P Festival Centenaire Vaudois et Festival Vaudois, 1903, 1891.01.01-1914.12.31 (Fonds)

Contexte de plan d'archivage


Zone d'identification

Cote:P Festival
Cote de gestion:T 32
O 43
Titre:Centenaire Vaudois et Festival Vaudois, 1903
Dates:1891-1914
Période de création:01/01/1891 - 31/12/1914
Niveau:Fonds
Mètres linéaires:6,00

Zone du contexte

UD - Producteur des documents (Association): Bornand (Louis-Henri)
Historique archivistique:Le Centenaire Vaudois de 1903 dans la tradition du Festival helvétique
Le festival suisse ou Festspiel, tel qu'il s'est établi chez nous depuis la fête commémorative de la bataille de Sempach en 1886, présente les caractères généraux suivants: il est exécuté par le peuple, sans rétribution des acteurs; il fait partie intégrante d'une fête patriotique et son objet est également patriotique. Anciennement, il y eut déjà des représentations dramatiques lors de festivités publiques; ainsi la Glückwünschung de Johann Haller, pièce allégorique jouée en 1584 à Berne en l'honneur des députés de Zurich. L'ancien Tellenspiel fut aussi fréquemment donné avec des remaniements, dans des fêtes patriotiques. En 1828 encore, les Uranais l'exécutèrent sur les lieux consacrés par la légende, à peu près sous la forme que lui a donnée Gottfried Keller dans son Grüner Heinrich. Mais le type le plus ancien et le plus répandu de la fête patriotique commémorative était cependant le cortège historique; ceuxdeNäfels et de Sempach datent du XIVème s. Dans la suite, le cortège fut costumé et terminé parfois par une scène dramatique, pantomime ou dialogue: ainsi la Mascarade patriotique d'Arth que décrit le Schweiz. Museum de 1784. Une grande représentation patriotique en 4 actes fut donnée en 1805 à la fête de l'Union nationale à Sarnen par 150 habitants de Sachseln. Elle avait un caractère foncièrement suisse à l'encontre de la pièce allégorique, Das Verbrüderungsfest, qui fut jouée la même année à Berne en l'honneur de la Diète par une troupe allemande. Mais dans la règle, et jusqu'à la fête de Morat en 1876, le cortège costumé, terminé quelquefois par l'exécution d'une cantate, fut la forme traditionnelle de la fête commémorative. Seule la fête des vignerons, à Vevey, d'antique tradition, s'est maintenue jusqu'à nos jours sous une forme dramatique de plus en plus grandiose. De même la commémoration de l'Escalade de Genève a conservé son originalité comme coutume populaire. Le cortège de1923a été suivi de la représentation d'une pièce historique, La nuit de 1602. Le passage du cortège historique au véritable festival eut lieu en 1886 lors des fêtes jubilaires de Sempach, pour lesquelles on n'avait d'abord prévu qu'un cortège avec cantate. Le festival, dû à la plume de Heinrich Weber, en devint l'attrait principal et fit sensation. En 1863 déjà, à Stäfa, et en 1882, à Richterswil, avaient été jouées en plein air de grandes pièces populaires historiques, mais ce n'est que depuis les fêtes de Sempach de 1886 que l'exemple donné fit école et que l'on comprit et commença à exploiter les avantages de l'éclairage naturel de la scène en plein air; ainsi dans le grand festival joué à Schwyz à l'occasion des fêtes de la Confédération, et celui de la fondation de Berne, donnés tous deux dans l'été 1891. Les festivals historiques des années suivantes ont été ceux des fêtes du Petit-Bâle 1892, de Neuchâtel, du Rheintal saint-gallois et de Thurgovie, en 1898; de la bataille de Dornach(Soleure), de Calven (Coire), en 1899. Avec le temps, la musique prit toujours plus d'étendue et d'importance à côté de la composition poétique, en particulier dans les pièces historiques de Berne, de Neuchâtel et de Coire. En 1901, trois cantons ont célébré par des festivals leur entrée dans la Confédération: Bâle, Zurich et Schaffhouse; Argovie et Vaud suivirent en 1903. Les Appenzellois commémorèrent de même en 1905 la bataille du Stoos. Les plus importants festivals des dernières années furent Die Bundesburg, joué à l'ouverture de l'exposition nationale de Berne en 1914; La Fête de juin, pour la commémoration de l'entrée de Genève dans la Confédération, 1914; et Die Schweizer au tir fédéral d'Aarau en 1924.
Extrait de: Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, Attinger, Neuchâtel, 1926, tome III, pp. 96-98.

Célébrations du Centenaire de l'Indépendance Vaudoise, 1798-1898 et 1803-1903
En vertu d'un décret du Conseil d'Etat du 13 mai 1897, le peuple vaudois a célébré,le 24 janvier 1898, le centième anniversaire de la proclamation de son indépendance et a montré dans cette circonstance le plus grand enthousiasme. Cinq ans plus tard, le 14 avril 1903, il a solennellement commémoré la réunion de son premier Grand Conseil en 1803. Une pièce de Henri Warnery, musique de Gustave Doret, le Peuple vaudois, fut représentée, le 14 avril et les jours suivants, avec beaucoup de succès au théâtre de Lausanne; une autre de René Morax, la Dime, jouée à Mézières un grand nombre de fois, provoqua la fondation définitive du Théâtre du Jorat; enfin le Festival Vaudois de Jaques-Dalcroze des 4, 5 et 6 juillet compléta brillamment les fêtes du Centenaire.
Extrait de: Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud, F. Rouge, Lausanne, 1914-1921, tome I, p. 134.

Chronologie des Fêtes du Centenaire Vaudois
Ces fêtes furent organisées sur 2 périodes: fêtes d'avril et de juillet 1903
Le 14 avril 1903: jour férié d'action de grâce, dit "FêteVaudoise"
- Culte dans toutes les paroisses
- A Sauvabelin, salve de 101 coups de canon
- Cortège des autorités et des fonctionnaires du Château cantonal à la cathédrale
Le Matin: Service religieux et exécution de la "Cantate du Centenaire" par Alexandre Dénéréaz et René Morax
A midi: Banquet au Théâtre pour 200 officiels
L'après-midi: "Cantate du Centenaire" à la cathédrale et Cantique suisse. Cortège populaire de toutes les sociétés lausannoises en ville de Lausanne
Le soir: Théâtre municipal, "Le Peuple Vaudois" d'Henri Warnery et Gustave Doret, jouée 15 fois du 14 au 30 avril 1903
- Frappe d'une médaille commémorative
- Banquets populaires à La Louve, la Solitude, etc.
- Plantation d'arbres de la liberté
- Fêtes pour la jeunesse scolaire

- 14 avril 1903: Cérémonie patriotique dans toutes les communes du canton
- 15, 16, 19, 26 avril et 3 mai 1903: "La Dîme", jouée au Théâtre de Mézières
- 17 avril 1903: Fête Zofingienne à Lausanne. Cortège: départ du Cercle del'ArcàMontbenon précédé de cavaliers. Füchse. Union instrumentale de Lausanne. Cortège jusqu'à la Place du Château, Monument Davel. Chant de l'hymne vaudois. Banquet de 700 couverts à Tivoli
- 24 juin 1903: Tir cantonal valaisan à Monthey (21-29 juin 1903), journée vaudoise, avec l'Union Instrumentale de Lausanne
- 4-6 juillet 1903: Festival Vaudois, d'Emile Jaques-Dalcroze, à Beaulieu en face des alpes, figuration réglée par l'acteur Firmin Gémier de Paris, décors de MM. Jusseaume (Paris) et Sabon (Genève), décors de Charles Vuillermet, Eugène Burnand. Le festival fut organisé pour recevoir les autorités fédérales et cantonales confédérées
- 5 juillet 1903: Cortège commémoratif dans les rues de Lausanne

Organisation du 14 avril 1903
Par décret du 17 mai 1902, le Conseil d'Etat organisa les manifestations commémorant le bicentenaire de la proclamation de la souveraineté du canton de Vaud, le 14 avril 1903.
- Le 14 avril 1903, il sera célébré dans tout le canton une fête commémorativedu14 avril 1803, date où s'est réuni à Lausanne le premier Grand Conseil du canton de Vaud.
- La veille, une heure avant le coucher du soleil, et le jour même, au lever du soleil, la fête sera annoncée par la sonnerie des cloches de toutes les églises.
- Du haut du Signal de Sauvabelin, il sera tiré, à l'aube du 14 avril 1903, une salve d'artillerie de 101 coups de canon.
- Il sera célébré ce jour-là, dans toutes les paroisses, un culte solennel d'actions de grâce. La jeunesse des écoles chantera un choeur patriotique, désigné par le Conseil d'Etat.
- Le Grand Conseil se réunira le 14 avril 1903 dans la salle de ses séances et se rendra, pour le culte, à la cathédrale, accompagné par le Conseil d'Etat, le Tribunal cantonal, la Commission synodale, les professeurs de l'Université et les fonctionnaires de l'administration cantonale, ainsi que par les autorités du district, du cercle et de la commune de Lausanne.
- Il sera frappé une médaille commémorative du centenaire.
-Une fêtenationale sera organisée pendant l'été par le Conseil d'Etat pour recevoir, au chef-lieu du canton, les autorités de la Confédération et des cantons suisses et pour les associer à la célébration du centenaire vaudois (Festival Vaudois 4-6 juillet).

