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PP 238 La Harpe (Amédée de), 1795.09.11-1989.02.01 (Fonds)
Contexte de plan d'archivage |
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Zone d'identification |
Cote: | PP 238 |
Titre: | La Harpe (Amédée de) |
Dates: | 11 septembre 1795 - 1er février 1989 Date de constitution: 1794-1989. |
Période de création: | 11/09/1795 - 01/02/1989 |
Niveau: | Fonds |
Importance matérielle: | 1 enveloppe |
Mètres linéaires: | 0,01 |
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Zone du contexte |
UD - Producteur des documents (Association): | Archives cantonales vaudoises (collection) |
Historique archivistique: | Collection constitué de janvier 1988 au 23 janvier 1989. |
Modalités d'entrée: | Le fonds PP 238 est constitué de trois versements successifs de Gianfranco Aicardi, transmis par l'intermédiaire de consulat de Suisse à Gênes, entre janvier 1988 et janvier 1989. |
Date d'entrée: | 01/02/1989 |
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Zone du contenu et de la structure |
Contenu: | Héritier d'une dynastie de propriétaires terriens (mais qui compte aussi des fonctionnaires, des militaires et des ministres du culte), dont les origines sont à rechercher dans la région de Thonon à la fin du XIVe siècle, Amédée appartient à une branche cadette de la famille Laharpe (ou de La Harpe), établie à Rolle vers le milieu du XVIIe siècle. Son père, Louis-Philippe-Samuel (23 juin 1719 - 1er septembre 1783), membre des conseils de Rolle et de Lausanne, a fait l'acquisition de la seigneurie d'Yens puis du domaine de Colombier (1776). Il se maria le 28 novembre 1753 avec Sophie Hugonin; le couple eut cinq enfants : Amédée, l'aîné, né le 27 septembre 1754, est le seul garçon.
Pourvu d'une éducation solide (au collège de Rolle, puis au sein d'un internat pour fils de bonne famille dans les Grisons, en compagnie de son cousin Frédéric-César), le jeune Amédée est destiné par son père à la carrière des armes. En 1773, ce dernier obtient pour lui un poste d'enseigne au régiment suisse de May, alors en garnison à Namur. C'est dans cette ville qu'Amédée fait la connaissance de Charlotte-Josèphe d'Auvin de Burdinne, une jeune noble catholique, qu'il épouse le 7 septembre 1775 malgré les risques que cette union fait peser sur ses droits de bourgeois et de sujet bernois.
Après quelques années (au cours desquelles Amédée participe probablement à la campagne de Bohême sous les ordres du prince royal de Prusse), le couple déménage dans le Pays de Vaud où, en 1782, La Harpe est intégré dans les milices en tant que capitaine au régiment des grenadiers de Morges. Durant près de dix ans il assume cet office et gère les domaines des Uttins et de Yens, légués par son père. La vie d'Amédée de La Harpe et de sa famille aurait pu continuer à se dérouler dans la tranquillité, si les échos de la révolution française n'étaient pas venus troubler le cours.
Une onde de sympathie pour les idées nouvelles parcourt le Pays de Vaud : des banquets patriotiques sont organisés les 14 et15 juillet 1791 à Lausanne, Vevey mais aussi à Rolle, où Amédée, qui n'a de sympathie ni pour le gouvernement de Berne, ni pour le système féodal en place, est l'un des principaux animateurs. Suite à cette affaire, les autorités bernoises décident de réagir. Le bailli de Morges, Charles de Ryhiner, fait emprisonner à Chillon deux des participants au banquet, Fernand-Antoine Rosset-Cazenove et Georges-Albert Muller de la Mothe. La Harpe, convoqué à trois reprises, choisit de chercher refuge en France pour ne pas connaître le sort de ses compagnons. Il fait bien, car le 6 juillet 1792, malgré ses tentatives de justification et sa promesse de se livrer en échange d'un jugement équitable, la sentence tombe : il est condamné par contumace à être décapité et à la confiscation de ses biens; une somme de 2000 écus est en outre promise à quiconque le livrera.
