Association suisse pour les sourds démutisés

 

Données de base

IdentifiantAssociation suisse pour les sourds démutisés
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Association suisse pour les sourds démutisés

Zone de la description

Histoire:De 1933 à 1991, l'action en faveur des sourds précoces en Suisse romande a été menée par l'Association pour les sourds démutisés (ASASM), appelée initialement Société romande pour le bien des sourds-muets (SRSM). Cette société a été créée à l'initiative du Comité central de la Société romande pour la lutte contre les effets de la surdité (SRLS), qui s'occupait jusque là de toutes les personnes souffrant d'un problème d'audition. Dès 1933, la SRLS se charge de l'aide aux malentendants et aux personnes devenues sourdes après l'apprentissage de la langue, tandis que la SRSM s'occupe des personnes sourdes ou devenues sourdes précocement (avant l'acquisition du langage). La SRSM prend le nom d'Association suisse pour l'aide aux sourds-muets (ASASM) en 1960, puis, dès 1975 - tout en conservant son ancien acronyme - celui d'Association suisse pour les sourds démutisés. Après la dissolution de l'ASASM en 1991, la Fédération suisse des sourds - région romande (FSS-SR) a repris la responsabilitégénérale et la coordination de l'action en faveur des sourds en Suisse romande.

La SRSM/ASASM a rassemblé une cinquantaine de membres collectifs concernés par la surdité tels que des associations de parents déficients auditifs, des sociétés de sourds, des groupements professionnels de la surdité, des écoles et autres institutions spécialisées.

L'action de la SRMS, plus tard ASASM, commence surtout après la fin de la seconde guerre mondiale, lorsque, en 1947, un service d'aide aux sourds muets, le Service de parrainage, est mis en place. L'aide offerte par ce service, d'abord réservée aux adultes, s'étend progressivement aux jeunes et aux enfants sourds. Le Service de parrainage fournit une aide sur plusieurs plans:éducation préscolaire, orientation professionnelle, financement de formations, organisation de week-ends éducatifs, aide sociale pour sourds âgés, etc. En 1960, le Service de parrainage devient le Service social romand pour les sourds et se voit progressivement déléguerdes compétences par Pro Infirmis (organisation faîtière de l'ASASM dès les débuts de son histoire). Il organise notamment des rencontres entre sourds, ou met sur pied un enseignement de la langue des signes.

La période 1960-1980 voit se développer et se multiplier les méthodes pédagogiques pour l'apprentissage de la langue orale aux enfants sourds, ainsi le cued speech (ou Langage parlé complété - LPC), ou encore la méthode verbo-tonale. La langue des signes, autrefois interdite lors du Congrès de Milan en 1880, est réhabilitée. Parallèlement à ces progrès pédagogiques, les nouvelles technologies - notamment le développement du téléscrit (un téléphone spécialement adapté pour les sourds) et l'apparition du télétexte (sous-titrage d'émissions télévisées) - permettent aux personnes sourdes d'acquérir une indépendance de plus en plus affirmée et de constituer une communauté de plus en plus soudée.

Cette nouvelle situation aboutit, dans le courant des années huitante, à poser de nouvelles questions sur le statut des sourds au sein de l'ASASM. Depuis 1953, les sourds peuvent participer à la vie et aux choix de l'association au sein d'un Comité consultatif, mais l'association est toujours présidée par une personne entendante. La question de la prise en main par les sourds de leurs propres intérêts fait débat; on finit par décider la dissolution de l'ASASM et le transfert de la plupart de ses activités à la Fédération suisse des sourds - région romande (FSS-RR). Néanmoins, la nécessité d'une décentralisation s'imposant, les prestations du Service social romand pour les sourds sont reprises par des services sociaux régionaux.

