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Histoire: | Cette famille réformée est originaire de Würzburg, en Franconie. Le plus lointain ancêtre connu, Valentin Muller (mort en 1609), est signalé en 1596 à Amberg, petite ville du Haut-Palatinat où il s'était réfugié, fuyant les persécutions contre les protestants. Il y épousa Apolline Kötz, et en 1603 le couple donne naissance à un fils, Georges (1603-1684). Vers l'âge de 25 ans, ce dernier émigre en Suisse et s'installe à Lausanne, où il se marie. A peu près au même moment (en 1628) il est élu professeur de philosophie à l'Académie.; en 1650 il obtiendra une chaire de théologie. Il est en outre recteur à plusieurs reprises et la Ville de Lausanne lui accorde la bourgeoisie en 1670.
Par la suite, la famille se divise en deux branches.: le fils aîné de Georges et de Catherine Rheuterus, Burkard, retourne en Allemagne où il est à l'origine d'une lignée qui comptera plusieurs hommes politiques brillants; le fils cadet, Jean-Georges (né en 1639), reste à Lausanne où il assume la fonction de ministre du culte. De son mariage avec Apollonie Manlich naissent deux enfants, Nicolas, pasteur à Prilly mort sans enfants, et Jacob-Georges (1669-1751), pasteur à Villeneuve puis à Lausanne, où il deviendra doyen de la Vénérable Classe. Marié à Mademoiselle Jeanne Marguerite Du Flon, il en a une fille et un fils, Jean-François (1709-1766). On sait de ce dernier qu'il fut assesseur baillival à Lausanne et qu'il eut trois épouses consécutives.; la seconde, Mademoiselle Du Guet de Treytorrens, lui apporte sa part de la coseigneurie de la Mothe (baillage de Grandson et Yverdon) avant de lui donner un fils, Georges-Elie (1741-1770) qui mourra tué en Morée au siège de Modon (Méthone). De son dernier mariage, avec Jeanne Suzanne Crousaz il a une fille, Suzanne-Albertine (1751-1788) et un fils, Georges-Albert (1754-1824). Le fonds d'archives ACV, P Muller de la Mothe nous apprend également que Jean-François occupa dès 1749 (à la place d'Abraham Crousaz) les emplois de châtelain et de juge du consistoire à Pully, commune où il s'était établi et où il avait acquis plusieurs terrains.
Le membre le mieux documenté de la famille est sans conteste Georges-Albert Muller de la Mothe. Né en 1754 à Lausanne, il perd son père en 1766 et son frère aîné en 1770. Il s'engage à dix-huit ans dans le Régiment suisse de May au service des Provinces Unies où il sert dix ans dans les garnisons de Namur, Terhagen, Grave, Bréda et Geertruidenberg. En 1782, il quitte l'armée avec un brevet de capitaine et rentre en Suisse où LL.EE. de Berne lui confient la 1ère compagnie des grenadiers du régiment d'Yverdon. Il a en outre hérité de la co-seigneurie de la Mothe dans le bailliage d'Yverdon et est membre des Deux-Cent de Lausanne.
Les 14 et 15 juillet 1791, il prend part avec son ami Fernand-Antoine Rosset-Cazenove aux banquets de Lausanne et de Rolle. Ils sont vite convoqués par une commission extraordinaire de LL.EE. de Berne et se font emprisonner au château de Chillon le 27 août 1791. Jugés le 19 mars 1792, ils sont condamnés à 25 ans d'emprisonnement pour idées révolutionnaires et conduits à la forteresse d'Aarbourg. Georges-Albert y apprend le décès de sa mère. Avec l'aide de leur geôlier, Muller et Rosset réussissent à s'échapper le 3 octobre 1792 et rejoignent l'Allemagne, la Hollande puis l'Angleterre. Alors que Rosset s'embarque aux Etats-Unis avec sa famille où il décèdera en 1795, Georges-Albert de la Mothe réside en Angleterre puis à Vandoeuvres près de Genève. Il épouse en exil Georgine Girodz, avec qui il aura six enfants.
En 1797, il bénéficie de l'amnistie bernoise et, après cinq ans d'exil, rentre au pays avec sa famille. En 1799, on le charge du commandement du château de Chillon, tâche dont il s'empressera de se débarrasser. De 1803 à 1805, il est juge de paix du Cercle de Pully qui comprend alors les communes d'Epalinges, de Belmont et de Paudex. Il est élu juge au Tribunal de première instance du district de Lausanne, puis en 1808, il est nommé membre de la seconde législature par les cercles de Pully et de Champvent. Il est membre, la même année, du Grand Conseil du Canton de Vaud. Il est aussi nommé pour le poste d'accusateur public auprès du Tribunal de district, mais n'exercera cette fonction qu'une année avant de mourir en 1824, en laissant une nombreuse famille. Dans le fonds ACV, P Muller de la Mothe est conservée la trace de trois de ces six enfants, Stéphanie-Caroline (née en 1796), Alphonse (1801-1872) et Henriette-Louise (née en 1812). Cette dernière était décédée en 1849, date du document le plus tardif du fonds. Par la suite le nom de Muller de la Mothe se perd, faute de descendants masculins. |
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