Le Festival Vaudois
Le Canton de Vaud ne pouvait laisser passer la date du premier centenaire de son entrée dans la Confédération suisse sans commémorer dignement cet important événement, qui le fit membre de la grande famille suisse.
Le 14 avril 1903, date anniversaire de la réunion du premier Grand Conseil vaudois, fut célébré dans toutes les communes du canton avec un grand enthousiasme par des cultes de circonstance, fêtes de la jeunesse des écoles, cortèges, plantation d'arbres de liberté, décorations, illuminations, feux de joie, et, dans quelques localités, représentations populaires. Ces fêtes firent vibrer à l'unisson le coeur de tous les Vaudois. Dans la capitale, le Grand Conseil et les autorités du Canton de Vaud se rendirent encorps à la Cathédrale, où fut célébrée une imposante cérémonie, qui restera gravée à jamais dans le coeur de ceux qui eurent le privilège d'y assister. Le soir, au Théâtre, eut lieu la première représentation de la pièce historique du regretté Henri Warnery: Le Peuple Vaudois, musique de Gustave Doret. Un public nombreux et enthousiaste lui fit le plus chaleureux accueil.
La célébration du 14 avril constituait la fête intime, fête de famille pour ainsi dire. Mais nous devions à nos Confédérés de leur offrir aussi une part de nos réjouissances et de les convier, dans une saison plus favorable, à chanter avec nous la Patrie suisse, forte et prospère, grâce à l'union et au patriotisme de tous ses enfants.
De là naquit l'idée du Festival Vaudois, paroles et musique de notre compatriote Emile Jaques-Dalcroze, qui fut représenté sur la place de Beaulieu, à Lausanne, les 4, 5 et 6 juillet 1903. Ces représentations ont été une révélation, aussi bien pour nous que pour nos Confédérés. Les acteurs et figurants, recrutés dans tout le canton, firent preuve d'une telle compréhension de l'art, d'un sentiment artistique si développé que le peuple vaudois se montra dans ce spectacle sous un aspect nouveau et inattendu. Les spectateurs, tout à la fois charmés, émus et enthousiasmés, conserveront précieusement le souvenir de ces inoubliables journées.
Le Festival Vaudois ne se rattache à aucun des genres traditionnels. Ce n'est pas une pièce historique, ni un drame, ni un opéra. C'est une suite de scènes, de tableaux, d'évocations qui font revivre les époques disparues, plutôt qu'elles n'interprètent la succession des événements qui constituent l'histoire de notre pays. L'auteur a fait passer sous nos yeux la vigne et le vignoble, la période de Savoie, la période bernoise, la période révolutionnaire, l'alpe et le montagnard, pour conclure par un hymne vibrant à la Patrie suisse.
Appelé d'ailleurs à travailler en vue d'un énorme concours de spectateurs réunis en plein air, M. Emile Jaques-Dalcroze a dû recourir à toutes les ressources de la musique instrumentale et vocale, aux rondes, danses et ballets, aux cortèges, à une nombreuse et brillante figuration, à des décors considérables, pour qu'une foule aussi grande pût jouir du spectacle tout entier. Les chroniques, les mémoires, la tradition, l'histoire lui ont fourni les éléments de son festival; sa fantaisie de poète et son génie musical ont fait le reste.
Unies entres elles par les chants conducteurs du Choeur vaudois, les cinq parties du Festival nous ont fait revivre ainsi en quelques heures les grandes phases de notre vie nationale.
La bonne volonté, le courage, le dévouement patriotique des comités, des chanteurs, des musiciens et des exécutants de tout âge, ont permis à la Patrie vaudoise d'offrir à ses hôtes d'un jour un spectacle artistique tel qu'on n'en avait jamais vu dans notre canton.
Les cinq notes du Festival Vaudois comprenaient les groupes suivants, recrutés dans les districts etleslocalités indiqués entre parenthèses:
- Ier acte: La Vigne. Prêtres (Ste-Croix); Laboureurs et femmes de laboureurs (Montreux); Jeunes filles (Vevey); Faunes et bacchantes (Lausanne); Effeuilleurs, effeuilleuses, porteurs d'attributs (district d'Aigle), Vendangeurs, vendangeuses, Tonneliers (district de Lavaux); Enfants du char de la vigne (Lausanne).
- IIe acte: Moudon (La Savoie). Seigneurs, dames, écuyers, pages, hommes d'armes, hommes de la maison de Savoie (Lausanne et canton); Délégués des communes: Moudon, Romont, Yverdon, Rue, Les Clées, Morges, Nyon, Morat, Payerne, Estavayer; La reine Berthe et sa suite (Payerne); Bourgeois et bourgeoises de Moudon (Broye, Orbe et Mézières); Garçons et filles de Cossonay (Cossonay); Fille de Payerne (Payerne); Fillettes du Madrigal (Ste-Croix), Bohémiens et Bohémiennes (Lausanne et Avenches); Marchands ambulants (Avenches et Oron); Soldats de Grandson (Grandson); Garçons et filles d'Yverdon et Orbe (Yverdon); Fifres et tambours(Lausanne);Sonneurs de trompe (La Vallée); Marmousets (Lausanne); Garçons de Moudon (Orbe et Vallorbe); Musique de scène, La Jurassienne, du Sentier.
- IIIe acte: Lausanne (La Réforme). Membres du Conseil académique; Escorte du bailli; Le Conseil de Lausanne; Escholiers et escholières de mai; Hommes du guet; Garçons et filles de mai; Vieux de mai; Bourgeois et bourgeoises; Petits Maïentzets; Petites Maïentzettes (Lausanne).
- IVe acte: Rolle (La Révolution). Messieurs de Lausanne (Lausanne); Rollois (Rolle et Mézières); Rolloises (Mézières); Jeunes filles de Nyon (Nyon); Vieux Grenadiers (Perroy-Allaman); Tireurs de Morges (Morges); Tireurs d'Aubonne (Aubonne); Tireurs de Nyon (Nyon); Tireurs de La Vallée (La Vallée); Gamins de Rolle (Lausanne); Musique de scène: Harmonie lausannoise.
- Ve acte: L'Alpe (La paix et la liberté). Fleurs des Alpes: Rhododendrons, Véroniques, Draves, Marguerites, Gentianes, Edelweiss, Violettes; Fraises des bois; Papillons; Nains de l'Alpe (Lausanne); Bergers(Pully, Echallens); Bergères, Groupe des 25 cantons et demi-cantons, Confédération et Cantons (Lausanne); Soldats de la République helvétique; Soldats des milices vaudoises (Lausanne et diverses localités du canton).
Extrait de: Festival vaudois. Album officiel. Fêtes du Centenaire 1803-1903, Corbaz et Cie, Lausanne, 1903, pp. 1-2.

