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Histoire: | Lausanne ne comportant au milieu du XIXe siècle qu'un nombre limité d'établissements industriels, aucune initiative en matière de constructions de logis ouvrier n'émane directement des milieux patronaux. Par contre, diverses sociétés à but philanthropique réalisent successivement les rares bâtiments ou quartiers f'habitat sociaux lausannois.
Première association poursuivant ce but, la Société de construction est fondée à Lausanne en 1860. Le but de cette Société a été la construction, la vente et l'administration de maisons pour la classe ouvrière, en vue d'offrir aux familles d'ouvriers et d'artisans des logements suffisants, propres, salubres et d'un prix modéré.
D'un capital social initial de 200'000 francs, elle construit en 1862 une première maison à la place du Tunnel, puis deux nouveaux immeubles en 1863. Entre 1871 et 1876, elle réalise une opération semblable dans le quartier du Vallon, soit à la rue du Nord aux numéros 1, 2, 3 et 4 (1871-1872), sur la rive droite du Flon, au lieu dit anciennement « au Bagnau », et à la rue du Vallon aux numéros 13, 14, 15 et 16 (1874-1876), respectivement 26, 28, 30 et 32 depuis les années 1930. Ainsi, 28 appartements et 12 magasins sont bâtis à la rue du Nord, tandis que 48 appartements ainsi que 12 ateliers sont construits à la rue du Vallon.
A la rue du Nord, il s'agit de quatre maisons de trois étages réparties en trois groupes symétriques isolés à l'origine sauf à l'arrière où ils se reliaient alors par des écuries et des remises : « deux maisons en partie détachées flanquent de chaque côté deux maisons de même surface, mais entièrement contiguës quant à elles ; deux attiques partiels naissent dans les angles libres de ce corps central et en surmontent chacun le tiers. Les toits à deux pans s'étendent parallèlement aux faces principales, sauf sur ces attiques qui ont un toit transversal à deux versants, dégageant le pignon en façade. Le rez-de-chaussée, voué au commerce et à l'artisanat, sert de soubassementet présente alternativement des arcades surbaissées et des portes, rectangulaires comme les autres baies ; le premier étage fonctionne aussi visuellement comme base, avec ses fenêtres serrées entre deux bandeaux continus. »
En 1888, le recensement fédéral fait ressortir le fait que les immeubles sis à la rue du Vallon abritent 2,1 habitants par pièce.
Il faut relever que les cabinets d'aisance sont situés à l'extérieur du logement, même si ces immeubles sont réputés modèles pour l'époque.
D'autres sociétés poursuivant le même but suivent : l'Association coopérative immobilière de la Pontaise (1869), la Société des logements économiques (1875) qui deviendra la Société immobilière de la rue du Jura, la Société coopérative immobilière l'Abeille (1894). |
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