Chronologie
- 1917 : création de la Société romande pour le bien des sourds et des sourds-muets qui en 1924 prend le nom de Société romande pour la lutte contre les effets de la surdité (SRLS).
- 1933 mai 14 : création de la Société romande pour le bien des sourds muets (SRSM), avec son siège à Lausanne, adoption des statuts par l'Assembléegénérale.
- 1942 mars 8: modification des statuts de la SRSM.
- 1943 : création par la SRSM du journal le Messager (qui deviendra "Sourd aujourd'hui) trait d'union entre les anciens élèves des différentes institutions du Bouveret, Fribourg, Genève et Moudon.
- 1946 février 17 : Assemblée constituante de la Fédération suisse des sourds (FSS).
- 1946 : première Journée romande des sourds.
- 1947 : création du Service de parrainage des sourds muets (qui deviendra, en 1960, le Service social romand pour les sourds). Le Service de parrainage s'occupe des cas individuels, en collaboration avec les Services sociaux de Pro Infirmis et des bénévoles, les "parrains" et "marraines" régionaux.
- 1948 : création du Comité consultatif dans le but d'assurer une participation active des sourds aux travaux de la SRSM.
- Dès 1949: le Service de parrainage s'occupe de l'éducation préscolaire des enfants sourds et de l'orientation professionnelle des adolescents.
- 1949 : afin de décharger le secrétariat du Service de parrainage, les marraines effectuent le dépistage des sourds de leur région, les visitent, et organisent des réunions régulières.
- 1952 janvier 19 : dernière séance du bureau de la SRLS et de la SRSM.
- 1953 : aide préscolaire et postscolaire : les tâches principales sont la propagande, le recensement systématique des sourds en Suisse romande (terminé en 1953), l'organisation d' une Journée d'étude des marraines, d'une Journée romande pour les professeurs d'enfants sourds et des cours de perfectionnement pour sourds adultes.
- 1953 avril 19 : modification des statuts de la SRSM.
- 1958 : En plus de l'aide individuelle à des sourds d'âge pré- et postscolaire, le Service de parrainage s'occupe du financement d'apprentissages et de la pension de sourds âgés placés dans les deux homes de Lausanne et de Saint-Légier. Des cours de soin au foyer ont eu lieu à Sion, Genève, Lausanne et Porrentruy.
- 1959 : publication de la brochure, élaborée avec la collaboration dePro Infirmis : Du Silence à la Vie.
- 1960 : le Service de parrainage des sourds-muets devient le Service social romand pour les sourds, une assistante sociale prend en charge l'orientation professionnelle des enfants en fin de scolarité; une seconde assistante sociale est engagée. Un cours d'articulation et de français est organisé à l'Institut Montbrillant, à Genève.
- 1960 mars 27 : changement de nom : la SRSM devient Association suisse pour l'aide aux sourds-muets (ASASM).
- 1961 : le cours intercantonal pour apprentis sourds débute à l'école complémentaire professionnelle de Lausanne.
- 1963 : création de la Bibliothèque de l'ASASM, spécialisée dans le domaine de la surdité et ouvertes aux professionnels et aux étudiants.
- Dès 1964 : création de commissions diverses permanentes ou temporaires au sein de l'ASASM.
- 1964 : les assistantes sociales du Services social prennent part au cours supérieur d'audio-phonologie, organisé à Lyon. Elles suivent les cours théoriques pourla formation de maîtres de sourds.
- 1968 : le Service social assume diverses tâches, dont une partie du secrétariat de l'association, la gérance d'une assurance maladie accidents collective, l'administration du Messager, une partie de la comptabilité du service, la tenue à jour du matériel éducatif.
- 1972 : le Service social est désormais composé de 5 personnes : deux assistantes sociales à plein temps et trois secrétaires dont une à plein temps.
- 1973 : le Service social participe à de nombreuses commissions, dont la Commission d'étude concernant l'utilisation des gestes, la Commission du téléphone pour sourds, la Commission du Conseil synodal chargé de l'étude de l'extension à donner à l'aumônerie des sourds dans le canton de Vaud, la Commission des enfants déficients auditifs, etc.