Le Cortège historique de Lausanne, dimanche 5 juillet 1903
A l'occasion du premier centenaire de l'entrée du Canton de Vaud dans la Confédération Suisse, a été représenté, trois jours de suite, le 4, 5 et 6 juillet, en plein air, sur un théâtre spécial élevé sur la place de Beaulieu, près Lausanne, le Festival Vaudois, spectacle lyrique et populaire en cinq actes, où M. Emile Jaques-Dalcroze a "voulu réunir la trinité artistique grecque, poésie, musique, danse". A ces représentations ont collaboré 2'568 exécutants - dont 2'000 chanteurs - avec 100 chevaux, 14 chars allégoriques et autres.
Le dimanche 5 juillet, dans l'après-midi, tous ces exécutants encortège, ontparcouru les rues de Lausanne, au milieu d'une foule immense pressée sur son passage.
Jamais encore Lausanne n'avait vu semblable cortège. Par la profusion, l'harmonie, l'infinie variété des groupes et des costumes, le minutieux souci de la recherche archéologique, le soin avec lequel des juges compétents avaient pesé et arrêté les plus menus détails, le bon goût parfait qu'il dénotait, il a surpassé tout ce qui s'est fait jusqu'ici de mieux en ce genre chez nous. Et pour trouver un point de comparaison - sans vouloir faire tort à personne - il faudrait remonter jusqu'au cortège d'inauguration du Musée nationale Suisse, à Zurich.
La représentation de dimanche 5 juillet, s'est terminée à 2 h. 20.
Les derniers accents du Cantiques Suisse étaient à peine évanouis, que, déjà prenaient leurs places, marquées d'avances, les différents groupes. Aux 2'568 exécutants du Festival Vaudois étaient venus se joindre quelques groupes costumés, la batterie des tambours des "Anciens Moyens"(anciensélèves de l'Ecole moyenne de Lausanne), entre autres, le groupe d'anciens militaires, reconstitué à Montreux, à l'occasion de la fête patriotique du 14 avril 1903 et celui des Armaillis (société fribourgeoise de Lausanne).
Tout a été notifié méthodiquement prévu et organisé. Sans hésitation, sans à-coups, sans perte de temps, les groupes se forment immédiatement en colonne de marche en cinq subdivisions, sur une ligne piquetées (longueur totale au repos: 1'380 mètres), les chars de la vigne et de la Confédération, près de la sortie (porte Laharpe), prêts à entrer dans la colonne au moment voulu.
Les cinq commandants d'acte s'annoncent au commandant du cortège - M. le lieutenant-colonel Louis-Henri Bornand, président du Festival. - Tout est prêt. Trente minutes à peine se sont écoulées depuis la fin de la représentation !
Le signal de marche est donné. Il est 3 h. 15. La foule est immense. Sur des estrades élevées le long du parcours par l'initiative privée, seserrentde nombreux spectateurs.
Le service d'ordre est fait par des sapeurs-pompiers, la police et la gendarmerie.
La foule, docile, se range avec empressement, sans bousculade, applaudissant et acclamant les divers groupes.
Au cortège prennent part 2'365 figurants, 13 chars, 20 têtes de bétail. Les figurants à pied représentent une longueur de 1'050 m.; les cavaliers (un escadron) 130 m.; deux chars à six chevaux, 36 m.; un char à quatre chevaux, 15 m.; six chars à deux chevaux, 72 m.; quatre chars à un cheval, 32 m.; le bétail, 70 m.; les distances entre les groupes, 180 m.; ce qui fit 1'585 m. pour la longueur total du cortège.
Le cortège sort de la place de Beaulieu (100 m.), passe par le chemin Vinet (280 m.), le Pré-du-Marché (330 m.), la place de la Riponne (170 m.) la Madeleine (70 m.), Palud (50 m.), Pont (80 m.), la rue Centrale et place de la gare du Flon, par dessous le Grand-Pont (290 m.), l'avenue du Tribunal fédéral [Rue Jean-Jacques Mercier] (250 m.), remonte la promenadede Montbenon (410 m.), s'écoule par le Grand-Chêne (90 m.), traverse la place de Saint-François, devant la Poste (230 m.), les avenues du Théâtre (250 m.) et de Villamont (140 m.), remonte la rue de l'Ecole supérieure (130 m.), la place du Faucon [Place Saint-Pierre] (70 m.), descend Saint-Pierre et Bourg (250 m.), traverse de nouveau la place de Saint-François, mais de l'autre côté du Temple (130 m.), passe le Grand-Pont (300 m.) remonte la rue Haldimand (70 m.), et retourne par Saint-Laurent et Halle (250 m.), Maupas (560 m.), avenue Gindroz et l'avenue Beaulieu (150 m.), sur la place de Beaulieu, d'où il est parti deux heures auparavant, après un parcours total de 4'760 m., environ une lieue.

