui] a donné 3 membres au Petit Conseil dans le 15e siècle". C'était lui, qualifié de noble, qui avait hérité du domaine de Marcins, parvenu avant 1514 à la famille Mestral de Begnins (P Mestral de Begnins 16) - par alliance : Michel Mestral de Begnins, son ayant-droit, avait en effet épousé uneFavre alias Magnin.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Règles d'accès:	Libre
Langue:	Latin

Zone des sources complémentaires
Sources complémentaires:	Fonds de provenance commune : - P Jasinski - P Mestral de Begnins Parmi d'autres documents des ACV concernant la famille Magnin alias Favre : - IB 242/159 : prononciation en vertu de laquelle François Magnin doit céder au prieuré de Nyon un chesal de maison et curtil contigu hors la porte Saint-Martin dudit Nyon, pour des retenues de censes, 4 avril 1420. - IB 242/165 : échange entre le prieuré de Nyon et François Magnin pour lequel le prieuré remet 3 poses de genévrier ou tatte En Changins contre 2 poses de terre rière Nyon, 22 janvier 1430. - IB 242/171 : donation faite par François Magnin aux recteurs de l'Eglise de Nyon d'un morcel de terre lieu-dit En Outeret, 29 juin 1439. - IB 244/262 : Quittance donnée par Henri Favre à Jean Ryvet et François Rucoin, de Nyon, pour prix d'acquis d'une petite particule de la dîme indivise avec la Grande Dîme de Nyon, procédée des Favre, que tiennent à présent LL. EE., 24 avril 1531. - IB 244/285 : échange entre LL. EE. et Berthe Magnin,par lequel LL. EE. lui abergent une pièce de curtil près la ville de Nyon contre une pièce de curtil en la rue du Château dudit Nyon, 19 avril 1574. - IB 244/294 : acquis en faveur de LL. EE. contre Jean Magnin de la moitié d'une maison audit Nyon auprès du château pour le prix de 65 florins, 10 avril 1574. - IB 245 a/308 : abergement passé par LL. EE. à René Favre de 22 sétorées de pré et bois rière Arzier, lieu-dit Au Montroux, en deux pièces, sous la cense directe de 2 deniers et redimable de 10 florins, 28 janvier 1592. - Fi 16, fo. 256v sq : reconnaissance du donzel Aymonet Magnin de Nyon en faveur de l'abbaye de Bonmont, 30 mars 1438. - P Albenas 6 : jugement rendu en cour ducale contre Gérard Pilichodi, châtelain de Prangins, accusé d'avoir empêché les officiers de la justice de Nyon de pénétrer dans la maison d'Etienne et Claude de Lucinge à Gland, la seigneurie de Prangins n'étant pas soumise au bailli de Vaud, alors que les fonctionnaires ducaux recherchaient les assassins de Jehan Magnini (Magnin), 3 mars 1432. - P Mestral de Begnins 11 : le notaire Pierre Magn(ini) instrumente à Begnins pour les nobles frères Mestral de Begnins, 10 octobre 1452. - P Mestral de Begnins 16 : cause-ayant de feu noble François Magnin(ni), de Genève, noble Michel Mestral de Begnins aberge à discret Jean Besson, de Luins, une terre à Marcins, dépendant du rière-fief de la seigneurie de Prangins, 4 février 1514. - P Campiche 417 : Magnin de Nyon, XIVe - XIVe siècles, ou Favre alias Magnin.
Bibliographie:	Sur la famille Magnin, alias Favre : - Eugène-Louis Dumont, Armorial genevois, dessins d'André Le Comte, Genève, 1961, p. 275. - Donald Lindsay Galbreath, Armorial vaudois, t. 2, Baugy-sur-Clarens, 1936, p. 407 (cf. t. 1, p. 241). - François Gervaix, "Notes sur les châteaux et seigneuries de Begnins", dans Revue historique vaudoise 52, 1944, pp. 196-203. - Gabrielle Sénéchaud, Begnins à rebrousse-temps, Morges, Cabédita, 1989, not. pp. 150-152. Sur Marcins : - Eric Caboussat, Gland, origine et histoire d'un village, Morges, Cabédita, 1987, p. 72-73.

Informations internes des archives

Notes de l'archiviste:

Le classement chronologique a été respecté, alors que les analyses d'octobre 1950 ont été revues et complétées.
Les analyses d'Olivier Dessemontet se trouvent dans les fichiers individuels médiéval et de l'époque bernoise (ZC 5 et 6); comme il a remplacé Jean Charles Biaudet le 1er octobre 1950, ce doit être l'un de ses premiers travaux.
Inventaire dressé par Pierre-Yves Favez le 18 juin 2007. Saisi le 2 septembre 2010 par Carole Laubscher