En France, Amédée de La Harpe est bien accueilli. Grâce à ses relations et à ses états de service, il peut se faire naturaliser et obtenir une nomination de lieutenant-colonel au 4ème bataillon des volontaires de Seine-et-Oise, le 31 octobre 1791. Stationné d'abord en Lorraine (château de Rodemack, près de Thionville, puis Bitche) il s'y fait remarquer par son bravoure, sa ténacité et son sens du commandement. En 1793 il se voit transféré au sein de l'armée des Alpes, d'abord comme commandant de la place de Briançon, puis au siège de Toulon, tenue par les Anglais; son comportement exemplaire durant les combats qui précédent la prise de la ville lui vaudra les galons de général de brigade et les éloges de Bonaparte lui-même. Après un séjour de quelques mois à Marseille, La Harpe est envoyé en avril 1794 avec ses troupes renforcer les rangs de l'armée d'Italie, qui combat la coalition austro-sarde dans la zone comprise entre la frontière française et Gênes. Cette guerre, qui a commencé deux ans auparavant sans qu'aucun des belligérants n'ait pu prendre un avantage décisif, se déroule dans des conditions difficiles :lespertes sont lourdes des deux côtés, vivres et matériel manquent.
Placé sous les ordres d'André Masséna (1756-1817), La Harpe et sa brigade forment l'avant-garde de l'armée de ce général, qui a pour mission de protéger les lignes de ravitaillement française et de couper les austro-sardes de la mer et du soutien anglais. Pour ce faire, La Harpe remonte vers le nord, en suivant la vallée du Tanaro (un affluent du Pô). Le 16 avril, il prend possession de Ponte di Nava et le lendemain, de la petite ville d'Ormea (actuellement dans la province de Cuneo, Piémont). Ces succès initiaux sont suivis de quelques autres, mais en fin de compte l'année 1794 s'achève sans véritable résultat pour l'armée de la République. Au printemps de 1795, après un hiver effroyable, les opérations reprennent : il s'agit cette fois de s'assurer le contrôle de la place-forte gênoise de Savone commandée par le colonel Vincenzo Spinola; La Harpe fait plusieurs ouvertures dans sa direction, mais se heurte à un refusobstiné de collaborer. Il s'opposera toutefois de toute son énergie au projet de coup de main contre cette citadelle, qui lui paraît irréalisable. L'attention générale est bientôt détournée par une vaste offensive autrichienne menée le long de la côte par le général de Wins, qui laisse début juillet l'armée française épuisée et affaiblie, même si les pertes ne sont pas très importantes. Une accalmie survient alors, qui ne prendra fin qu'avec la bataille de Loano, en novembre.
En garnison à Ormea entre août et novembre 1795, Amédée de La Harpe, promu général divisionnaire, doit faire face aux pénuries et au dénuement extrême de ses troupes. Cette période de calme est également l'occasion pour lui d'entretenir son contact épistolaire avec son cousin et ami Frédéric-César et de s'occuper de ses affaires familiales : il organise notamment la venue auprès de lui de son fils Frédéric (16 mai 1778 - 23 juillet 1804), âgé de 17 ans.
L'année 1796 est celle de la grande campagne de Bonaparte dans la plaine du Pô. La Harpe, à la tête d'une division forte d'environ 13'000 hommes, participe aux batailles de Montenotte et de Dego (11 et 14 avril 1796), avant de marcher sur Plaisance, dans le sillage de Bonaparte. C'est dans la nuit du 8 au 9 mai 1796, deux jours après avoir franchi le Pô, qu'il trouve la mort près de Codogno, tué par erreur par ses propres soldats au terme d'une reconnaissance.
Le décès d'Amédée de La Harpe jette ses hommes dans un état d'affliction profonde; son épouse et ses six enfants survivants, sous le coup de la sentence de confiscation prononcée contre lui, sont dans la gêne. Cette situation jugée injuste est dénoncée par Frédéric-César de La Harpe. Malgré ses efforts et ceux de nombreuses personnalités, l'ambassadeur de France en Suisse Barthélemy, de Delacroix (membre du Directoire) et de Bonaparte en personne, Berne se bornera à réhabiliter la mémoire du général par l'édit d'amnistie du 15 juin 1797, sans consentir à restituer quoi que ce soit.