L'Avant-Garde
Neuf cavaliers d'avant-garde, avec bassinet, lance à l'étrier et cottes de mailles (hommes d'armes du comte Vert), ouvrent la marche.
Ils précèdent le commandant du cortège (Louis-Henri Bornand), et ses adjudants, en costume de magistrats vaudois de 1803, redingote etpantalongris-bleu, bottes à revers, chemise à jabot de dentelles, chapeau de haute forme en feutre gris surmonté de la cocarde.
Puis le cortège, qui ne reprend pas les actes dans l'ordre de la représentation, déroule ses groupes pittoresques:
- 1. Acte de la Vigne (190 m.)
D'abord l'acte de la Vigne. La Lyre de Montreux le précède suivie de laboureurs et laboureuses (Montreux) en sarraus aux couleurs éteintes, sur l'épaule la houe et la fourche primitives suivie du grand prêtre à la grande barbe blanche, drapé de blanc et de grenat, avec la faucille d'or; des prêtres (Sainte-Croix), et de 24 jeunes filles (Vevey), en robes blanches, couronnées de chênes et portant des guirlandes de roses. Puis viennent des faunes ceints de pampres, vêtus d'une peau de léopard, les bacchantes en robes blanches courtes (gymnastes lausannois). Ils encadrent et suivent le Char de la Vigne, décoré de pampres verts et de raisins dorés, traîné par six chevaux et du haut duquel Me Emmy Troyon-Bläsi, avecà ses pieds un grassouillet Bacchus, la coupe d'or aux lèvres, et entourée de mignons petits enfants symbolisant les bourgeons et les grappes, reçoit hommages de la foule. Suivent les vignerons modernes, effeuilleurs en chemise, robe et veste bleue, la pompe à sulfater - hélas ! - au dos; effeuilleuses (Aigle), avec le mouchoir rouge noué dans les cheveux, le char de la Tine, vendangeurs avec brantes vertes et blanches; vendangeuses avec seille (Lavaux); char de fumier, avec des paquets d'échalas, conduit par un vigneron placide, le brûlot à la bouche; porteurs d'attributs (Aigle), vigoureux vignerons au teint hâlé, portant, suspendue à une perche, une grappe monstre - vraie grappe de Chanaan - formée de 30 grappes naturelles - les premières de 1903 - fournies et montées par la Station viticole de Lausanne.
- II. L'acte de Rolle (240 m.)
Cet acte, auquel se sont joints les acteurs et figurants de la Dîme (Mézières et environs) est accompagné de l'Harmonie Lausannoise, en costume finXVIIIème siècle, jouant lafameuse "Marche des Vaudois" de Gustave Doret, aimable et naturelle fusion du Peuple Vaudois, de Henri Warnery, et du Festival Vaudois, de Jaques-Dalcroze.
Voici les figurants de la Dîme, avec leurs délicieux costumes, que revoient avec un plaisir extrême les spectateurs des représentations de Mézières; Joratois et Joratoises, baillis, châtelains et manants, ceux qui allaient "attendre" dans le bois de Sainte-Catherine, farouches et terribles, armés de leurs "dordons" (gourdins); fillettes et garçons qui chantaient, avec une délicieuse gaucherie, la ronde de Sylvie. Voici venir l'original et authentique carrosse - prêté par Genève - de la baronne de Kirchberger, baillive de Rolle, vrai carrosse de Cendrillon, haut de roues, sans marchepieds, bizarrement suspendu, cocher devant, laquais derrière, avec Mme la baillive, en costume de "Merveilleuse" jaune citron et sa dame de compagnie en amarante. Voici les tireurs à l'arc d'Aubonne (fanion rouge et jaune) avec Méguend,roi du tirà l'arc;les tireurs à l'arc de Nyon (fanion rouge et bleu), de Morges (fanion rouge et blanc), en redingote rouge ou bleue, bas de soie et gilet à fleurs, l'arc au poing, accompagnés de la batterie de tambours des "Anciens Moyens" de Lausanne, avec un tambour-major barbu à souhait; les jeunes filles de Nyon, arrivées en barque en chantant la valse du Léman, en satinette bleu tendre, chapeau gracieux à rubans noirs; le carrosse de Lausanne, qui a amené au banquet de Rolle le libraire Durand et ses amis; les tireurs de la Vallée portant, suspendu à une perche, le loup qu'ils ont tué en traversant la montagne.
Le Choeur Vaudois les suit. Saluez ! Ces dames en toilettes empire, ces messieurs, recrutés à Lausanne en costumes 1791, ont passé de longues heures enfoncés à côté des musiciens de l'orchestre, dans "le trou aux Allemands", sous les rayons d'un soleil d'été, sans cesse à la peine, sans être à l'honneur.
- III. Acte de Lausanne (16 m.)
Digne et bon enfant,M. Jean-Jacques Mercier-de Molin, accompagné de la Musique de la Ville, conduit l'acte de Lausanne, celui des graves pasteurs et professeurs, des escholiers aux folles cabrioles, du majestueux Hiéronymus Manuel, bailli de Lausanne. Le baryton bâlois avait à opter entre le costume du fou Pétrus (acte de Moudon) et celui du bailli Manuel. Il a préféré être un riche bernois; il porte un beau pourpoint aux couleurs bernoises, panache rouge et noir; il est suivi de son escorte: hautes bottes évasées, veste rayée rouge et bleu, salade et hallebarde; de bourgeois et bourgeoises de Lausanne, les hommes en hauts-de-chausse bouffants et collants, découpés et tailladés avec coques de toile et de satin, les uns avec le pourpoint décolleté laissant voir la chemise brodée à collerette et manchettes fraisées, les autres portant la saie ouverte sur le devant et la chamarre, très ample, formée de bandes de soie et velours réunies par des galons; tous avec le large collet carré rabattu sur les épaules.Grave et réfléchi, s'avance Pierre Viret avec Théodore de Bèze, Jean Ribbit, Jean Reymond-Merlin, Eustache du Quesnoy, Jacques Valier, pasteur, des pasteurs forains, pasteurs et professeurs, membres du vénérable Conseil académique, en robe de bure noire, barrette, rabat, les Saintes-Ecritures sous le bras: groupe imposant et sévère; les escholiers, faiseurs de farces, la besace vide sur la cuisse gauche; les escholières lustines, portant cotillon court et souliers plats, leur font un plaisant contraste.
Voici maintenant des personnages officiels: le Héraut de Lausanne, en surplis et toque rouge et blanche, à la main la masse (d'un de ses prédécesseurs de 1722), suivi du Bourgmaistre, Jaques de Praroman, et des membres du Conseil de Lausanne, en manteau bordé de riche fourrure, collet de velours, canne artistement ouvragée.
Pour faire diversion à la solennité et au maintien grave des conseillers, arrivent des garçonnets et fillettes de Mai, "mayenzets" et "mayenzettes", défilé de costumes aux couleurs douces: crépon, étamine, gaze et taffetas vert d'eau, jaune paille, rouge mordoré et bleu cendré, se fondant harmonieusement, fraîche évocation du printemps. Le groupe est l'un des plus applaudis.
La grâce est représentée par le "char du Feuillu", recouvert de branchages et de cerceaux tressés de feuillage et protégeant la reine et le roi de Mai avec Mlle Luquiens, au soprano superbe, corsage et robe semés de roses, longs cheveux flottants. Des sauvages, disparaissant sous le lierre, le prêle et le houblon suivent le char.
Traîné philosophiquement par un ânon, suit le char du maraîcher. Les hommes du guet, avec l'écusson aux armes de Lausanne coupé de gueules à la main, ferment la marche de l'acte de Lausanne. Intéressant par la diversité et l'imprévu dans la suite des groupes.
- IV. Acte de Moudon (480 m.)
Résurrection du Moyen Âge, évocation du temps de la féodalité. Reconstitution scrupuleuse d'autrefois, l'acte de Moudon a obtenu plus qu'un succès, un triomphemérité par l'extraordinaire richesse, la pompe incroyable, la splendeur inouïe des costumes et des harnachements.
En tête, bien en selle, sur un cheval solidement membré, le commandant de l'acte. Comme musique, la Jurassienne, du Sentier - musique d'harmonie justement réputée - au pittoresque manteau violet, noir et rouge, avec la croix de Savoie sur la poitrine. Suivent les "marmouzets", les bourgeoises, filles et garçons d'Yverdon, de Sainte-Croix, de Payerne, d'Oron et d'Avenches: les dames en sarrau et jaquette, jupon ouvert sur les côtés, surtout de drap mat; les hommes en pourpoint recouvert d'une longue pièce d'étoffe enroulée autour des épaules, la bazelaire à la ceinture, la barrette à la tête, quelques-uns juchés sur de vieux chars à bancs allongés, couleur grisaille. Voici des bohémiens aux haillons pittoresques se rendant au marché de Moudon avec un ours se dandinant lourdement. Puis c'est la reine Berthe - vieux rose et vieux bleu, filant sur sa haquenée - que l'on acclame et couvre de fleurs;les bonnesgens de Payerne l'entourent avec vénération. La reine fileuse fut toujours l'un des personnages les plus aimés de notre histoire vaudoise. Elle parle encore à nos coeurs.

