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Dates d'existence: | Née en 1921, décédé le 21 janvier 2015 |
Période d'existence: | 1921 - 21/01/2015 |
Histoire: | Constantin de Charrière, né en 1920, est décédé le 21 janvier 2015, à Denens. Il est enterré au cimetière communal de Denens, aux côtés de son épouse, morte en 2006. "Ingénieur réputé, il a poursuivi sa carrière avec une totale indépendance. Ceux qui l'ont connu et fréquenté ont été frappés par son indépendance d'esprit, sa finesse et une originalité extrême dans sa démarche intellectuelle. C'était un profond méditatif (ce qui ne l'empêchait pas d'être très aimable et sociable) qui, philosophiquement parlant, cherchait sa voie hors des sentiers battus et de la banale logique courante, ignorant tous les poncifs. C'est dans ce sens qu'il a écrit un ouvrage plus que frappant, on pourrait dire renversant, intitulé "Le futur antérieur" où il entend démontrer, avec les conséquences qui en résultent, que le futur précède le passé. On pourrait difficilement trouver là une filiation à un courant de pensées quelconque. Tout au plus avouait-il son admiration pour le philosophe Gonseth, accessible à peu d'esprits.
L'originalité de M. de Charrière s'est aussi manifestée dans la conception de sa maison en béton, où il vivait à l'ouest du village de Denens. On peut la voir lors d'une promenade bien qu'elle soit maintenant noyée dans la verdure. Le soussigné a eu le privilège d'y être invité plus d'une fois et de recevoir du maître des lieux des explications sur la signification symbolique de cette conception (à commencer par cette entrée qui est comme un sous-sol, avec des gros galets symbolisant le commencement du monde, et de volumes diminuant, puis l'escalier montant à ce que l'on croit être l'étage alors que c'est le rez par le jeu de la dénivellation). Lorsqu'on est à la salle à manger ou au salon, on ne sait pas de prime abord si l'on est dehors ou dedans, la grande baie vitrée donnant au nord sur le gazon et juste après un mur extérieur en béton. Cette "construction" (comme le lui disait le syndic du village) demeure comme le témoignage, outre son livre, d'un esprit "hors normes".
(Alexandre Bonnard, dans "La Nation", No 2011, 6 février 2015). |
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