Le fonds PP 238, qui comprend treize documents (dont un fac-similé sur parchemin d'une gravure du début du XIXe siècle et une photographie en couleurs), peut être séparé en deux pans d'importance à peu près égale. Le premier (six documents), se constitue de copies de documents anciens (1795-1805 + s.d.) relatifs pour leur majorité au passage de l'armée d'Italie, à laquelle appartenait Amédée, dans la région de Gênes et du sud-Piémont, entre 1794 et 1796. Le donateur de ces papiers est Gianfranco Aicardi domicilié à Turin. A l'exception des deux pièces iconographiques, il les a tirés de ses propres archives, à Genève.
La seconde donation (sept documents) est formé par la correspondance échangée entre Gianfranco Aicardi. B. Equey (consul de Suisse à Gênes), Gilbert Kaenel (conservateur du Musée cantonal d'archéologie et d'histoire) et Jean-Pierre Chapuisat (directeur des Archives cantonales vaudoises) à propos de la production, de l'acheminement, et de l'intégration de ces documents aux Archives cantonales vaudoises, entre le 27 décembre 1987 et le 1er février 1989. De taille modeste et ne comprenant aucun original d'époque, le fonds PP 238 n'est pas à proprement parler centré sur la personne du général La Harpe, mais constitué (à l'exception d'une lettre de sa part) par des documents qui ne sont pas produits par lui, qui ne lui sont pas destinés et dont il n'est pas le sujet principal. Il offre néanmoins l'intérêt de présenter des pièces illustrant les aspects pratiques liés à la campagne d'Italie (ravitaillement, hébergement des officiers, échanges d'informations) et de lever un coin de voile sur le rôle d'informateurs qu'ont pu jouer certains aristocrates italiens (ici : Aicardi) en faveur des Gênois (ici : le colonel Vincenzo Spinola).
Corrélations possibles avec d'autres fonds : la figure du général Amédée de La Harpe est présente dans plusieurs fonds privés conservés aux Archives cantonales vaudoises. Les fonds PP 49, PP 393, P de La Harpe, P Edmondde La Harpe et PRichard de La Harpe contiennent des pièces qui le concernent directement, aux différentes étapes de sa carrière comme après sa mort (en rapport par exemple aux tentatives de faire restituer ses biens confisqués par Berne à sa famille). A cette liste on peut ajouter le fonds Frédéric-César de La Harpe, conservé à la Bibliothèque cantonale et universitaire.
Dans les fonds P Charrière de Sévery, P Muller de la Mothe, P de Cérenville (Edouard) et P Mottaz (Eugène), la personnalité d'Amédée de La Harpe apparaît en filigrane, au travers de pièces relatives à des personnes qui l'ont côtoyé ou de document officiels.
Touchant plus précisément à la participation d'Amédée de La Harpe à la campagne d'Italie, soit les deux dernières années de sa vie (avril 1794-mai 1796), on trouve une documentation importante dans trois fonds versés aux Archives cantonales vaudoises par des membres de la famille entre 1924 et 1972.
P de La Harpe : la partie de ce fonds consacrée à Amédée(cote B) comprend une vingtaine de numéros (B 28-48) ayant trait aux faits et gestes de ce dernier un Italie. Parmi ceux-ci quelques-uns sont en liaison intime avec le PP 238 : trois lettres à Villard, envoyé extraordinaire de la République à Gênes (18-26 juin 1975), ont pour toile de fonds le moyen d'occuper au moins partiellement la citadelle de Savone, commandée par le Gênois Spinola auteur de deux lettres intégrées à PP 238 (B 36-38). Le B 44 est une copie de la correspondance entre La Harpe et les généraux Bonaparte et Masséna. Durant quatre semaines, du 5 avril au 2 mai 1795 on peut suivre pour ainsi dire au jour le jour les tribulations de la brigade La Harpe, en butte à de grosses difficultés de ravitaillement pendant sa marche entre Savone et l'arrière-pays de Gênes.
On trouve également dans ce fonds quelques biographies plus générales, comme celle d'Edouard Secrétan, parue en 1898 (B 49-50, B 135, B 137 bis, B 138).
P Edmond de La Harpe : cotée B 1-16, la documentationrelative à Amédée de La Harpe est avant tout dévolue à ses affaires en Suisse; la cote B 12 est une copie de la correspondance entre le général La Harpe et ses supérieurs, égale à celle conservée dans P de La Harpe / B 44. Les cotes B 13 et B 15 sont des doublons de P de La Harpe / B 49, B 50 et B 137 bis.