Le cortège du Comte Vert (270 m.)
Brusque contraste ! Voici le fameux groupe du Comte Vert, un des clous de la fête ! Le succès en a été considérable. On admire la somptuosité des costumes, le riche harnachement des chevaux, la prestance des écuyers, la grâce des nobles châtelaines. C'est d'abord le groupe du Bailli de Vaud: le bailli de Vaud et châtelain de Moudon; le procureur de Vaud, au manteau de pourpre bordé d'hermine; puis un riche groupe de seigneurs étincelants, soie et cuirasses, acier ou velours: Humbert de Colombier, châtelain d'Yverdon; Jean de Dizy, châtelain de Morges; Guillaume d'Estavayer, châtelain de Morat; François d'Orzens, avoyer de Payerne; le Héraut, le vidomne de Moudon, le mestral de Moudon avec écuyers, hommes d'armes à pied et soldats de Grandson. C'est ensuite legroupe descommunes, àsavoir: Moudon, Romont, Yverdon, Rue, Les Clées, Morges, Nyon, Morat, Payerne et Estavayer.
C'est encore le Groupe du Clergé, recruté presque exclusivement parmi l'élément catholique de Lausanne et du district d'Echallens: le Commandeur de la Chaux, Précepteur de Vaud, ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem; le curé de Moudon; le recteur de l'hôpital de Saint-Jean de Moudon; le prieur d'Oujon, Guillaume Fabri, le prieur du Grand-Saint-Bernard, Guillaume de Pizy; le prieur de Lutry, Henri de Montagny; le prieur de Payerne, Guillaume de Cossonay; l'abbé de Montherond, Humbert dou Lyanz; l'abbé de Bonmont, Jean de Gimel; Etienne de Rochejean; l'abbé du lac de Joux, Louis de Senarclens; le prieur de Romainmôtier, Arthaud Allamandi; l'abbé de Saint-Oyens-de-Joux, Guillaume de Beauregard; le prévôt du Chapitre de Lausanne, Guy de Prangins.
Le sénéchal de l'évêque. L'écuyer de l'évêque. L'évêque de Lausanne Aymon de Cossonay, dont le costume a été calqué sur celui de son tombeau, superbe sous samitre, son aube, son surplis doré et mordoré. Il est suivi d'enfants de choeur et de valets, des moines en robes noires et robes blanches, comme en portaient ceux qui ont planté la vigne sur nos coteaux et défriché maintes de nos campagnes. Le prieur de Saint-Bernard est suivi de son chien, portant le tonnelet traditionnel. L'évêque de Lausanne, en superbe dalmatique d'or et aumusse verte, mitré et crossé, monté sur une mule; le majestueux prévôt, à la figure si caractéristique et en pelisse grise, attirant les regards. Guy de Prangins, prévôt du Chapitre de Lausanne, porte la dalmatique de petit gris que revêt le titulaire actuel de la fonction, et qui lui a été prêtée, - ainsi que nombre d'autres objets figurant au cortège - par le prévôt en résidence à Fribourg. Du reste, beaucoup d'accessoires et d'ornements ont été obligeamment prêtés par des ecclésiastiques.
C'est maintenant le groupe d'Amédée VI de Savoie, dit Comte Vert: c'est une succession de casques,heaumes, bassinets, grilles, chaperons, salades, hauberts, cottes de mailles, cantons, coudières, genouillères, cuissots, gantelets, écus, parois, dagues, souliers à la poulaine, espadrilles, griffes d'ours, bandeaux, cornettes, tours, panneaux, brocarts, soie, velours, mousseline, peluche, percale, étoffes brochées, vergées, lustrées, gaufrées, blasons écartelés, tranchés ou coupés de gueules, d'azur, de sinople ou de sable; dames, écuyers, pages, enfants, lévriers: gamme de couleur flattant l'oeil, richesse de teintes, profusion de nuances défiant toute description.
Voici caracolant sur son superbe coursier, Jean, sire de Cossonay, L'Isle et Surpierre, porte-bannière de Savoie avec de délicieux pages portant le heaume et l'écu du Comte.
Majestueux d'allure dans son splendide costume vieux vert, le Comte Vert avec la dignité et la mâle prestance qui convenaient à un seigneur de son rang; il a près de lui ses écuyers: Louis de Cossonay et Gallois de Viry, sire de Mont-le-Vieux, avecGérard d'Estrées, chancelier de Savoie.
Voici venir le groupe de la comtesse, un des plus admirés à juste titre. Peut-on, en effet imaginer plus de dignité royale que celle de Bonne de Bourbon, comtesse de Savoie, faucon sur le point, dans sa robe à bordure d'hermine, précédée de pages mignons et suivie de ses fringants écuyers: François de La Sarra, coseigneur de Vevey et Montreux, Jean de Goumoëns, sire de Bioley-Magnou, Antoine de Goumoëns, sire de Goumoëns-le-Jux, accompagné de son fils le jeune Comte Amédée de Savoie, dit le "Comte Rouge", Rodolphe, fils du Comte de Gruyère; Marie, la ravissante fille du Comte de Gruyère, en robe blanche et or; peut-on voir plus de grâce que celle de Marguerite de Grandson, comtesse de Gruyère, dans son costume bleu, avec son écuyer et Pierre de Rumilly, confesseur du Comte, et Jacques Maréchal, recteur des écoles de Vaud et des écoliers; plus de somptuosité que celle de Blanche de Châtillon, femme d'Othon, sire de Grandson et Belmont; plus d'élégance sur leurs palefrois, que Jeanne Allamandi, femme d'Othon de Grandson le jeune et Jeanne de Vienne, femme de Guillaume de Grandson, sire de Sainte-Croix; plus de souplesse et de distinction que Marguerite d'Oron, femme de François de La Sarra, et Marguerite de Sarbruck, femme de Louis de Cossonay; plus d'attraits vainqueurs qu'Alexie de La Sarra, femme de Jean Mestral des Monts, en gris perle; que Marguerite de Blonay, femme de Hugues d'Estavayer, en rose; plus de caractère que Marguerite de Duin, femme d'Aymon de La Sarra, en rouge vif; plus de grâce et de charme que Aymonete de Goumoëns, femme de Richard de Duin, en velours vert: bref un ensemble de beautés qu'on eût dit détachées de quelques manuscrit illustré de maître Jehan Froissart.
C'est enfin le groupe luxueux des seigneurs: Rodolphe, Comte de Gruyère avec son écuyer; Louis, Comte de Neuchâtel, sire de Champvent avec son écuyer; Guillaume de Grandson, sire de Sainte-Croix, Cudrefin et Grandcour, chevalier de l'Annonciadeavec son écuyer; Jean deMontfaucon, seigneur d'Orbe, Echallens et Montagny-le-Corboz; Aymon, sire de La Sarra; Aymon d'Oron, sire de Bossonens avec son écuyer; Othon de Grandson, sire de Grandson et de Belmont; Jaques, sire de Gingins, Pierre, sire de Montricher avec son écuyer; Richard de Duin, sire de Vufflens; François, sire d'Oron; Aymon d'Urtières, sire de Prangins; Aymon de Pontverre, sire d'Aigremont; Jaques de Senarclens, Antoine d'Yverdon, Jean de Mestral de Rue, époux de Jeanne de Combremont, avec son curieux manteau couvre-chef en étoffe noire et suivi de son écuyer: Rolet de Mestral de Rue, dit de Tavel et des hommes d'armes.
Des pages et des valets ferment le groupe.
Tous ces riches costumes tranchent avec l'élément plus simple des fifres et tambours qui suivent: bourgeoises et filles de Moudon, bourgeois et garçons de Moudon, bourgeoises et filles d'Orbe et Vallorbe, bourgeois et garçons d'Orbe et Vallorbe, bourgeoises et filles de Cossonay, bourgeois etgarçons de Cossonay. Au point de vue dela richesse et de l'éclat des costumes, le groupe du Comte Vert a dépassé de beaucoup toutes les manifestations semblables qui ont eu lieu ces dernières années en Suisse. Nul n'a été plus admiré, plus applaudi.

L'Acte de l'Alpe (260 m.)
Sous la direction de M. le major Gustave Masson, juge cantonal, et précédé de l'Union Instrumentale de Lausanne, voici venir l'acte de l'Alpe.
Les Cantons ouvrent la marche dans l'ordre constitutionnel: Zurich, Berne, Lucerne, Uri, Schwyz, Obwald, Nidwald, Glaris, Zoug, Fribourg, Soleure, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Schaffhouse, Appenzell (Rhodes-Extérieures et Rhodes Intérieures), Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève, précédés de la ville de Lausanne. Ils servent de cortège au majestueux char de la Confédération, où l'Helvétie drapée à l'antique, sur son trône, entourée de vingt-deux gracieuses jeunes filles tenant des palmes, reçoit les acclamations de la foule.
Voici la fantaisie, représentée par lesgroupes du ballet de l'Alpe. Nains à la pèlerine vert-mousse, Fraise des bois, d'un rouge vif, Rhododendrons au rouge rosâtre, Draves jaunes, Gentianes bleues, Véroniques au blanc laiteux, Vertes fougères, Papillons rose tendre, Edelweiss au blanc grisâtre, Marguerites jaunes et blanches, toutes fleurs aux exquis costumes d'une indicible fraîcheur. Puis voici les bergers et bergères (Pully et Lausanne) suivi des Armaillis fribourgeois, avec le fameux chanteur Currat accompagnant et magnifique troupeau de vaches avec clochettes (Domaine de Cery), et de chèvres brunâtres suivies du char portant les ustensiles du chalet et la classique chaudière, avec deux amours de petits armaillis portant sur leurs épaules un énorme fromage, les bergers, à chapeaux à ailes et culottes collantes, souliers à boucles; les bergères en caraco étriqué avec fichu bouffant à la gorge, coques et noeuds, bouillons de gaz et falbalas (Echallens et Lausanne).
Enfin, fermantla marche, touteune cohorte degrenadiers,de mousquetaires, d'artilleurs, le groupe militaire de Montreux précédé de 15 tambours dont un tout petit gamin, haut comme une botte y figure ainsi qu'un vieux carabinier; puis ce sont des dragons, des sapeurs sous un monumental bonnet à poil et avec le tablier blanc, grenadiers, mousquetaires, voltigeurs, chasseurs de gauche et de droite, ancienne pièce d'artillerie avec canonniers et tringlots. Ce groupe a une allure martiale qui a réjoui les coeurs et évoqué des souvenirs chers aux vieux troupiers.
La bannière rouge, jaune et verte, flotte fièrement sur le groupe des troupes helvétiques, ayant pour uniforme l'habit à la française à revers, le gilet, veste et guêtres bleu de roi, buffleterie et ceinturons blancs, chapeau rond à aile gauche relevée (chapeau rablet) et plumet rouge. Les milices vaudoises de 1803, encadrant le drapeau vaudois, suivent en gigantesques bicornes, à panaches, épaulettes rouges et mousquets à chien.
Un peloton degendarmes, d'agents municipauxet de pompiers ferment la marche.
Sur tout le parcours, figurants et figurantes ont été acclamés et couverts de fleurs. Quant aux dames qui figuraient la Vigne, la reine Berthe et l'Helvétie, ce sont de véritables ovations qu'elles ont recueillies, au milieu de pluie de roses, de lis et d'oeillets.
Tel a été ce cortège supérieurement organisé, et que des foules, accourues de toutes parts, ont à juste titre admiré et applaudi.
Extrait de: "Le Cortège historique de Lausanne. 6 juillet 1903", édité par La Patrie suisse, Genève, 1903, présentation d'Arnold Bonard (Le cortège eut lieu en réalité le dimanche 5 juillet 1903) (P Festival 182).

