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Histoire: | La Révolution française, libérant les paysans des servitudes politiques, sociales et économiques, met enfin la profession d'agriculteur sur le même plan que les autres qui, depuis longtemps, ont organisé la formation professionnelle. Au début du XIXe siècle, la technique agricole est basée sur l'observation et l'expérience. Ainsi, dans toute la Suisse, des hommes d'avant-garde fondent les premières écoles sur leurs propres domaines. Dans le canton de Vaud, l'adoption du principe de l'organisation par l'État d'un enseignement agricole est le résultat des événements politiques de 1845. On en trouve l'inscription dans l'art. 2 de la loi du 12 novembre 1846 sur l'instruction publique. Le décret du 4 décembre 1856 accorde pouvoir au Conseil d'État pour réaliser l'enseignement agricole cantonal. Ainsi, un agriculteur ouvre un établissement sur son domaine de Bois-Bougy grâce à l'aide financière de l'État. Il doit pourtant cesser son activité en 1865. Il faut attendre le titre IV de la loide 1869 sur l'instruction supérieure pour voir une école agricole. La première apparition d'un enseignement théorique se fait avec l'ajout d'une section agricole à la création de l'école industrielle de Lausanne et ce n'est pas sans quelques oppositions. Pourtant, ce n'est pas la bonne formule. Les agriculteurs sont mal préparés à cet enseignement et les écoliers primaires manquent de pratique. Ainsi, c'est en 1870 que le canton de Vaud a l'honneur d'instaurer le système qui est encore à la base de la formation professionnelle agricole suisse d'aujourd'hui. Les jeunes agriculteurs reçoivent des "cours agricoles" durant les mois d'hiver et, en bonne saison, pratiquent sur le domaine familial ou ailleurs. Ces cours se donnent dans les bâtiments de l'école industrielle jusqu'à ce qu'ils déménagent au Champ de l'Air (Lausanne). Enfin, en 1892, la révision de la loi sur l'instruction publique permet de légaliser la situation en instituant l'École cantonale d'agriculture, conservant l'organisation des cours agricoles, répartis sur deux semestres depuis 1887. Le niveau élevé de cette école fait venir de plus en plus d'étrangers et finit même par minoriser les Vaudois. Certains n'intègrent l'école que pour obtenir leur diplôme permettant, dans plusieurs pays, d'entrer aux écoles supérieures. En 1912, une réforme des admissions permet de lui rendre son caractère vaudois. Plus tard, le désir de développer le côté pratique de l'enseignement et la nécessité de créer un internat due à l'augmentation du nombre des élèves et à leur éloignement obligent les autorités à trouver un site en milieu rural pour transférer l'école. Ainsi, l'école de Marcelin-sur-Morges remplace l'École du Champ de l'Air en 1922 conformément à la loi du 25 octobre 1920 qui reprend l'ensemble du problème de l'enseignement agricole, transféré au Département de l'agriculture, de l'industrie et du commerce. L'école de Marcelin, toujours en activité aujourd'hui, a permis de développer les cours théoriquesd'hiver soutenus par l'enseignement démonstratif. La création de l'école de Grange-Verney : depuis 1937 déjà, l'école de Marcelin ne suffisait plus à recevoir tous les jeunes agriculteurs du canton désireux de bénéficier d'un enseignement. C'est la sous-commission du Département de l'agriculture, de l'industrie et du commerce, chargée de l'examen de la gestion pour l'année 1941, qui exprima le v¿u que "des agrandissements soient faits" pour remédier à cette situation. Après l'examen de plusieurs solutions, le 24 mai 1944, la question de la construction d'une deuxième école d'agriculture était posée devant le Grand Conseil. Celui-ci accorda un crédit de Frs. 381.000.- pour l'achat de la propriété de Grange-Verney. Parmi 23 domaines, celui-ci s'imposa grâce, entre autres, à un geste de la commune de Moudon. Elle céda la belle demeure d'Alliérens aux vendeurs qui acceptaient un échange, mais pas une vente du domaine. Le 29 mai, le Grand Conseil permit la réalisation du projet par undécret. Le devis dépassant le crédit de Frs. 2.400.000.