Noir (famille)

 

Données de base

IdentifiantNoir (famille)
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Famille
Forme(s) autorisée(s) du nom:Noir (famille)

Zone de la description

Histoire:La famille Noir est originaire de Châtillon-en Diois

Les archives familiales, données en 2015 aux ACV, les archives de la Corporation française (AVL), les Souvenirs de François Noir (1862), le mémorial d'Emma Rod-Ducloux (1906), l'arbre généalogique de Louis Noir(1920) présentent certaines lacunes et certaines divergences. Les lignes qui suivent donnent un aperçu résumé des connaissances actuelles de la généalogie familiale.

En 1630, Jean Noir, maréchal à Châtillon paie 6 livres, 17 sols et 6 deniers de tailles royales, ce qui en fait un contribuable important. C'est le plus ancien Noir cité à Châtillon.
Jean Noir, du Dauphiné, né en 1668, lieutenant d'infanterie au service des Alliés, est mentionné comme réfugié à Lausanne en 1698. Son nom est lié à un événement de l'histoire vaudoise, le projet de débarquement en Savoie de camisards proches de Jean Cavalier en 1705 ; les conjurés s'étaient donné rendez-vous dans son cabaret, sous Montbenon. Marié à Louise Meunier, ils ont quatre enfants, morts en bas âge. Son lien de parenté avec les Noir de Châtillon n'est pas connu.
Il semble que la famille Noir de Châtillon soit liée aux Noir de Die. Ainsi, Jean Noir de Die est le cousin et témoin de mariage de Jean-Etienne Noir et de Catherine André (voir ci-dessous), et le parrain de leur fils aîné Jean (05.07.1707-16.07.1708).

En 1685, on compte 2 ménages Noir à Châtillon : celui de notre ancêtre Jean Noir (1648-1698), cordonnier, nouveau converti (Jean, Louise Turrel sa femme, Jean-Etienne et Isabeau) et celui d'Estienne, cardeur, nouveau converti, qui nous est inconnu (les registres paroissiaux de Châtillon ne remontent pas au-delà de 1693).

Jean Etienne Noir (1672-1727), cordonnier, épouse Catherine André (...-1723) le 08.02.1707 ; ses témoins sont son beau-frère Henri Fauchet et son cousin Jean Noir de Die.

Leur fils Louis Noir (1714-1760), maître maréchal, naît le 05.11.1714. Il épouse Marthe Rey (1711-1774) le 15.05.1737. Leur fils aîné, Jean-Louis, naît le 24.07.1738, Pierre, l'ancêtre des Noir de Lausanne, le 19.10.1742 et Jean-Antoine le 13.01.1748.

C'est là que l'histoire commence à se compliquer. Le 2 avril 1746, un célèbre arrêt du Parlement de Grenoble condamne plusieurs dizaines de protestants, dont sept pasteurs à la peine capitale et deux habitants de Châtillon aux galères, Louis Noir (sa vie naturelle durant) et Jean-Jacques Eymerie (5 ans), tous par contumace. Pour quelle raison, voilà la question ? L'arrêt ne précise pas les considérants.

La tradition familiale affirme que Louis Noir a été condamné pour avoir aidé à un pasteur à échapper aux archers de Louis XV en lui fournissant un cheval. Le Mémorial d'Emma Rod-Ducloux (ACV) précise que ce pasteur était Paul Rabaut. Ni la biographie du nîmois Paul Rabaud, ni sa correspondance avec Antoine Court, qui mentionne d'autres occasions où il manqua d'être arrêté, ne font mention d'un tel événement en 1745.
L'Histoire des protestants du Dauphiné d'Eugène Arnaud (1881), abondamment reprise par les historiens et qui fait foi en la matière, mentionne : le 19 ou le 20 janvier 1745, le curé de Châtillon, apprenant que le pasteur (Etienne) Rolland était dans une maison du bourg, auprès d'un malade, ameuta les paysans contre lui et le fit saisir au collet. Mais le cordonnier Paul Achard l'arracha de leurs mains. Aussitôt trois ou quatre brigades d'archers, accompagnées d'un détachement de soldats, se rendirent à Châtillon et s'emparèrent d'Achard, que le parlement condamna peu après (9 février 1745) aux galères perpétuelles et qui fut flétri à Die. Les archers arrêtèrent plusieurs autres personnes de Châtillon, notamment Jean-Jacques Eymerie. Lieu, date, intervenants, quotité de la peine, tout laisse supposer que la condamnation de Louis Noir est étroitement liée à cet événement.

La date du départ de Louis Noir est également inconnue. Elle peut être située entre le 13.04.1747, date présumée de la conception de son fils cadet Jean-Antoine, né le 13.01.1748 à Châtillon et dont l'acte de baptême précise que son père était absent depuis quelque temps, et le 14.02.1748, date de son agrégation à la Corporation française de Lausanne. Pour faciliter son accueil à Lausanne, une quinzaine de personnalités de Châtillon signent le 24.04.1747 une recommandation attestant qu'il a été né et élevé dans la Religion protestante et que ses aïeux ont vécu dans la même religion (ACV).

Louis Noir fut rejoint quelque temps après par Marthe Rey, sa femme, et ses enfants, au printemps 1748. Les seuls récits touchant à leur voyage sont faits par Emma Rod-Ducloux qui cite les mots de ses grands-parents qui avaient connu Marthe Rey, leur grand-mère.
Le 12.06.1748, Louis Noir reçoit des lettres d'habitation accordées par les Nobles et Très Honorés Seigneurs du Conseil des Soixante de Lausanne (ACV).
Le 17.10.1748, il obtient un prêt de 48 livres pour l'achat d'un petit bois pour la fabrication du charbon nécessaire à sa forge du Chêne ; il rembourse 53 livres et 10 sols le 03.02.1751 (AVL).
Le 06.01.1752, il acquiert d'Isaac Languetin au Faubourg du Chêne maison, forge et jardin contigu (ACV). Il s'occupe notamment du cheval du colonel d'Erlach qui le fait complimenter pour la qualité de ses soins.
Louis Noir meurt le 18.09.1760 ; ses fils reprennent la forge.

