Zone de la description |
Histoire: | La famille de Loriol est originaire de la Bresse, et s'est liée à plusieurs familles, en particulier la famille de Portes, largement renseignée par le fonds. L'histoire des familles de Loriol et de Portes inscrites dans un cadre historique similaire : l'histoire de l'adoption de la Réforme par une partie de la noblesse française et celle du Refuge d'abord, ensuite période moderne et contemporaine du Pays de Vaud et de son aristocratie. Les changements politiques et institutionnels et l'évolution de la société vaudoise, de l'Ancien régime jusqu'au 20e siècle, sont particulièrement renseignés par leurs archives. Paul de Loriol (1620-1688) est l'initiateur de la branche de la famille renseignée par ce fonds d'archives. Fils du seigneur d'Asnière, il s'implante définitivement en Suisse au 17e siècle. En 1662 il épouse Judith de Coucault, fille du seigneur de Villard, dans le Jura français, et d'Etoy, dans le Pays de Vaud, dont il devient seigneur. Il meurt en 1688 et ses descendants conservent la propriété d'Etoy, premier noyau patrimonial important pour cette branche de la famille. Le fonds documente ensuite sa descendance, qui compte des personnages aux destinées pour le moins étonnantes, suivant les générations pratiquement jusqu'à nos jours. La descendance de Paul de Loriol est composée d'abord de militaires, intégrés à l'aristocratie vaudoise et genevoise grâce à des alliances avantageuses, comme Paul (II) de Loriol (1674-1756), officier au service de Hollande et marié à Madeleine Monnier de Lizy; son fils Rodolphe (1709-1793), militaire au service de Berne, époux de Catherine Tronchin et reçu Bourgois de Genève; Charles Benjamin (?-1781) et Daniel (1720-1788), militaires au service de Sardaigne et Hollande; Pierre Charles (1766-1848), allié à la famille de Gingins. Les destinées individuelles des membres la famille se modifient vers la fin du 19e siècle, suivant les changement politiques et de société contemporains, pour devenir celles d'une famille bourgeoise distinguée par de remarquables succès professionnels et intellectuels. Ainsi, Charles de Loriol (1799-1860) est homme d'affaires, mais aussi homme de culture et politicien député à l'Assemblée constituante du canton de Vaud puis au Grand Conseil, son fils Perceval (1828-1908) sera un grand paléontologue du 19e siècle.
Les archives de la famille de Loriol déposées dans ce fonds concernent uniquement la branche aînée, soit les descendants de Pierre-Charles de Loriol (1766-1846) (IV), fils aîné de Rodolphe (III A).
I : Paul de Loriol (1620-1688) Seigneur de Chamergy, épouse Judith de Coucault en 1662 et prend possession de la seigneurie d'Etoy.
II : Paul (II) de Loriol (1674-1756) Officier au service de Hollande. Il conserve le domaine d'Etoy, après avoir vendu ses droits seigneuriaux à LL.EE. de Berne. Marié avec Magdelaine Monnier de Lizy en 1695, il a 17 enfants, dont seul Rodolphe (III A) fera souche.
III A : Rodolphe de Loriol (1709-1793) Lieutenant-colonel auservice de Berne. Epouse Catherine Tronchin en 1765. Obtient la bourgeoisie de Genève en 1774. Il a 3 fils et une fille : Pierre-Charles (IV) (de qui descend la branche aînée qui suit), François Louis Armand, Jean-Daniel (1767-?) (auteur de la branche cadette), et Marie-Anne (alliée de Senarclens).
III B : Charles Benjamin de Loriol (?-1781) Militaire au service du roi de Sardaigne, sans alliance.
III C : Daniel de Loriol (1720-1788) Brillante carrière militaire. Comme son père, au service de Hollande, jusqu'au grade de Général Major obtenu en 1779. Marié avec Philippine Jeannine de Reineck, sans enfant.
IV : Pierre Charles de Loriol (1766-1848) Epouse en 1798 Madelaine de Gingins d'Eclépens (1780-1811). Ils ont un seul enfant : Charles (V). C'est en 1807 que Pierre Charles échange son domaine d'Etoy avec celui de Coinsins de la famille de Mestral. Il revend Coinsins peu après le décès de sa jeune épouse.