- 1975 mars 8 : modification des statuts de l'ASASM par Assemblée générale, l'Association suisse pour l'aide aux sourds-muets devient Association pour l'aide aux sourds démutisés.
- 1975 : créationpar l'ASASM d'une Commission d'étude du langage gestuel des sourds.
- 1976 : création d'un cours pré professionnel à l'intention des jeunes sourds à l'EPSIC (Ecole professionnelle section industrielle et commerciale) à Lausanne.
- 1978 : création des Ateliers pour l'enseignement de la langue des signes, à Fribourg, Genève, Lausanne et Sion
- 1978 octobre 10 : première séance de la Commission télévision de l'ASASM et de la SRLS. Le mandat de cette commission est terminé à fin août 1982.
- 1979 : le Comité central de l'ASASM décide de mettre sur pied une formation d'interprètes.
- 1981 : trois membres de la Commission de la langue des sourds participent au 2ème Symposium international de recherche sur la langue des signes qui se déroulée à Bristol.
- 1981 : séminaire romand sur l'enseignement de la langue des signes.
- 1981 : cours de gestes hebdomadaires organisés avec les ateliers de Fribourg, Genève, Lausanne, Moudon, Neuchâtel, Martigny et Sion.
- 1983 janvier : mise sur pieds de la première formation d'interprètes en langue des signes.
- 1983 mai 7 : modification des statuts de l'ASASM par l'Assemblée générale, à Genève.
- 1983 : télévision suisse: première émission sous-titrée par télétexte.
- 1984 : cours hebdomadaires de langue des signes organisés avec les Ateliers Lausanne, Fribourg, Sion, Martigny, Sonceboz et La Chaux-de-Fonds. Séminaire avancé en langue des signes destiné aux élèves interprètes: cours hebdomadaires à Lausanne. Séminaire de perfectionnement destiné aux enseignants de la langue des signes: cours hebdomadaires à Lausanne.
- 1985 : le Service social est composé de 7 personnes, soit 6 ½ postes.
- 1985 mai 1er : ouverture de la Centrale romande d'interprètes en LSF (Langue des signes française), qui, rattachée à l'ASASM, met des interprètes à disposition des sourds et des entendants.
- 1986 : création du Secrétariat général de l'ASASM.
- 1986 : publication du mensuel INFOR'ASASM bulletin romand d'information sur la surdité (organeofficiel de l'ASASM).
- 1986 : première volée d'interprètes formés en langue des signes à l'Institut de perfectionnement des travailleurs sociaux (INPER), à Renens.
- 1986 mai 31 : modification des statuts de l'ASASM.
- 1987 : les bureaux de l'ASASM sont transférés de l'avenue de la Gare 32 à l'avenue de Provence 16, à Lausanne
- 1987 : le Service social organise un cours de français signé à Neuchâtel et un cours de langage parlé complété (cued speech) à Delémont.
- 1987 : régionalisation de la Fédération suisse des sourds (FSS): création de la FSS-RR pour la région romande.
- 1987 : création du Centre culturel des sourds, à Lausanne, qui n'est pas rattaché l'ASASM.
- 1987 mai 16 : modification des statuts de l'ASASM.
1987 octobre 24 : modification des statuts de l'ASASM par l'Assemblée générale extraordinaire, à Lausanne.
- 1988 : création de la Coordination romande pour la formation et l'orientation professionnelle des sourds (CROFORPS).
- 1991 décembre 31 : dissolution del'ASASM.
- 1992 janvier 1 : reprise des activité de l'ASASM par la FSS-RR : le Secrétariat général et les services (Bibliothèque et Centrale d'interprètes en langue des signes française notamment) de l'ASASM sont rattachés à la FSS-RR; les prestations du Service social romand de l'ASASM sont reprises par des services sociaux régionaux. De 1947 à 1991, 1559 dossiers d'enfants et d'adultes ont été ouverts par le Service social de l'ASASM.
- 1994 : reconnaissance de la langue des signes par les chambres fédérales.

Informations internes des archives

Code d'identification:[00169]

Relations avec des ressources archivistiques

Identification et intitulé de la ressource associé:PP 799