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Histoire: | François Louis JUNOD est né le 2 novembre 1906 à Sainte-Croix. Il est le fils d'Hermann-Auguste et Léonie née Pasche. Il suit le Gymnase classique à Lausanne. En 1924 il obtient un double baccalauréat, latin-grec et mathématiques spéciales, et s'inscrit à la Faculté des lettres. Licencié ès-lettres classiques en 1927, il se rend à l'étranger et complète ses études à Berlin, à Londres où, tout en préparant sa thèse, il travaille pendant deux ans dans une banque commerciale comme correspondant français, italien, espagnol et anglais, puis à Paris, où il passe l'hiver 1931-1932 et suit des cours à la Sorbonne et à l'École des chartes.
De retour à Lausanne, il enseigne pendant une année au Collège classique cantonal et soutient sa thèse de doctorat en 1933. Cette thèse est l'édition critique d'un texte du XVIe siècle encore mal connu alors : les Mémoires de Pierrefleur, écrits vers 1569 par un conseiller d'Orbe. De 1933 à 1935, Louis JUNOD collabore, à Munich, aux travaux du "Thesaurus linguae latinae", tout en fréquentant l'Université.
En octobre 1935 il entre aux Archives cantonales vaudoises, dont il est le directeur de 1943 à 1964, date de son départ. Sous sa direction l'institution améliore considérablement son accessibilité, notamment par l'établissement de fichiers alphabétiques et méthodiques. En automne 1955, il obtient le déménagement des Archives du beffroi de la cathédrale dans un bâtiment privé à la rue du Maupas 47, à Lausanne, beaucoup mieux adapté tant au point de vue de la conservation que des facilités de consultation. Parallèlement à son activité d'archiviste, Louis JUNOD a poursuivi une longue carrière universitaire. Privat-docent de paléographie à la Faculté des lettres dès 1939, il est nommé professeur extraordinaire d'histoire suisse et médiévale en 1942, au départ de Charles GILLIARD, sa leçon inaugurale s'intitule « Pèlerinages et croisades, un voyage au Sinaï au IVe siècle », puis professeur ordinaire en 1949, jusqu'en 1976. Il sera doyen de la Faculté des lettres en 1946-1948, 1950 et 1956, et recteur de l'Université en 1950-1952. L'œuvre d'historien de Louis JUNOD porte avant tout sur l'histoire vaudoise, notamment l'histoire économique et sociale. Il s'intéresse à la vie quotidienne et aux mœurs du temps dans de nombreux articles. Mais les trois directions dans lesquelles Louis JUNOD a essentiellement poussé ses recherches sont l'histoire de l'Académie de Lausanne, l'histoire de l'imprimerie et du livre, et les années autour de l'Indépendance vaudoise (voir la bibliographie ci-dessous et les subdivisions Recherches historiques et Professorat du présent inventaire).
Éditeur de textes (Leges Scholae Lausannensis de 1547, "La lettre de Gibbon sur le gouvernement de Berne", Souvenirs inédits d'Henri Monod, Mémoires inédits de Daniel-Amédée Fornallaz, etc.), il agit comme responsable de l'ouvrage collectif sur Le Pays de Vaud (Lausanne 1951), et aussi d'un choix d'articles de Charles GILLIARD, réunis par lui sous le titre Pages d'histoire vaudoise (Lausanne 1959). En 1935 il est le fondateur, et le directeur jusqu'en 1943 de la maison d'édition les "Trois Collines". Ses qualités d'éditeur se retrouvent dans son activité de rédacteur de la Revue historique vaudoise. Successeur de Paul MAILLEFER et d'Eugène MOTTAZ il assume cette charge de 1947 à 1966. En 1941 et en 1953 il est président de la "Société vaudoise d'histoire et d'archéologie". Louis JUNOD participe activement dans de nombreuses associations et commissions : il a été membre de la "Commission fédérale du Musée national" depuis 1950, il en était le vice-président de 1960 à 1965. Il a rempli la fonction de trésorier de la "Société d'histoire de la Suisse romande" et du "Comité international des sciences historiques". Il a été président de la "Société vaudoise de généalogie", délégué de la "Société suisse des traditions populaires" etc.
Louis JUNOD est décédé le 16 mars 1985. |
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