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| Histoire: | Dans le contexte des vives tensions apparues dès le début des années 1820 entre les tenants de l'Eglise officielle et les partisans du Réveil religieux, généralement favorables à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le gouvernement radical issu de la révolution de février 1845 exigea des pasteurs la lecture en chaire d'une proclamation recommandant au peuple l'adoption de la nouvelle Constitution. Ceux qui s'y refusèrent furent sanctionnés, ce qui provoqua la réunion, les 11 et 12 novembre 1845 à l'Hôtel de Ville de Lausanne, d'une assemblée générale des pasteurs du canton, à l'issue de laquelle 160 d'entre eux démissionnèrent collectivement, 30 revenant ultérieurement sur leur décision (les chiffres varient selon les sources). A la suite de ces faits, de nombreuses communautés évangéliques indépendantes se formèrent dans le canton. Elles se réunirent dès novembre 1846 en un Synode constituant qui adopta, le 12 mars 1847, en présence des délégués de 33 Eglises libres locales, la première Constitution de l'Eglise évangélique libre du canton de Vaud. D'autres communautés se sont jointes à celle-ci par la suite, dont certaines extérieures au canton de Vaud.
Selon le système presbytérien, chaque Eglise libre locale était dotée d'un Conseil et d'une Assemblée générale où siégeaient tous les hommes qui avaient déclaré leur adhésion à l'Eglise. Les laïcs eurent d'emblée des responsabilités dans toutes les activités de l'Eglise : visites, réunions en semaine, culte dominical. Les femmes furent électrices dès 1898, membres de l'Assemblée locale dès 1905 et le principe du ministère pastoral féminin fut adopté en 1926. Au Synode, formé de délégués des Eglises libres locales, le nombre des laïcs était double de celui des pasteurs. Une Faculté de théologie de l'Eglise libre fut également fondée en 1847. L'histoire et l'organisation de l'Eglise libre (notamment le rôle de ses divers organes, commissions, etc.) sont décrits de façon détaillée dans les ouvrages de Jacques Cart(Histoire des cinquante premières années de l'Eglise évangélique libre du canton de Vaud, 1897) et de Maurice Bonnard (La leçon d'un siècle : esquisse d'une histoire de l'Eglise évangélique libre du canton de Vaud : 1847-1947, 1947) cités dans la bibliographie. On se référera également, à cet égard, aux documents des documents suivants du fonds ACV, PP 516 (Eglise évangélique libre du canton de Vaud): constitution (ACV, PP 516/73); règlements administratifs (PP 516/77); comptes-rendus de la Commission synodale aux Eglises (ACV, PP 516/169-172); rapports de la Commission synodale au Synode (ACV, PP 516/182-185); annuaires-indicateurs de l'Eglise libre (ACV, PP 516/1311); brochures consacrées à l'Eglise libre (ACV, PP 516/1314).
L'évolution des esprits et la plus grande autonomie qu'acquit progressivement l'Eglise nationale par rapport à l'Etat, permirent aux deux Eglises réformées vaudoises de renouer le dialogue dès la fin du XIXème siècle. Des collaborations se développèrentdans différents domaines : missions, catéchisme, Croix-Bleue, Unions chrétiennes de jeunes gens et de jeunes filles, camps de Vaumarcus, revues pastorales et théologiques, etc. La question d'une réunion des deux Eglises fut débattue dans l'Entre-deux-guerres, mais sans résultat concret. En 1950, une Communauté de travail pour l'unité fut créée sur l'initiative du professeur Pierre Bonnard et du pasteur Albert Girardet. Une Commission des Huit, commune aux deux Eglises, puis deux Commissions des Neuf, désignées en 1959 par chacune de celles-ci, achevèrent l'élaboration d'un projet de fusion, qui fut adopté en 1964 par les deux Synodes. Les modifications de la Constitution et de la loi ecclésiastique prévues par le projet furent approuvées par le Grand Conseil puis par le peuple en 1965 et entrèrent en vigueur le 1er janvier 1966. Le Synode de la nouvelle Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, issue de la fusion, se réunit en session constitutive le 15 mars 1966, à Lausanne. Le schisme de1845 a fortement marqué le canton et ses conséquences se sont fait sentir longtemps dans sa vie spirituelle, intellectuelle et politique. Au cours des 120 ans de son histoire, bien que très inférieure en nombre à l'Eglise nationale, l'Eglise libre a joué un rôle marquant dans ces différents domaines. |
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