Verdan (Claude)

 

Données de base

IdentifiantVerdan (Claude)
 

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Type d'entité:Personne
Forme(s) autorisée(s) du nom:Verdan (Claude)

Zone de la description

Histoire:Claude Verdan est né, le 21 septembre 1909, d'Edouard Verdan, ingénieur, qui lui enseigne la rigueur mathématique, et d'Adeline Eugénie Henrioud, mère passionnée d'horticulture et également artiste dans l'amour de la nature et de la musique. Troisième enfant après Louisa (9 octobre 1904) et André (12 mars 1907); plus tard naquit à Saint-George, propriété familiale à Yverdon, Annette (30 mars 1916). Claude Verdan est originaire d'Yverdon (Vaud), de Neuchâtel (ville) et du Bas-Vully (Fribourg).

Après sa scolarité à Yverdon et Aarau, il poursuit ses études au Gymnase à Lausanne. C'est durant cette période d'adolescence qu'il perd tragiquement son frère André lors d'une randonnée commune en montagne (août 1926). Lui-même est en même temps victime d'une appendicite aiguë qui se complique en péritonite. Son état est alors si grave qu'il fait le serment, s'il gardait la vie, de se consacrer à la médecine. Tel est le premier voeu de Claude Verdan.

En 1927, gymnasien de 18 ans, il obtientson baccalauréat scientifique qu'il complète l'année suivante par une maturité latine. Il entreprend alors ses études de médecine brillamment réussies par l'obtention du diplôme fédéral en 1933. Il a 24 ans. Le voilà diplômé médecin. Et faisant déjà preuve de son esprit brillant, il reçoit la récompense de la Médaille d'Or de la Faculté et Prix César Roux.

Durant ses stages hospitaliers à Genève, Lausanne et Zurich, il s'initie à sa profession auprès de professeurs de renom comme le professeur Louis Michaud à Lausanne et le professeur Paul Clairmont, chef du Service universitaire de chirurgie à Zurich. C'est en 1935 à l'Université de Zurich, qu'il soutient aussi sa thèse de doctorat sur le sujet "Chimiothérapie par inhalation", à l'Institut d'hygiène et de bactériologie (Directeur Prof. W. Silberschmidt).

1938 : Une bifurcation douloureuse, généreuse et prometteuse. Pour des raisons familiales et de gagne-pain, - il s'est marié à Sylva Malan le 1er septembre 1934 à Grandson, etleur premier enfant, Monique, va naître le 9 mai 1938, - Claude Verdan accepte de devenir médecin d'arrondissement de la Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents à Lausanne, à la demande du professeur Frédéric Zollinger, médecin en chef de la CNA, et pour seconder le Docteur Joseph de Kalbermatten.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, de 1939 à 1944, il exerce cette profession tant sur le plan civil que militaire, en patriote très engagé. Dans sa tâche, il doit contrôler des traumatisés du travail. Il constate que les blessés des mains sont très nombreux et que les travailleurs manuels voués à d'éventuelles invalidités ne reçoivent pas toujours des traitements adéquats, la chirurgie de la main n'étant pas encore une discipline chirurgicale mise en valeur chez les praticiens en Suisse romande. Homme entier dans ses convictions humanitaires et tout à la fois déjà un pionnier, Claude Verdan formule un second voeu : se consacrer à la main dès que l'occasion se présentera depoursuivre sa formation en chirurgie.

1944 : la chance lui sourit, le récompense, et sa carrière prend un tournant. Le Professeur Pierre Decker remarque le jeune Verdan et l'appelle dans son service de chirurgie universitaire à Lausanne. A l'école de ce chirurgien reconnu, il acquiert sa spécialisation en chirurgie générale (FMH) en 1946. A 37 ans, Claude Verdan est chirurgien attitré. Dès lors, c'est le début d'une nouvelle vie.

Dès l'automne 1946, Claude Verdan fonde, en s'associant en 1947 au Docteur Paul Nicole, la Clinique chirurgicale et permanence de Longeraie à Lausanne, au 9 avenue de la Gare. La Permanence, totale nouveauté, répond aux besoins de nombreux traumatisés légers désireux d'être traités rapidement. C'est là pendant de très nombreuses années que Claude Verdan pourra développer la chirurgie de la main tout en poursuivant son activité à la Policlinique chirurgicale universitaire.

Un fait : Claude Verdan reçoit à la Clinique de Longeraie, un jeune blessé présentant des lésions des tendons fléchisseurs. Il lui montre ses doigts en lui disant : "C'est tout ce que je possède, sauvez-les moi !". C'est alors comme un troisième voeu dans la carrière du chirurgien : un intérêt tout particulier pour se consacrer à la chirurgie des tendons de la main.