V : Charles-Armand-Louis-Madelain de Loriol (1799-1860) Officierd'artillerie, homme d'affaires, député à la constituante du canton de Vaud, puis membre du Grand Conseil. Il épouse en 1827 Sophie de Portes (1808-1884), fille aînée de Guillaume de Portes, dont il hérite le domaine de Bois d'Ely à Crassier. Charles de Loriol y décède en 1860. Il laisse 3 fils et une fille : Perceval (VI A), Guillaume (VI B), Louis (VI C) et Marie (1830-1916), sans alliance.
VI A : Perceval de Loriol (1828-1908) Paléontologue et stratigraphe reconnu, auteur de nombreuses publications et docteur honoris causa de l'Université de Genève en 1902. Epouse en 1854 Sophie Le Fort (1834-1909). Ils ont six enfants : Charles (VII A), Gabriel (VII B), Pierre (VII C), Madeleine (alliée Lombard), Hélène (alliée Vernet) et Thérèse (alliée Bonnard). En 1860, il construit le Chalet de Bois sur 5 hectares détachés du domaine de Bois d'Ely.
VI B : Guillaume de Loriol (1833-1895) Epouse en 1865 Ernestine de Muralt (1847-1908). Deux fils et une fille : Aymon (1865-1930), sans descendance, René (1867-1892), sans descendance, et Marguerite (1875-1967) sans alliance.
VI C : Louis de Loriol (1838-1890) Epouse en 1868 Elisabeth Vautier (?-1900). Deux fils et trois filles : Paul (1861-?), sans descendance, Charles (1872-1925) sans descendance, Virginie (alliée de Juge), Sophie (alliée Westphal) et Lucie (alliée de Loriol VII B).
VII A : Charles de Loriol (1859-1913), fils de Perceval (VI A). Epouse en 1886 Cécile Zuber (1859-1916). Gérant de Zuber-Rieder & Cie, papeterie située près de Mulhouse. Un fils Jean (VIII) et trois filles : Isabelle (alliée Odier), Madeleine (alliée Mercier) et Marguerite Alice dite Magali (alliée Bunge).
VII B : Gabriel de Loriol (1865-1924), fils de Perceval (VI A). Epouse en 1897 Lucie de Loriol (1876-1940), fille de Louis de Loriol (VI C). Etabli en Angleterre, industriel brillant. Sheriff de Newcastle. Ils ont un fils Louis (1903-1966), sans descendance, et quatre filles : Renée (alliée Voluter), Marie-Thérèse (alliée Amiet),Jaqueline (alliée Hiller) et Madeleine (alliée Taddei puis Berthout van Berchem).
VII C : Pierre de Loriol (1872-1960), fils de Perceval (VI A) Epouse Elisabeth de Mandach (1873-1971). Ils ont deux fils et une fille : Guillaume (1910-1985) qui a une fille, René (1916) qui a un fils, Aymon (1941-1968) et Ninette (1912-2001, alliée Gallopin).
VIII : Jean de Loriol (1888-1948), fils de Charles (VII A) Ingénieur EPFZ, à son tour gérant de Zuber-Rieder & Cie, passionné d'histoire et généalogie. Epouse en 1917 Odette Risler (1895-1989) dont il aura deux fils et deux filles : François (1919-1981), Jean-Pierre (1931), Isabelle (alliée Schlumberger) et Marie-Madelaine, sans alliance.