Le fils aîné, Jean-Louis (1738-1805), maréchal, retourne à Châtillon, s'y marie mais ne laisse pas de descendance.

Pierre Noir (1742-1787), maître maréchal, épouse Jeanne Laedermann (1746-1807) d'Epalinges. Ils ont onze enfants, dont 7 morts en bas âge. Le 24.05.1761, il est admis à l'honorable Société des Nouveaux Fusiliers et le 24.05.1770, il est incorporé à l'honorable Abbaye des Maîtres. C'est lui qui achète la bible d'Osterwald où François Noir écrira la chronique familiale. A son décès prématuré, Jeanne Laedermann reprend l'exploitation de la forge sous la raison sociale Veuve Noir et Fils.

Son frère Jean-Antoine I (1748-1798), maréchal, épouse Suzanne Veyre (1747-1810). Ils ont sept enfants, dont deux meurent en bas âge ; leurs cinq filles épousent des Blanc, Dupuis, St-Aubin, Hug et Mestral dont la trace est perdue.

Pierre Noir est le père de George Daniel (1771-1850), Judith Anne Marguerite (1773-1849), Jean-Antoine (1775-1814) et David (1783-1839).

En 1787, au décès de son père, son fils aîné, Georges Daniel, âgé de 15 ans, reprend la forge avec sa mère. Il ferre notamment les chevaux de la diligence qui relie tous les lundis Genève à Berne ; c'est ainsi que Leurs Excellences lui remettent la direction de la poste.
Le 5 mars 1798, il est à la prise de Berne comme dragon vaudois. Il est membre de la direction de la Corporation française de 1831 à 1841. Il épouse en 1801 Anne Françoise Brun (1781-1861) d'Oulens qui lui donne neuf enfants dont seule Suzanne Fanchette, dite Souki (1808-1851), épouse de son cousin l'éditeur Marc Ducloux (1810-1853), fait souche.

Sa fille Judith Anne Marguerite épouse Jean-Louis Ducloux (1774-1847), père notamment de Marc Ducloux.

Son fils Jean-Antoine II (1775-1814), maître maréchal, exploite également la forge du Grand-Chêne. Il épouse sa cousine Jeanne Suzanne Laedermann (1780-1834), fille d'Isaac Laedermann, teinturier au No 21 de la rue du Pré. Ils ont cinq enfants, dont deux morts en bas âge : François David, Georges Louis et François Eugène.

David, leur quatrième enfant, est négociant à La Grotte ; il entrepose ses marchandises dans les vestiges du couvent adossé à l'église de St-François. Il épouse Françoise Jaccard (1800-1868), de Sainte-Croix, de 25 ans sa cadette. Ils n'ont pas d'enfants, mais s'occupent beaucoup de ceux des autres. David est secrétaire de la direction de la Corporation française

François David (1806-1877), autodidacte, fait une prestigieuse carrière dans le domaine des affaires. A 16 ans, il part pour Odessa avec les colons vaudois à disposition desquels le tsar Alexandre 1er avait mis des terres au bord de la mer Noire. Il en rapporte un intéressant journal retraçant son voyage aller à pied et en char, puis son voyage de retour par bateau par Constantinople et Marseille. Il passera ainsi trois ans à Odessa puis quatre ans à Marseille avant d'entrer chez le banquier Van der Muelen-Felz à Lausanne dont il reprend les affaires en 1844. En 1843, il épouse Marie Pétillet (1815-1882), fille unique du libraire et éditeur mystique Daniel Pétillet (1758-1841). Ils ont un fils, Théodore. François David prend une part active à la vie lausannoise, participe à la fondation de l'Eglise libre en 1847 dont il héberge quelques mois la faculté. Il préside la Corporation française de Lausanne jusqu'à son intégration dans la bourgeoisie en 1859.

Ses frères Georges Louis (1807-1835) et François Eugène (1813-1844), d'une santé fragile, sont libraires, chez Daniel Pétillet, chez Marc Ducloux, puis très brièvement avec leur frère aîné à la Rue Neuve. Ils meurent jeunes, dans alliance.

Théodore (1844-1927) est le premier universitaire de la famille, zofingien, et le premier pasteur (Eglise libre). Après un long ministère pastoral à Oron, il se retire à Yvorne. Il épouse Lucie Monastier (1841-1894), fille de Louis Monastier (1809-1884), pasteur et fondateur de l'Eglise libre, et petite-fille d'Antoine Monastier (1774-1852), pasteur, auteur d'une Histoire de l'Eglise vaudoise du Piémont. Ils ont deux enfants, Louis et Amélie. Louis Monastier épousa Laure Jacot, de La Chaux-de-Fonds. Le couple eut un fils, Charles Monastier-Gonin, pasteur de l'Eglise libre, et une fille Lucie.

Louis (1878-1931), pasteur, professeur au collège préparatoire des Batignolles, pasteur de l'Eglise missionnaire belge à Courcelles puis à Satigny ; modérateur de la Compagnie des pasteurs de Genève ; zofingien, premier-lieutenant d'infanterie. Il épouse Emilie Mermod (1877-1968) de Sainte-Croix qui lui donne trois enfants, Pierre (1910-2002), pasteur, Lucie (1911-2010), et Ernest (1913-1986).

Auteur de la notice : Dominique Noir/15.06.2015

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