Sachant s'entourer de collaborateurs bien formés et les perfectionnant lui-même - car Claude Verdan adore enseigner -, il développe sa clinique à un niveau universitaire, y organise un véritable service d'urgences, des colloques quotidiens, des conférences et des cours de perfectionnement. Il crée ainsi un centre qui va recevoir de très nombreux visiteurs du monde entier. Parmi les 220 assistants qui passeront dans ses services, plusieurs deviendront à leur tour des chirurgiens de la main renommés, dirigeant des services en Suisse ou à l'étranger. Désormais, on parle de l'École de Verdan et de la chirurgie de la main à Lausanne.

En quelques années, l'orientation de Claude Verdan se précise : son goûtpour le travail méticuleux et bien fait, son intérêt pour le membre supérieur et la main, son investissement humain pour guérir non seulement toutes les mains blessées, mais aussi leurs atteintes rhumatismales et leurs malformations congénitales. Sa pratique quotidienne à Longeraie le pousse à perfectionner des méthodes existantes de traitement et à en trouver d'autres, par exemple :

dans la restauration de mains mutilées, reconstruction du pouce amputé, par procédés ostéo-plastiques et transposition d'un îlot cutané vasculo-nerveux sensible, ou de la totalité d'un autre doigt (pollicisation);

recouvrement cutané par lambeau ou par greffe libre, par exemple dans les séquelles de brûlures;

rétablissement fonctionnel de mains paralysées (section irréparable de nerfs périphériques, lèpre, etc.) par transfert de groupes musculo-tendineux sains sur les groupes malades, etc.).

Il introduit dans son service dans les années 1970, la chirurgie au microscope (microchirurgie), permettant de suturer de petits vaisseaux sanguins et des nerfs d'un calibre inférieur à un millimètre et par conséquent de réimplanter, sous certaines conditions, des mains ou des doigts amputés. Pour que des assistants puissent s'y entraîner, il installe un petit laboratoire de chirurgie expérimentale sur des rats.

1951 : Claude Verdan écrit son premier livre intitulé "Chirurgie réparatrice et fonctionnelle des tendons de la main", préfacé par le professeur Pierre Decker et publié à l'Expansion scientifique française à Paris, maison d'édition de publications médicales très connue. La même année, il devient Privat-Docent à la Faculté de médecine et dirige toujours la Policlinique chirurgicale universitaire.

Étapes universitaires : Privat-Docent en 1951, chargé de cours en 1957, Professeur associé de chirurgie et Chef du Service de policlinique chirurgicale en 1961. Avec à son actif plus de 300 publications, Claude Verdan se voit chargé - à la mort du Professeur Maurice Vulliet -de l'enseignement de la médecine des accidents (dénommée assécurologie plus tard) dès 1966. Il devient alors Professeur extraordinaire et, dès 1971, Professeur ordinaire. Claude Verdan est nommé Doyen de la Faculté de médecine de 1972 à 1974 en même temps que Membre du Sénat de l'Académie suisse des Sciences médicales. Il est également admis en qualité de membre associé étranger à l'Académie nationale de chirurgie, en mai 1972, à Paris.

1965-1967 : Il trouve encore le temps de présider la Commission de chirurgie de guerre du DMF (Département militaire fédéral) et d'élaborer le Règlement de chirurgie de guerre de l'armée suisse. Nommé colonel en 1966, il termine sa carrière militaire comme chef du service chirurgical à l'État-major de l'armée en 1973.

Congressiste : parallèlement, Claude Verdan poursuit ses activités au coeur de très nombreuses sociétés du monde entier. Lui-même dira que ses innombrables voyages lui auront fait parcourir 3 fois le tour du monde ! La participationà cesréunions de sociétés, dites "savantes" à cette époque, est en effet indispensable pour se tenir au courant des progrès les plus importants en chirurgie de la main, en chirurgie plastique et reconstructive, en chirurgie orthopédique et en médecine des accidents du travail. Citons seulement quelques noms de chirurgiens qui ont marqué le parcours professionnel - et de nombreuses amitiés - de Claude Verdan : les services de grands praticiens, tels le Docteur Marc Iselin, pionnier parisien de chirurgie de la main, le Professeur Robert Merle d'Aubigné avec son service de chirurgie orthopédique de l'Hôpital Cochin (Paris) et les cours qu'il inaugure avec succès dans le domaine de la main avec le professeur Raoul Tubiana; le Docteur Daniel Morel-Fatio également à Paris, le Professeur Kilner à Oxford, etc. En 1961, le rapport de Claude Verdan sur la réparation des tendons fléchisseurs, fait en collaboration avec Jacques Michon, de Nancy, change la doctrine de réparation secondairepar greffe, admise depuis Sterling Bunnell : il faut réparer les tendons en urgence très minutieusement et les réparer tous.