Famille de Portes La famille noble de Portes est originaire du Dauphiné; la branche calviniste a été contrainte de se réfugier dans le Pays de Vaud après la Révocation de l'Edit de Nantes. Le souvenir de la persécution et de l'exil marque profondément la famille, qui pourtant parvient à agrandir son rang dans sa terre d'accueil. La branche de Portes, restée de tradition catholique, est toujours présente en France. Les descendants de Jacques de Portes (1634-1707), qui obtient les lettres de naturalisation pour lui et ses descendants en 1701, connaissent la fortune grâce à de belles carrières militaires et parviennent à agrandir considérablement le patrimoine et le prestige de la famille. En particulier Jean-Louis de Portes (1666-1739), important général au service du Piémont, dont la seigneurie de Veyrier en genevois est érigée en comté, en 1721, par gratitude du duc de Savoie au nom duquel il a reçu la reddition du royaume de Sardaigne. Il rachète en outre Coinsins, Crassier, Borex et Genolier, au Pays de Vaud. Ses descendants continuent à se distinguer comme militaires, mais aussi pour leurs qualités de seigneurs et l'attachement à leurs terres. Mais ces qualités leur coûteront cher : Louis de Portes, fils de Jean-Louis, seigneur de Coinsins et Genolier, s'engage dans un long etdispendieux procès contre LL.EE. de Berne en défense d'un habitant de Genolier (procès Desvignes, voir fonds PP 614 aux ACV), qui lui vaudra l'exil et la perte d'une partie importante du patrimoine familial. Son frère Guillaume-Bernard reste seigneur de Crassier et Borex, où il fait construire la maison de famille au domaine de Bois d'Ely; ses fils Guillaume (1750-1823) et Louis II (1753-1832) se distinguent par des brillantes carrières militaires. Avec la fin de l'Ancien Régime, la famille perd ses privilèges féodaux, mais reste propriétaire du domaine de Bois d'Ely à Crassier. La famille helvétique de Portes s'éteint peu après, et les filles de Guillaume, Sophie et Elisabeth, s'unissent en mariage avec Charles de Loriol et Bernard de Watteville. La famille de Loriol conserve la mémoire de la famille de Portes (ce qui explique pourquoi les archives de Portes sont une partie intégrante de ce fonds), et fait de la maison de Bois d'Ely sa propre maison de famille et de ce domainesonpremier noyau patrimonial et affectif. Sophie de Portes a donc entièrement transmis sa propre tradition familiale dans cette alliance; finalement, le nom est la seule chose qui a disparu de la famille de Portes. La généalogie de la famille de Portes renseignée par ce fonds est la suivante :
I : Jacques de Portes (1634-1707) Réfugié en Suisse après la Révocation de l'Edit de Nantes, est reçu Habitant de Lausanne et obtient les lettres de naturalisation aussi pour lui et ses descendants en 1701. Epouse en 1665 Marguerite du Poncet (?-1709), 3 enfants.
De Jacques (I) :
II A : Jean-Louis de Portes (1666-1739) Importante carrière militaire, général au service de Piémont-Sardaigne. Achète la seigneurie de Coinsins en 1712; celle de Veyrier en genevois, érigée en comté par le duc de Savoie, en 1721; celle de Crassier en 1723; celle de Genolier en 1725; celle de Borex en 1738. Epouse en 1695 Marguerite du Poncet (1677-1699), et Marguerite de Budé (1690-1769) en 1715.
IIB :Jean de Portes (1672-1706) Carrière militaire, décédé jeune en bataille.
De Jean-Louis (II A), du premier lit :
III A : Jaques-Louis (1699-1732) Carrière militaire, mort sans alliance.
De Jean-Louis (II A), du deuxième lit :
III B : Bernard de Portes (1717-1733) Carrière militaire, mort sans alliance.
III C : Louis de Portes (1718-1789) Colonel (importante carrière militaire), hérite terres et titres de son père (sauf Crassier et Borex). Doit s'exiler et vendre ses terres de Genolier et Coinsins suite au procès Desvignes. Epouse Louise Jaquet, sans descendance.
III D : Guillaume Bernard de Portes (1721-1782) Seigneur de Crassier et Borex. Carrière militaire (terminée après blessure), épouse Madeleine Bertrand dont il a 10 enfants. Vend le domaine de La Tour, à Crassier. Construit la grande maison du Bois d'Ely.
De Guillaume Bernard (III D) :
IV A : Guillaume de Portes (1750-1823) Exceptionnelle carrière militaire. Dernier Seigneur de Crassier et Borex, il perd ses privilèges avec la Révolution. Epouse Louise-Sophie Rilliet et a 3 filles, dont une morte en bas âge.
IV B : Louis II de Portes (1753-1832) Militaire, il épouse Louise Grenus et hérite du Petit Cottens, à Begnins, de la famille de son épouse. 2 filles, mortes célibataires. La propriété est léguée à Guillaume de Loriol, leur "neveu".
De Guillaume de Portes (IV A) :
V A : Marie-Madeleine-Sophie (1807-1884) : épouse en 1827 Charles-Armand-Louis-Madelain (Charles) de Loriol.
V B : Elisabeth-Madeleine-Louise (1812-1914) : épouse Bernard de Watteville en 1838. Leur petite-fille Elisabeth de Mandach épousera Pierre de Loriol (VII C). |
|