Abbaye de Syens et de Rossenges

 

Données de base

IdentifiantAbbaye de Syens et de Rossenges
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Abbaye de Syens et de Rossenges

Zone de la description

Dates d'existence:depuis 1765
Période d'existence:de 1765
Histoire:Ce sont 46 habitants du village de Syens et des hameaux de l'Abbaye et de Rossenges [L'Abbaye est un hameau situé à environ 800 m à l'ouest de celui de Rossenges] qui déposent auprès de LL. EE. de Berne une demande pour créer une société afin de s'entraîner au tir. Une réponse positive leur fut délivrée en date du 1er juillet 1765 par l'Acte Souverain émanant du Conseil de guerre de la Ville de Berne; le règlement annexé à la demande avait été quelque peu modifié par ledit Conseil.
Les demandeurs convoquent alors une assemblée pour le 22 juillet de la même année afin de donner lecture de la décision aux membres. Au cours de cette même rencontre sont nommés les Conseillers ainsi que les divers autres emplois.
Le premier tirage se déroule le 1er avril 1766 à Syens. Sur 83 tireurs avec 3 coups chacun, il y a eu 43 coups en cible.
Lors du tirage de 1768, le roi du tir est un dénommé Jean-François Mottaz / 53 sociétaires ont été primés.
A la fin du XVIIIè siècle, les cartouches nécessaires étaient fabriquées sur place après achat de la poudre par le Boursier.
Pour le tirage de 1778, le Noble Seigneur Jean-François Cerjat, seigneur de Syens et de Rossenges (1729-1802), capitaine de la société, offre un drapeau qui est reçu au matin du tirage du 16 mai sur la place à Bressonnaz. Son épouse, Madeleine Stample (décédée en 1813), prend l'initiative à cette occasion d'offrir un gobelet en étain pour le premier prix du tir. Le Conseil ne l'entend pas de cette oreille et craint que le vainqueur du prix en fasse mauvais usage en le revendant ou l'échangeant éventuellement à un tiers non membre de la société. Il est donc décidé de l'attribuer à un membre méritant.
En avril 1798, le Conseil tient une séance urgente vu les évènements dans le pays dus à la Révolution française. Malgré ceux-ci, le Conseil décide d'organiser le tirage le plus tard possible dans l'automne.
Dans la même année une fronde surgit par plusieurs signataires de Moudon qui demandent le partage des fonds. Il y est même question de dissoudre l'Abbaye. Elle subsistera avec quelques modifications dans son règlement,
En 1803, de retour au pays, Charles-Sigismond Cerjat (1772-1848), fils cadet de feu son père, Jean-François Maximilien, accepte le poste de capitaine qui lui a été offert par le Conseil.
En mai 1810, Charles Sigismond de Cerjat verse 20 louis à la société en reconnaissance de son mariage.
Les tirages se déroulent durant la journée du samedi et en principe sur la place de tir à Bressonnaz aménagée au midi du café de la Gare. Le programme en est le suivant:
- 6 heures du matin, réception des nouveaux membres
- 7 heures, assemblée générale
- 8 heures, début des tirs
- 11 heures 30, pause pour le banquet
- 14 heures, reprise des tirs
- 16 heures, fin des tirs avec le travail des commissaires pour le dépouillement des résultats et l'établissement de l'égance des prix (liste des résultats et classement); cérémonie des prix, le tirage se termine en milieu de soirée.
C'est à partir de 1826 que les sociétaires nouvellement mariés doivent s'acquitter d'un modique montant auprès du Boursier.
Dès le tirage de 1828 les cibles sont de bois, en planches rabotées et lignées, afin que le militaire et autres ne soient pas en danger de gâter leurs habits.
En 1830, le Conseil prend connaissance d'une lettre de Charles-Sigismond Cerjat qui annonce qu'il a fait confectionner un drapeau neuf. Ledit Conseil délègue son Président et son Secrétaire pour aller le réceptionner des mains de M. de Cerjat et le remercier.
Décembre 1843, le Conseil tient une séance extraordinaire suite à la demande de Charles-Sigismond Cerjat, qui par écrit demande de faire reconnaître deux de ses fils dans la société. Il a accompagné sa demande d'un bon de 80 florins.
Le 17 mai 1849 se pose la question s'il y a lieu d'offrir un prix à la société des carabiniers vaudois dont le tirage aura lieu à Moudon dans le courant de juillet prochain.
A partir de 1852 la marque distinctive des sociétaires est un cordon tri-couleurs porté en baudrier; de plus les membres du Conseil portent un brassard à franges. Ces décorations sont aux couleurs du drapeau qui reprennent celles de l'armoirie familiale de Cerjat.
En 1876, la distance des cibles de la société est à 65 perches (195 mètres).
Ce n'est que dès 1879 que les membres décident que l'on tirera aux points additionnés.
En septembre 1880, le Comité d'organisation d'un tir de jeunesse qui aura lieu à Bressonnaz en octobre, demande de louer à cet effet les cibles de la société; ce qui est accordé moyennant un prix de location de 20 francs et que le matériel fourni soit restitué en bon état.
Dès 1882, les cibles gravées de un à vingt points sont distancées, en ligne à 240 mètres (80 perches).
Le cordon à l'époque se paye 1,30 fr. et le livret de tir coûte 1 fr.