Dans d'autres pays ou continents, il convient de citer, parmi de nombreux autres amis chirurgiens, quelques noms célèbres : Joseph Boyes à San Francisco, Bill Littler à New York, Eric Moberg en Suède, Martin Entin à Montréal, Jack Penn à Johannesburg, Dieter Buck-Gramcko à Hambourg, Hanno Millesi à Vienne, Renzo Mantero à Savona, Gustavo Sanvenero-Rosselli à Milan, Paul Brand à Vellore (Inde), etc.

Sociétés : Claude Verdan a été membre et président d'un très grand nombre de sociétés suisses, étrangères et internationales. Mais il convient de relever, dans cette brève biographie, comme trois phares de son activité de pionnier, en Suisse, en France et aux États-Unis.

Il fonde le Groupe suisse de chirurgie de la main en 1966, poursuivant ainsi l'expérience de ses collègues français et américains pour rassembler des chirurgiens de la main. Il le dirige de nombreuses années.

Il est membre très actif de la Société française de chirurgie plastique et reconstructive et de la Société française de chirurgie de la Main (GEM) dès leur fondation dans les années cinquante, et en devient le président en 1964 et 1975. Notoriété rare vu le nationalisme existant en ce domaine.

Polyglotte, il participe régulièrement à des congrès avec des sociétés allemande, anglaise, scandinave, italienne, espagnole et surtout américaine, l'American Society for Surgery of the Hand, et y donne des conférences dont la fameuse leçon en l'honneur du fondateur de la chirurgie de la main, Sterling Bunnell, le 5 mars 1971 à San Francisco.

Suite à tant d'activités, nationales, européennes et internationales, Claude Verdan a reçu de nombreuses reconnaissances publiques. Parmi celles-ci, il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1978.

Plusieurs années plus tard, parmi les nombreuses distinctions méritées de Claude Verdan, la plus importante à souligner, et qui lui tient àcoeur, est celle de "Pioneer in Hand Surgery" qui lui fut remise à Tokyo lors du 3ème Congrès de la Fédération internationale des Sociétés de chirurgie de la main en 1986. Elle vient couronner et reconnaître non seulement toute sa carrière de chirurgien de la main, mais aussi l'influence énorme si écoutée de ses compétences transmises à de très nombreux confrères du monde entier.

En 1980, à l'âge de 71 ans, Claude Verdan termine sa carrière universitaire et professionnelle avec un nouveau défi, un quatrième voeu : créer un "Musée de la main de l'Homme" : il le veut institution culturelle d'intérêt public, consacré à l'enseignement, à la recherche et à l'étude globale de la main de l'homme. Il ne s'agit donc pas seulement de collectionner des oeuvres d'art consacrées à la main, mais de présenter au public, sous forme d'expositions successives, des thèmes scientifiques et culturels illustrés de manière didactique et destinés à établir un pont entre science et cité.

LaFondation ClaudeVerdan est créée le 13 mai 1981. Elle a été reconnue comme institution culturelle d'intérêt public par les autorités cantonale et municipale. Son Conseil est composé de 5 membres dont Claude Verdan assurera la direction jusqu'en 1989. La présidence est alors confiée au Docteur Daniel-Vincent Egloff.

Il faudra des années et la ténacité hors du commun de Claude Verdan, pour arriver à trouver un lieu définitif pour le Musée de la Main de l'homme. Après une installation provisoire dans des locaux de l'ancien Hôpital cantonal, rue du Bugnon 17 à Lausanne, un nouveau bâtiment sera construit au N° 21 et son inauguration fêtée le 28 février 1997.

Mais Claude Verdan n'en reste pas là ! A la demande de nombreux amis, il entreprend la rédaction de ses Mémoires d'un chirurgien, en 5 volumes, qu'il achève en 2001 dans la verdeur de ses 92 ans.
première partie : Les années de jeunesse
deuxième partie : Le voeu exaucé
troisième partie : A la guerre comme à la guerre
quatrièmepartie :Un musée de la main de l'homme
cinquième partie : Être un homme en l'an 2000.

On comprend que pour récompenser et couronner toutes les activités de Claude Verdan depuis sa retraite, il soit promu au grade d'Officier dans l'Ordre de la Légion d'honneur en mai 2001. La cérémonie officielle a lieu, le 12 septembre 2001, au Musée de la Main.

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