- de près d'un million de francs, l'article 3 du décret stipula que les travaux ne débuteraient pas avant une baisse des prix. Il prévoyait que le Conseil d'État devait présenter un nouveau projet en 1947 si la situation restait bloquée jusque-là. La reprise de la construction d'après-guerre ne cessa de faire augmenter les prix. Après un premier projet refusé, l'assemblée législative ratifia, le 23 mai 1949, un projet de Frs. 2.890.000.- demandant Frs. 357.500.- de crédit, étant donné que plusieurs communes et associations avaient alloué des montants importants. Le Conseil d'État confia la construction des bâtiments d'internat, des services généraux et d'habitation des chefs de cultures à Marc Piccard, architecte à Lausanne et lauréat du concours d'architecture organisé en 1945. Pierre Baatard, architecte à Moudon, fut chargé des constructions et transformations du Château (demeure des fermiers de jadis), des ateliers et bâtiments ruraux. Les travaux de terrassements, de routes et des égouts, commencèrent en janvier 1950. La durée totale du chantier ayant été de 21 mois, l'inauguration se fit le 12 octobre 1951 alors que les cours avaient commencé depuis 1950 en ville de Moudon. Histoire et présentation de l'Ecole de Grange-Verney : l'Ecole cantonale d'agriculture de Grange-Verney forme des chefs d'exploitations. Les élèves, ayant entre 17 et 20 ans, doivent avoir suivi un apprentissage pratique de deux ans pour suivre deux semestres d'hiver de fin octobre à fin mars. Le programme est le suivant : connaissances de base, sciences appliquées, cultures, élevage, équipement, économie, laboratoire, ateliers, culture générale. Au fil des années, l'école a accueilli des activités complémentaires s'inscrivant d'une manière naturelle dans le cadre plus large de la formation professionnelle et de l'aide et conseils aux agriculteurs. C'est ainsi que dès 1976, Grange-Verney a mis sur pied des cours pour apprentis agricoles, la section montagne en 1977, les cours préparatoires à la maîtrise en 1979 et le semestre d'été en 1996. Elle donne aussi les cours professionnels pour les apprentis palefreniers-écuyers et employés en économie familiale. En bref, environ 80 élèves suivent l'enseignement quotidiennement tandis que 230 se rendent une fois par semaine à Grange-Verney. Enfin, il faut ajouter que plusieurs organisations siégeant à Grange-Verney (voir plus bas), délivrent certains cours de perfectionnement et des cours d'information ouverts. A des fins de démonstration, d'appui aux professeurs et d'étude, l'école entretient une ferme élevant un troupeau bovin, un troupeau porcin, des chevaux et pratique l'apiculture. Des essais sont initiés chaque année, en collaboration avec la Station fédérale d'essais agricoles, la Station fédérale de recherches agronomiques, le Service de vulgarisation agricole, etc. sur des problèmes zootechniques, agricoles, arboricoles et maraîchers. Le laboratoire effectuedes analyses de terres et de fourrages secs, ainsi que des diagnostics foliaires. Le domaine de Grange-Verney, à cheval sur les communes de Moudon et de Bussy-sur-Moudon, ressemble en tous points aux exploitations typiques de la Haute Broye. Son territoire s'étend des berges de la Broye, sises à 510 mètres d'altitude, aux confins du village de Bussy, situé à 615 mètres. Les terrains sont disposés en deux étages, entre lesquels se trouvent des pentes très abruptes destinées au pâturage. Le domaine couvre, à l'origine, 35 hectares portés à 54 hectares par divers achats respectivement en 1974, 1983 et 1989 de parcelles rière Versailles, Pré Jolivet et Le Délassement. L'école exploite aussi, dans la commune de Château-d'Oex, l'alpage du Tabousset au-dessus de Gérignoz, à une altitude de 1100 mètres. Des petites parcelles en bordure de ces dernières sont louées à des particuliers. |
Organisation interne: | Rattachement administratif: Département de l'agriculture, de l'industrie et du commerce |
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