Au début de l'année 1906, un membre du Conseil pense déjà à la fête du centenaire de 1915 et propose de mettre une somme de 100 francs de côté pour permettre de renouveler le drapeau; l'actuel étant dans un état désoeuvré... Lors de l'assemblée du 11 mars il est décidé de dégager une somme de 600 francs pour un nouveau drapeau. Ce dernier est présenté aux membres de la société lors de la partie officielle du tirage du 14 juillet 1906. Ce drapeau encore porté actuellement, a été confectionné par la Maison Fraefels & Cie de St-Gall.
Début 1914, il y est décidé de reporter le tirage d'une année afin de permettre de marquer le 150ème anniversaire.
Entre 14 et 18, les séances du Conseil et de l'assemblée générale se font rares dans le sens que la Première Guerre mondiale met l'Europe et presque le monde entier à feu et à sang et qu'il n'y a pas l'esprit d'organiser une fête. Les tirages sont donc remis à des temps meilleurs. Il n'y aura donc pas de célébration du 150ème.
En avril 1919, il est projeté de remettre sur pied un tirage pour l'année courante. Mais la question est de connaître sous quelles conditions seront remises les cartouches par l'Intendance du dépôt des munitions de Thoune.
L'assemblée du 27 avril 1919 décide de porter le prix commun à 10 francs et le prix de la société en espèces avec 50 francs au premier. Il est aussi expliqué que, vu l'état délabré de la ligne de tir de Bressonnaz, l'installation n'est plus conforme et il est décidé de faire le tirage à Moudon. En cours d'année, le Conseil prend l'initiative de faire remblayer le fossé de la ciblerie par le dénommé Hirsig.
Au début juillet de la même année, le Conseil apprend que les trois Abbayes moudonnoises feront leurs tirs en commun à fin août, mais la livraison des cartouches n'est pas encore assurée. En accord avec ces dernières sociétés, le tirage de l'Abbaye de Syens et de Rossenges se tient le 22 août à Moudon.
En juin 1920, l'Abbaye de Syens et de Rossenges devient la marraine du drapeau de la nouvelle l'Abbaye de la Paix de Vulliens qui organise sa première fête et l'inauguration de son drapeau. Une coupe lui est offerte en collaboration avec la deuxième marraine, l'Abbaye de Carrouge.
L'année 1921 voit un tirage en commun avec l'Abbaye des Volontaires au stand de Moudon.
Début 1922, des séances se tiennent pour trouver une solution au remplacement de la ligne de tir de Bressonnaz. Se retrouvent des délégués de notre Abbaye, des municipalités de Syens et Rossenges, du tir militaire de Syens et de celui de Vucherens.
Le site prévu de "En Briveaux" est reconnu comme idéal et unique par M. Perrin de la Commission cantonale de tir. La Municipalité de Syens est chargée de faire dresser un plan par le géomètre Pavillon de Moudon et de mettre la ligne de tir à l'enquête avec la ciblerie au lieu-dit "La Baume à Gaspard" sur la rive droite de la Broye. Aucune opposition à l'enquête publique ne se manifeste.
Le nouveau stand a coûté 5'528 francs sans compter l'achat des terrains. Dans l'impossibilité d'assumer la totalité de sa part financière, la Société de tir aux armes de guerre de Syens a demandé et obtenu de l'Abbaye un prêt de 1'000 francs remboursable par annuités de 50 francs.
Le tirage de 1923 revient à Bressonnaz (dans un stand provisoire) après une interruption de 11 années. Le roi du tir de cette année est M. Cachin avec 192 points.
Le tirage de 1925 se tient le 11 juillet. Les sociétaires se retrouvent à 7 heures du matin devant le café de la Gare de Bressonnaz sur deux rangs. Le cortège se déplace au son du tambour vers le nouveau stand de tir. Un coup de mortier annonce le début du tir. A 21 heures tout est terminé y compris la distribution des prix.
En 1931, lors de la fête du 11 juillet, le doyen de la société, Jacques Maret 94 ans est invité à venir boire la coupe lors de la partie officielle gérée par Charles Faucherre.
Lors de l'assemblée du 4 avril 1943, le Président honore la mémoire de Héli Mottaz décédé après 46 ans de dévouement au sein du Conseil de la société.
C'est à partir de 1946 que le Conseil entreprend des démarches pour tenter d'acquérir de Mme Eugénie Mottaz, veuve d'Héli un bout de terrain au lieu-dit "Les Chênes"; les démarches ont été positives dans le sens qu'un accord est intervenu pour céder et acheter le terrain. Ce terrain, qui a vu nombre de tirages se tenir sur son pré, est revendu dans le courant de l'année 2012 à un exploitant agricole ayant des parcelles contigües.
C'est encore en 1946 que notre société est sollicitée par la jeune Abbaye "la sentinelle du Bioley" de Vucherens pour être la marraine au baptême de son drapeau.
L'histoire du canon est floue. La seule mention connue se trouve sur l'objet lui-même où il est inscrit: "construit par Daniel Mottaz et son fils, de Bressonnaz, le 1er juin 1893 / offert à l'Abbaye de Syens et Rossenges par Eugène Mottaz et l'hoirie Daniel Mottaz lors de l'armistice de 1945".
Ce résumé se termine par la date du 4 juillet 1965 qui a marqué la célébration du bicentenaire de la Société et la plantation d'un arbre commémoratif vers le passage sous la voie CFF au lieu-dit "Les Chênes". Cet arbre existe toujours.

Extrait de la notice rédigée sur la base des archives de l'Abbaye et réaménagée légèrement par Jean-Pierre Zbinden (originaire de Guggisberg/BE), membre du Conseil de l'Abbaye; Echallens, ce 21ème juin de l'année 2015.

Informations internes des archives

Code d'identification:[02034]

Relations avec des ressources archivistiques

Identification et intitulé de la ressource associé:PP 1053