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Histoire: | La famille de Mestral remonte, par titres authentiques, à l'année 1306. A cette date, Louis II de Savoie, sire de Vaud, par acte fait à Prangins le 21 mai, donne à Pierre, fils de feu Estienne de Mont, dit de Layderrier, vivant en 1248, en échange de ses francs alleux désormais soumis à fief, et en récompense de ses bons services, la mestralie dans tout le mandement de Mont-le-Vieux, c'est-à-dire sur toute La Côte jusqu'à Begnins et sur le plateau de Gimel. Si cet Estienne peut être identifié avec Estienne, fils de Jacques de Mont dit Mestraz, cité en 1258, la famille aurait exercé la charge du mestral dans la seigneurie de Mont déjà du temps des sires de Prangins, dépossédés en 1293 par le comte de Savoie. Mais il n'y a pas de certitude sur ce point. Au bout de quelques années, le nom de la charge devint le nom de famille. (Cette charge de mestral consistait notamment, à l'époque, à percevoir pour le compte du seigneur certaines redevances et corvées qui lui étaient dues. Une partie en allait au Sire de Vaud, et une autre restait au mestral. Sous le régime communal, le mestral contrôlait les mesures pour les graines, le vin, l'huile, comme aussi les poids et les aunes). Dès 1306, la fortune de la famille grandit d'une manière rapide : les Mestral ont acquis par mariage, achat, héritage ou échange, de nombreuses terres, seigneuries ou coseigneuries, qu'ils ont conservées pendant plusieurs siècles. C'est ainsi que, entre autres, le château de Vincy est demeuré dans la famille de 1306 à 1718, soit pendant douze ou treize générations, la seigneurie d'Aruffens (Fribourg), près de Romont (Fribourg), pendant quatre siècles, soit de 1474 à 1840, date de l'abolition des droits féodaux dans le Canton de Fribourg, la seigneurie d'Outard de 1542 à 1768, soit plus de deux siècles, Coinsins de 1546 à 1707, Pampigny de 1560 au début du XXe siècle. Gabriel-Henri I (1670-1753), seigneur de Vullierens, fit bâtir à Vullierens, l'actuel château, tout au début du XVIIIe siècle; acquit de LL.EE. de Berne en 1701 la maison d'Aspre, à Aubonne, qu'il fit agrandir et dont il confia la propriété à son neveu Gabriel-Henri II (1698-1772), dit de Pampigny, seigneur de Vufflens-la-Ville, Saint-Saphorin, Lavigny et Pampigny, et époux de Judith-Louise de Pesmes (1705-1745), fille du général François-Louis de Pesmes de Saint-Saphorin) (1668-1738). Le château d'Etoy - le nom est attaché à la branche fondée par Armand-Louis-Henri (1772-1854) et époux depuis le 24 janvier 1797 de Sophie de Watteville, décédée le 16 janvier 1815-, échangé avec celui de Coinsins en 1806, est encore entre les mains de la famille. Passons sur les vignes, les terres et les forêts. C'est dire que les Mestral ont le goût de la terre chevillé à l'âme. La plus ancienne propriété que la famille possède actuellement est le domaine de la "Maison Blanche" à Mont-sur-Rolle, acquis en 1528, soit encore sous le régime savoyard. Les fonds de terre de la famille de Mestral étaient si importants qu'ils pouvaient passer des rives du lac Léman au pied du Jura sans quitter leurs terres. De plus, les alliances placent les membres de la famille de Mestral au sein du réseau de la noblesse vaudoise. Cette politique d'agrandissement territorial est allée tout naturellement de pair avec une série d`alliances, assez brillantes pour l'époque, avec d'anciennes maisons féodales, comme les Colombier, Gingins, Clarmont, Neuchâtel, Praroman, Allinges, Pesmes. La plupart de ces familles sont éteintes aujourd'hui, comme d'ailleurs la majorité des différentes branches de la famille de Mestral. Le phénomène est assez général au Pays de Vaud. La maison d'Aspre est un bâtiment situé sur le territoire de la commune d'Aubonne. En 1701, Gabriel-Henri Mestral (1698-1772), époux de Judith-Louis de Pesmes (décédé en 1745), déjà seigneur de Lavigny et de Vullierens, achète aux autorités bernoises le clos d'Aspre "pour le prix de 39 070 florins" et y fait construire un manoir. Une année avant sa mort, il lègue le domaine en viager son neveu Gabriel-Henri de Mestral. En 1772, Gabriel-Henri vend à son tour la propriété à son frère cadet Charles-Albert de Mestral (1740-1809), époux d'Elisabeth-Sophie Guiguer (1748-1801) qui la conservera jusqu'à la révolution vaudoise. En 1845, son fils aîné Henri-Georges de Mestral (1770-1849), époux de Marie-Susanne de Mestral (1776-1842) et frère d'Armand-Louis-Henri de Mestral (1772-1854), époux de Sophie de Watteville (décédé en 1815), et de Charles-Gabriel-Henri de Mestral (1775-1781) met la maison à disposition de l'Église libre du canton de Vaud comme lieu de culte. La maison d'Aspre demeure encore en 2015 en mains de la famille de Mestral. |
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