Les échos du Festival
- "Monsieur Jaques" confia la préparation à des groupes venant de tous les points du pays. Il en surveilla lui-même le travail, suscitant un enthousiasme qui alla croissant. La veille de la représentation, une seule répétition générale de 8 heures du soir à 2 heures du matin permit de mettre chaque détail à saplace et de régler l'enchaînement d'une manière disciplinée qui étonna les journalistes".
- "J'ai admiré, note le correspondant du Magasin pittoresque, la conviction patiente et le génie d'organisation dont fait preuve le peuple suisse. Tous participent à la fête d'un même coeur". Et la Gazette de Lausanne écrit: "Jaques a soulevé des foules, fait battre à l'unisson des milliers de poitrines ... Un choeur solennel d'apothéose comme jamais il n'en était monté dans ce pays".
Extrait de "Le temps des fêtes", dans Les Arts de 1800 à nos jours. Littérature. Peinture. Musique. Architecture. Théâtre. Cinéma. Radio, volume II, 24 Heures, Lausanne, pp. 107-108 (Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, 7).
- "Quels que soient ses défauts, le Festival Vaudois restera, comme nous l'avons dit, l'une des étapes les plus importantes de notre vie musicale. Ce fut la première grande oeuvre écrite par un Vaudois pour des Vaudois. Grâce à elle, ceux-ci eurent l'occasion de prendre conscience de leurs possibilités artistiques. Pour la première fois, des gens venus de tous les districts s'étaient réunis pour collaborer à une oeuvre commune destinée à la glorification de la patrie. Certes, les Fêtes des Vignerons s'étaient déjà acheminées dans le même sens, mais leur centre d'intérêt était tout de même plus restreint et leur réalisation plus locale. En 1903, en revanche, tout le pays s'était levé pour participer ou pour assister au spectacle".
- "Jaques-Dalcroze s'est brillamment acquitté de la mission que le comité des fêtes du Centenaire lui avait confiée. On lui avait demandé de chanter son pays dans une oeuvre qui réunît à la musique, la poésie et la danse, ces trois arts du rythme que les Anciens ne séparaient jamais. On lui avait demandé d'être populaire, de rappeler, dans sa composition, nos chants les plus connus, de parler au coeur du peuple et d'exalter notre patrimoine vaudois et suisse. Jaques a fait cela. Il a charmé et ému ses auditeurs. Il a soulevé desfoules, fait battre à l'unisson des milliersde poitrines, fait pénétrer dans l'esprit de tous un sentiment puissant de solidarité nationale, qui a éclaté dans un choeur solennel d'apothéose comme jamais encore il n'en était monté dans ce pays".
- "On ne peut parler du Festival sans dire mot de la Marche vaudoise et de la Marche du drapeau vaudois, toutes deux restées en usage dans les fanfares. L'une et l'autre se distinguent par leur virilité, leur éclat, leur panache".
- "La Prière patriotique mérite une mention spéciale. Publiée pour la première fois en 1901, elle fut chantée par toutes les écoles vaudoises à l'occasion de la fête du 14 avril 1903. Dès lors, elle s'est répandue avec une rapidité prodigieuse. Tous les recueils de chants l'adoptèrent. Elle devint l'un des morceaux traditionnels des manifestations à caractère patriotique. Il fut question d'en faire notre hymne national".
Extrait de: Burdet, Jacques, "La musique dans le canton de Vaud au XIXème siècle", Lausanne, Payot, 1971, pp. 256-257 (Bibliothèque historique vaudoise 44).

Sources sonores
Intégrales du Festival vaudois, 1803-1903, pour soli, choeurs d'enfants, choeurs mixtes récitant et orchestre par Emile Jaques-Dalcroze avec une orchestration de Jean Binet:
- Festival vaudois (IV parties): I: introduction - bacchanale - invocation à Bacchus - Chanson de la Vigne, choeur, sous la direction de Carlo Boller, avec Flore Wend et Pierre Mollet, accompagnés du Choeur mixte de La Tour-de-Peilz et de l'Orchestre de Radio-Lausanne. 58 minutes. Enregistrement du 4 janvier 1948.
- 1ère, 2ème, 3ème et 4ème parties interprétées par Simone Mercier, soprano, et Charles Jauquier, ténor, et Etienne Bettens, basse-baryton. Récitant: Paul Pasquier, ainsi que le Petit Choeur du Collège de Montreux, le Choeur mixte de Chailly-sur-Clarens et l'Orchestre de chambre de Lausanne sous la direction de Robert Mermoud. Enregistrement de 50 minutes effectué les 19, 20 et 21 février 1965.
- Intégrale du Festival vaudois comprenantfanfare (orchestre) - bacchanale (orchestre) - chanson de la vigne (choeur) - hymne à la vigne (soprano solo) - vigne que j'aime (choeur et soprano solo) - tambours et timbales - marche vaudoise (choeur) - madrigal (enfant), chanson du fou (baryton solo) - garçon de Cossonay (choeur) - reine Berthe (choeur) - chanson à danser (choeur) - danse du Biberli - coraule - le printemps vient (choeur et choeur d'enfants) - le roi et la reine (choeur d'enfants) - hymne au printemps (choeur) - maïentzettes (choeur d'enfants) - marmousets de Mai (choeur d'enfants) - vieux (choeur et choeur d'enfants) - chant du pâtre (solo ténor et soprano) - chant de la Mi-été (choeur) - Prière patriotique (choeur) - interprétée par Simone Mercier, soprano, Charles Jauquier, ténor, et Etienne Bettens, basse-baryton, avec le Petit Choeur du Collège de Montreux, les Choeurs de Chailly-sur-Clarens et l'Orchestre de chambre de Lausanne sous la direction de Robert Mermoud. Enregistrement de 46 minutes les 19 et 21 février 1965.
Les archives de la Radio Suisse romande à Lausanne possèdent plusieurs extraits du Festival vaudois enregistrés par l'Orchestre de chambre de Lausanne, sous la direction de Robert Mermoud, avec le Choeur de Chailly, Charles Jauquier, Etienne Bettens, enregistrés entre 1961 et 1965.

Législation
- Arrêté du 24 février 1903 déterminant le programme des fêtes commémoratives du 14 avril 1903. Recueil des lois, décrets, arrêtés ... du canton de Vaud, 1903, pp. 23-27.
- Décret du 17 mai 1902 ordonnant la célébration du 100e anniversaire de la proclamation de la souveraineté du canton de Vaud et de la première réunion du Grand Conseil vaudois. Recueil des lois, décrets, arrêtés ... du canton de Vaud, 1902, pp. 199-201.
- Rapport du Conseil d'Etat et du Comité central sur les fêtes du centenaire. Bulletin des séances du Grand Conseil, 1903, vol. I, pp. 349-352.

Organisation générale du Centenaire vaudois et du Festival vaudois
Présidence d'honneur
A. Comité central - Comité cantonal
B. Comité de réception
C. Comité des Fêtes du 14 avril 1903
D. Comité du Festival Vaudois
E. Comité des constructions
F. Comité de police
G. Comité de la presse
H. Comité des finances

Liste des membres du comité des fêtes du 14 avril 1903
Bonjour, Ernest, Conseiller communal: (Presse)
Bornand, Louis-Henri, Juge informateur: (Président du Festival vaudois)
Burnand, Eugène, Peintre: (Décor acte de Moudon)
Cossy, Robert, Conseiller d'Etat: (Police)
Décoppet, Camille, Conseiller d'Etat: (Réception)
Demiéville, Alfred, Ancien député: (Finances)
Duboux, Victor, Conseiller d'Etat: (Constructions)
Favey, Georges, Juge fédéral: (Président d'honneur)
Gémier, Firmin, Acteur et directeur de théâtre: (Régisseur général)
Isoz, François, Architecte: (Auteur plans Scène et Amphithéâtre)
Jaques-Dalcroze, Emile,Compositeur: (Auteur du Festival vaudois)
Missol-Rivo, Rita (Mme),Danseuse: (Maîtresse de ballet)
Morax, Jean,Peintre: (Décor de l'Alpe)
Piot, Frédéric,Chef deservice: (Secrétaire du Comité central)
Ruchet, Marc,Conseiller fédéral: (Président d'honneur)
Ruffy, Eugène,Ancien Président de la Confédération: (Président d'honneur)
Sabon, Laurent,Peintre: (Décor actes la vigne et Rolle)
Secretan, Edouard,Conseiller national: (Membre du Comité central)
Thélin, Alfred,Conseiller d'Etat: (Président du Comité central)
van Muyden, Bechtold,Syndic de Lausanne: (Vice-président du Comité central)
Vuillermet, Charles,Peintre: (Décor acte Lausanne)