Par ailleurs, la série F, consacrée à l'histoire de la famille renferme et surtout un ensemble de dossiers réunis par Edmond de La Harpe sur Amédée (F 11). On y trouve un brouillon de notice biographique et surtout des copies de lettres de La Harpe provenant de diverses sources (Edouard de Cérenville, Edouard de La Harpe, Madame Gaudin ainsi que la collection Vittel), dont une bonne part a été écrite par le général pendant son deuxième séjour à Ormea, entre août et novembre 1795.
P Richard de La Harpe : bien moins ample que les précédents, ce fonds comprend tout de même quelques documents de diverses natures consacrés au général. En IX 3 et IX 4, deux lettres de La Harpeécrites d'Ormea enseptembre et novembre 1795; une troisième, écrite à Savone 12 janvier 1796 (soit entre les deux lettres de Vincenzo Spinola à Aicardi classées dans PP 238) a pour objet la défense de la route stratégique Savone-Voltri. Par ailleurs, la cote IX 9 est constituée par la première partie de l'article de C. R. Delhorbe paru en 1959 dans la Revue historique vaudoise et intitulé Retouches à la biographie d'Amédée de La Harpe. |
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Zone des conditions d'accès et d'utilisation |
Règles d'accès: | Aucune |
Langue: | Français; Italien |
Caractéristiques matérielles: | Enveloppe |
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Zone des sources complémentaires |
Sources complémentaires: | - PP 49 (La Harpe, Amédée de) - PP 393 - P de La Harpe - P Edmond de La Harpe - P Richard de La Harpe. - P Charrière de Sévery - P Muller de la Mothe - P Mottaz (Eugène). |
Sources complémentaires hors ACV: | Frédéric-César de La Harpe à la Bibliothèque Cantonale et Universitaire, Lausanne (coté IS 1918; IS 3767) Les archives de l'armée française au château de Vincennes (Paris) |
Bibliographie: | - BIAUDET J.C., JEQUIER M.-C., Correspondance de Frédéric-César de La Harpe sous la République Helvétique, tome 1 (16 mai 1796 - 4 mars 1798), Neuchâtel, A la Baconnière, 1982. - DE LA HARPE E., Notice sur la famille de La Harpe, de 1387 à 1884, Lausanne, 1884. - DE LA HARPE R., Supplément (1884-1974) à la notice sur la famille de La Harpe, par Edmond de La Harpe, Colmar, 1974. - DELHORBE C. R., Retouches à la biographie d'Amédée de La Harpe (jusqu'à fin 1793) in Revue historique vaudoise, 67ème année, 1959, pp. 25-37 et 72ème année, 1964, pp. 105-156. - MAILLEFER P., Histoire du Canon de Vaud dès les origines, Lausanne, Payot, 1903. - MONTET A., Notice " Amédée de La Harpe " in Dictionnaire biographique des genevois et des Vaudois, tome 1, Lausanne, 1877. - SECRETAN E., Le général Amédée de La Harpe, esquisse biographique, Lausanne, Paris, 1898. - SIX G., Dictionnaire biographique des généraux de la Révolution et de l'Empire, Paris, 1934. - TOSATO-RIGO D., CORSINI S., Bon peuple vaudois, écoute tes vrais amis !, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, 1999. (p. 329, deux références à des écrits d'époque sur Amédée de La Harpe). - VERDEIL A., Histoire du canton de Vaud, Lausanne, 1849-1857, 3 vol. |
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Informations internes des archives |
Notes de l'archiviste: | Au vu de sa nature et de sa taille modeste, ce fonds ne nécessitait pas d'intervention lourde. Pour ce qui est du classement, on s'est borné à séparer les copies de documents anciens de la correspondance des années 1980. L'effort principal a été de mettre les pièces en contexte, par une introduction historique et par des renvois au matériel documentaire conservé ailleurs aux Archives cantonales vaudoises.
Inventaire effectué par Christophe Chabloz avec l'aide de Gilbert Coutaz, en juin 2005. |
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Descripteurs |
Entrées: | LA HARPE (AMEDEE DE, ALLIE D'AUVIN DE BURDINNE, GENERAL, 1754-1796) (Personnes\L) |
| galon (Matières\G) |
| campagne d'Italie 1 (Matières\C) |
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Fichiers |
Fichiers: | |
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