Le 3 mai 1904, Louis-Henri Bornand, président du Comité du Festival, remit les archives de cette manifestation à Henri Bersier, bibliothécaire cantonal, pour être conservées à la Bibliothèque cantonale et universitaire, Palais de Rumine, Place de la Riponne à Lausanne.
Elles y restèrent jusqu'en octobre 1966. Auparavant, la Commission des Archives et Publications avaient instamment prié les photographes professionnels ou amateurs de lui faire parvenir un exemplaire de toute photographie relative aux fêtes. Elle recevrait de même avec reconnaissance les photographies particulières des exécutants. Les envois furent adressés au président de la commission, M. Henri Bersier, bibliothécaire à Lausanne. Aucun document sur la Commission H II : Comptabilité n'est parvenu aux Archives cantonales vaudoises.
Modalités d'entrée:Versement d'octobre 1966 de la Bibliothèque cantonale et universitaire suite au don qui lui avait été fait en 1904 par Louis-Henri Bornand, président du Comité du festival.
Date d'entrée:01/10/1966

Zone du contenu et de la structure

Contenu:- Centenaire vaudois et Festival vaudois : comité des fêtes du 14 avril 1903.
- Comité du festival vaudois (4-6 juillet 1903) : commission D I, personnel et régie (1902-1903). Commission D II, amphithéâtre et contrôle (1897-1903). Commission D III, costumes et décors ([1898]-1904) : commission des costumes ([1898]-1904). Commission D IV, administration (1902-1904) : comité des constructions (1902-1903). Comité de police (1903) : commission F I, surveillance générale et police. Comité de la presse (1898-1904) : archives du comité et des sous-commissions (1902-1904). Commission G I, publicité (1902-1903), commission G II, archives et publications : journaux (quotidiens et hebdomadaires) vaudois et confédérés traitant des festivités du centenaire (1898-1903).
- "Au peuple vaudois", d'Henry Warnery, représentée pour la première fois le 14 avril 1903.
- Photographies : portraits officiels, construction des arènes de Beaulieu, mise en scène, répétitions, choeur vaudois. Photographies officielles du Festival publiées dans l'album officiel.
- Prologue : La Vigne.
- Photographies : acte I Moudon, acte II Lausanne, acte III Rolle, acte IV l'Alpe libre. Photographies : auteurs et figurants en coulisse, le public durant les représentations. Cartes postales et plaques lithographiques (imprimerie). Comité des finances : bureau, commission H I : recettes (1902-1903), commission H II : comptabilité, comités des districts (Vaud, Valais, Neuchâtel).
- Fête zofingienne, Lausanne 17 avril 1903, Cortège historique de Lausanne, dimanche 5 juillet 1903.

En vertu d'un décret du Conseil d'Etat du 13 mai 1897, le peuple vaudois a célébré, le 24 janvier 1898, le centième anniversaire de la proclamation de son indépendance et a montré dans cette circonstance le plus grand enthousiasme. Cinq ans plus tard, le 14 avril 1903, il a solennellement commémoré la réunion de son premier Grand Conseil en 1803. Une pièce de Henri Warnery, musique de Gustave Doret, "Le Peuple vaudois", fut représentée, le 14 avril et les jours suivants, avec beaucoup de succès au théâtre de Lausanne; une autre de René Morax, "La Dime", jouée à Mézières un grand nombre de fois, provoqua la fondation définitive du Théâtre du Jorat; enfin le "Festival Vaudois" de Jaques-Dalcroze des 4, 5 et 6 juillet compléta brillamment les fêtes du Centenaire. (Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud, F. Rouge, Lausanne, 1914-1921, tome I, p. 134).

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Règles d'accès:Libre
Langue:Français

Zone des sources complémentaires

Sources complémentaires:- GC 1132/122;
- K II 49-51;
- K II 50;
- K II 55;
- K XVIII 250;
- K XIII 279/1-2;
- K XIII 322 b;
- K XIII 323 a;
- K XIII 323 b;
- K XIII 323 c;
- S 27/15;
- P Burdet (Jacques);
- P Doret (Gustave);
- P Morax (René);
- P Zofingue A XXI/3
- PP 222;
- Dossiers de l'Agence Télégraphique Suisse
Sources complémentaires hors ACV:BCU/Dorigny, Cabinets des manuscrits IS 4871 "Théâtre du Jorat"
Bibliographie:Emile Jaques-Dalcroze:
- Archives musicales suisses, Hommage à Emile Jaques-Dalcroze : à l'occasion de son 80e anniversaire le 6 juillet 1945 / [Archives centrales de musique suisse], Zürich : Archives centrales de musique suisse, [1945], [14] f.
- Bachmann, Marie-Louise, La rythmique Jaques-Dalcroze : une éducation par la musique et pour la musique, Neuchâtel : La Bacconière, 1982, 458 p, ill.
- La Rythmique Jaques-Dalcroze : histoires d'autrefois et d'aujourd'hui / [Claude Bommeli-Hainard, Janina Mieczynska... et a.], [Genève]
- Cortège du Centenaire Vaudois : Lausanne, 5 juillet 1903 [texte Arnold Bonard], [Genève] : Patrie Suisse, 1903, [18]f : ill.
- Berchtold, Alfred, Emile Jaques-Dalcroze et son temps, L'Âge d'homme, Lausanne, 2000, 233 p.
- Brunet-Lecomte, Hélène, Jaques-Dalcroze : sa vie, son oeuvre; préf. de Paul Chaponière, Genève; Paris : Ed. Jeheber, 1950, 259 p.
- Burdet, Jacques, "Les ancêtres d'Emile Jaques-Dalcroze", In Revue musicale de Suisse romande, Lausanne,1966, N° 1, pp. 3-7.
- Destranges, Etienne, Sancho de E. Jaques-Dalcroze : une comédie lyrique française, Genève : C.-E. Aliotz; Paris : Fischbacher, 1897, 38 p.
- Favre-Bulle, Liliane, Emile Jaques-Dalcroze [Enregistrement sonore] : un pédagogue dans la Cité, Genève : Laboratoire audiovisuel universitaire [prod.], 1999, 1 cassette sonore (env. 60 mn.). Conférence de l'Université du 3ème âge. Section artistique. Donnée le 28 mai 1999.
- Prix de la Ville de Genève 1947 : [remise officielle des prix de la Ville de Genève 1947, le vendredi 2 mai 1947 au Grand Théâtre, à Messieurs Alexandre Blanchet, Jacques Chenevière, Emile Jaques-Dalcroze], Genève : Ville de Genève, 1947, 40 p.
- Jaques-Dalcroze, Emile, Festival Vaudois. Poème musical en 5 actes composé en l'honneur du Centenaire de l'Indépendance vaudois : W. Sandoz, éditeur, Neuchâtel, 1903.
- Emile Jaques-Dalcroze : l'homme, le compositeur, le créateur de la rythmique / Frank Martin, Tibor Dénes ... [et al.], Neuchâtel : Ed. delaBaconnière, 1965, 595, p. : fig.
- Mayor, Jean-Claude, Rythme et joie avec Emile Jacques-Dalcroze, Chapelle-sur-Moudon : Ed. Ketty & Alexandre, 1996, 141 p. : ill., (Collection Lire son pays).
- Moore, Stephan Fred, The writing of Emile Jaques-Dalcroze : toward a theory for the performance of musical rhytm, [Bloomington In.] : Indiana University, 1992 (Ann Arbor Mich. : University Microfilms International [reprod.], XII, 257 p. : ill.
- Piachaud, René-Louis, "La Fête de la Jeunesse et de la Joie", in Journal de Genève, Genève, 8 juin 1923.
- Piachaud, René-Louis, "Jaques-Dalcroze au Cercle des arts et lettres", in Journal de Genève, Genève, 5 janvier 1925.
- Storck, Karl, E. Jaques-Dalcroze : seine Stellung und Aufgabe in unserer Zeit, Stuttgart : Greiner und Pfeiffer, 1912, 101 p. : ill.
- Tchamkerten, Jacques, Emile Jaques-Dalcroze [enregistrement sonore] : un musicien dans la Cité, le compositeur et son temps / Jacques Tchamkerten, Genève : Laboratoire audiovisuel universitaire[prod.], 1999, 1 cassette sonore (env. 60 mn.), Conférence de l'Université du 3ème âge. Section artistique.

Musique et musiciens:
- La carrière de Gustave Doret est inséparable de celle de René Morax, du Théâtre du Jorat, de la Fête des Vignerons et du Centenaire Vaudois.
- L'ouvrage fondamental sur Gustave Doret reste : Gustave Doret : catalogue, publié sous la direction de Pio Pellizzari; [éd. :] Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne, Département de la musique, Section des archives musicales, Lausanne : Bibliothèque cantonale et universitaire, 1990, 2 vol. : ill.; 29 cm + 1 cassette sonore (60 min. : stéréo). (Publié dans la perspective du 125e anniversaire de la naissance du compositeur en 1991 et du 700e anniversaire de la Confédération suisse).
- Bazl Engler und Georg Kreis William, Das Festspiel : Formen, Funktionen, Perspektiven, Theaterskultur-Verlatg, 1988.
- La Suisse qui chante l'histoire illustrée de la chanson populaire, du chant choral et du Festspielen Suisse, publié sous la direction de Paul Budry, avec la collaboration de Joseph Bovet, Gian Bundi, etc., Lausanne, R. Freudweiter-Spiro, 1932.
- Association des musiciens suisses : L'Association des musiciens suisses dans le second quart de siècle de son existence, volume commémoratif publié à l'occasion de son jubilé : 1900-1950, éd. sur la demande du Comité de l'AMS par une commission spéciale formée [de] Hans Ehinger ... [et al.], Zurich : Atlantis, 1950.
- Audel, Stéphane, Le Théâtre du Jorat et René Morax suivi de "La belle de Moudon", Lausanne, Ed. Rencontre, 1963, 157 p. Comprend la liste des oeuvres.
- Bornand, Roger, Un auteur dramatique suisse, M. René Morax, dans la "Revue de Belgique", 1907.
- Boller, Carlo : "Le chant choral", in : Musica Aeterna, Zurich : Metz, 1949, vol. 11, p. 187-208.¨
- Burdet, Jacques : La musique dans le canton de Vaud au XIXème siècle, Lausanne, Payot, 1971 (Bibliothèque historique vaudoise 44).
- Burdet, Jacques : La musique dans le cantondeVaud 1904-1939, Lausanne : Payot, 1983.
- Burdet, Jacques, Desarzens, Victor, Kaelin Pierre [et al.] expriment leurs opinions sur Gustave Doret, in : Revue musicale de Suisse romande, 5 septembre 1966, p. 11-13.
- Chailley, Jacques : Eléments de philologie musicale, Paris : Leduc, 1985.
- Cherbuliez, Antoine-Elisée : "Histoire succincte de la musique en Suisse", in : Musica Aeterna, Zurich : Metz, 1949, vol. II, p. 160-166.
- Duperier, Jean : Gustave Doret, Lausanne : Payot, 1932.
- Grenier, Jean-Pierre : Les archétypes de la monodie (dact.), Lausanne : Conservatoire de musique, 1983.
- Genoud, Jean-Claude : "La Suisse romande de l'entre-deux-guerres face à la "modernité musicale"", in : Catalogue de l'Exposition 1919-1939, Lausanne : Payot, 1986.
- Goldberg, Frederick : Des compositeurs au XXème Siècle : France, Italie et Espagne, Paris : Edition Parution, 1988.
- Meylan, Pierre, René Morax et son temps, Morges, 1973, 248 p.
- Meylan, Pierre, René Morax et Arthur Honeggerau Théâtre du Jorat, Lausanne, Ed. du Cervin, Paris, E. Ploix, 1965 (réédition par Slatkine reprints 1993), 223 p.
- Monod, Gabriel, Le théâtre populaire en Suisse et l'oeuvre de M. René Morax, dans la "Revue Hebdomadaire", septembre 1910, p. 281-314.
- Nicollier, Jean, René Morax : poète de la scène Théâtre du Jorat et plateaux romands, Bienne, Ed. du panorama, 1958, 154 p. (Figures romandes, 1).
- Quartier, Bertrand : Chronologie raisonnée de la vie de Gustave Doret, Lausanne, 1989. (Travail de diplôme présenté à l'Ecole de Bibliothécaires de Genève et dirigé par Jean-Louis Matthey).
- Schwab, Yvan, Lever de rideau sur la genèse et les premières réalisations du Théâtre du Jorat [1901-1925], Lausanne, 1982 (Mémoire de licence). Etude du contexte culturel des instances dirigeantes du Théâtre.
- Théâtre du Jorat, 75 ans d'images, rééd. par [Gil ROUX, Jean-Louis MATTHEY et alii], Denges, Ed. du Verseau; [Mézières] : Théâtre du Jorat, 1983, [40] f, fig.
- Vincent, Emmanuel (dit VincentVincent), Le Théâtre du Jorat, Neuchâtel, Ed. Victor Attinger, 1933, 221 p.
- Weill, Henri : "Une heure avec M. Gustave Doret, le plus grand musicien suisse de l'époque", in : Dernières nouvelles de Strasbourg, 27 octobre 1933, N° 29.29.

Le Centenaire vaudois et le Festival vaudois:
- Une liste très détaillée des publications concernant le Festival Vaudois est fournie dans la rubrique "Comité de la presse" dans le sous-groupe "Archives et Publications".
- La Patrie Suisse, 1903, pp. 153-177. Festival Vaudois.
- Au peuple vaudois, 1803-1903. Souviens-toi !. Publié par le comité des fêtes du centenaire, Lausanne, Payot, 1903.
- Patrick de Léonardis, "Paul Maillefer, fondateur de la Revue historique vaudoise et politicien controversé, une approche bio-historiographique", Revue historique vaudoise 1993, pp. 11-58.
- Au peuple vaudois, 1803-1903. Volume commémoratif, édité par MM. Payot & Cie, 1903.
- Guide officiel, publié par le Comité des fêtes du Centenaire. Imprimerie GeorgesBridel, Lausanne 1903.
- Livret du Festival Vaudois, édité par M. W. Sandoz, Neuchâtel, 1903.
- Partition du Festival Vaudois, éditée par M. W. Sandoz, Neuchâtel, 1903.
- Programme officiel du Cortège historique, Corbaz, Lausanne, 1903.
- Festival Vaudois. Fêtes du Centenaire : 1803-1903 : Lausanne, 4, 5 et 6 juillet : album officiel / publ. sous les auspices du Comité central des fêtes du centenaire, Lausanne : Corbaz, 1903.

Informations internes des archives

Notes de l'archiviste:Inventaire établi par Yvette Emery et Robert Pictet, de 1998 à juin 2000. Les documents ont été conditionnés dans des enveloppes et des cartons après en avoir éliminés les doublets. Une collection d'affiches a été déroulée et placée dans des meubles à plans. Les cotes P Festival 132 et P Festival 765 n'ont pas été utilisées. La cote de gestion O 43 a été ouverte pour réunir les affiches, lors du transfert des données dans Davel. Données d'inventaire importées dans scopeArchiv avec l'outil CoSA en janvier 2012.

Inventaires en ligne

Inventaire extrait de DAVEL:CH_ACV__INV_01__0000024860.pdf
 

Descripteurs

Entrées:  [comptes] (Matières\ Subdivisions\de forme)
  Vaud (Suisse) - entrée dans la Confédération - commémoration (1903) (Lieux\V)
  festival (Matières\F)
  [programme de manifestation] (Matières\ Subdivisions\de forme)
  [imprimé] (Matières\ Subdivisions\de forme)
  [photographie] (Matières\ Subdivisions\de forme)
  publicité (commerce) (Matières\P)
  BURNAND (EUGENE, ALLIE GIRARDET, PEINTRE, 1850-1921) (Personnes\B)
  DORET (GUSTAVE, COMPOSITEUR, 1866-1943) (Personnes\D)
  JAQUES-DALCROZE (EMILE, MUSICIEN, COMPOSITEUR ET PEDAGOGUE SUISSE, 1865-1950) (Personnes\J)
  MORAX (RENE, ECRIVAIN, 1873-1963) (Personnes\M)
  VUILLERMET (CHARLES, PEINTRE VAUDOIS, 1849-1918) (Personnes\V)
  WARNERY (HENRI, ALLIE GAUDARD, PROFESSEUR DE LITTERATURE A L'UNIVERSITE DE LAUSANNE ET POETE, 1859-1902) (Personnes\W)
  Festival vaudois / Emile Jaques-Dalcroze (oeuvre musicale) (Matières\F)
  feutre (étoffe) (Matières\F)
  ronde (danse) (Matières\R)
  Lausanne (Suisse, VD) (Lieux\L)
  metteur en scène (Matières\M)
  mise en scène (spectacle) (Matières\M)
  spectateur (Matières\S)
  grisaille (Matières\G)
 

Fichiers

Fichiers:
 

URL vers cette unité de description

URL:https://davel.vd.ch/detail.aspx?ID=24860
 

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