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Histoire: | "Avant le XIXe siècle, les régents n'entretiennent pas de rapports entre eux. C'est vers 1825 qu'ils commencent seulement à manifester la volonté de se retrouver pour échanger points de vue et expériences. Les premiers à se réunir régulièrement sont les instituteurs de la vallée de Joux. Ils seront suivis par ceux d'Apples, d'Orbe, de Moudon et de Lavaux. La création de l'Ecole normale, qui les réunit durant leur formation, contribue sans doute de manière importante à renforcer encore le sentiment d'appartenance professionnelle qui les habite peu à peu. Une Société pédagogique du canton de Vaud réunit les maîtres et professeurs de collège et d'académie dès 1840. Deux ans plus tard, un groupe de régents lausannois crée à son tour une association; elle ne survit pas aux bouleversements qui marquent alors la vie politique du canton et disparaît en 1847. Il faut attendre 1856 pour qu'une telle société regroupe durablement les instituteurs de l'ensemble du canton: la SPV. Créée à Vevey,la SPV opte pour une structure décentralisée, mieux adaptée à une époque où les communications et les transports sont très loin d'offrir la souplesse et la rapidité que nous leur connaissons aujourd'hui. Elle se compose de sections locales réunissant de six à quinze instituteurs chacune et d'un comité central de trois personnes. Acceptée dans les faits par les autorités, ce n'est que six plus tard qu'elle est définitivement constituée. La SPV s'identifie dans ses débuts à une "amicale", terme qui désigne une association de personnes exerçant la même profession ou partageant les mêmes activités. Son but premier est l'amélioration de l'école, tant dans son fonctionnement, ses méthodes et ses outils pédagogiques, que dans le traitement de ses instituteurs en général. Les résistances des autorités de tutelle, les difficultés rencontrées et les divers blocages institutionnels et politiques la conduiront progressivement à s'engager sur la voie d'un syndicalisme plus affirmé. La presse pédagogique et corporative joue un rôle important dans l'évolution de cette société professionnelle." Le 1er décembre 1862 paraît le premier numéro du Journal de la Société pédagogique vaudoise. La Société des instituteurs romands, fondée en 1864, lance aussitôt son journal, L'Educateur, qui amène la Société pédagogique vaudoise à renoncer à son périodique pour collaborer à cette nouvelle publication. Très vite, la Société pédagogique vaudoise devient un partenaire privilégié de l'Etat et bénéficie du soutien du Département de l'instruction publique et des cultes. Elle évoluera du corporatisme engagé vers un syndicalisme plus affirmé. Elle devient une organisation clé dans le fonctionnement de l'école primaire vaudoise. "Elle contribue à regrouper le corps enseignant, lui donne une forte identité et pose les principes d'une éthique professionnelle et d'une condition sociale plus affirmée. (..) Elle a appris (..) à concilier sa volonté d'améliorer l'école - d'en faire un outil utile audéveloppement de l'élève - et les revendications sociales liées au métier d'enseignant." La Société s'engage tour à tour pour libérer les régents de l'autorité communale, contre la réélection périodique des régents, pour le renforcement de la professionnalisation des métiers de l'enseignement, en donnant à la pédagogie une place centrale, pour une harmonisation du corps enseignant, pour un enseignements orienté sur la pratique, pour la mise en place et l'essor de l'école enfantine, pour la création de la prim'sup, pour une pédagogie active. Dès les années 1920, les questions salariales occupent une place grandissante dans les thématiques défendues par la Société pédagogique. Le statut général des fonctions publiques qui voit le jour en 1947 donne un statut commun à tous les enseignants, qui comprend le traitement de base, l'allocation complémentaire variant avec le coût de la vie ainsi qu'une allocation pour enfants. La Société pédagogique vaudoise était déjà intervenue pour une retraite méritée et une caisse d'entraide. Depuis l'adoption du statut commun, la Société pédagogique vaudoise focalise son attention sur les lois scolaires. Elle modifie ou se donne de nouveaux statuts depuis 1959, la dernière fois en 2006 (en fait, la cinquième fois). "Les membres d'un même district sont groupés en sections régionales jusqu'en 1986 ; ils peuvent faire partie d'associations professionnelles reconnues par la Société pédagogique vaudoise. Dès 1986, les membres actifs sont regroupés selon deux critères: le lieu d'enseignement qui détermine l'appartenance à un groupe local et le type d'enseignement qui définit l'adhésion à une association professionnelle. En 1994, les membres de rattachent à une association professionnelle qui les représente à l'Assemblée des délégués ; administrativement, ils font partie d'un groupe local. Enfin, à partir de 2006, les membres font partie d'une association professionnelle et se regroupent au sein de sections d'établissements, fédérées régionalement." A partir de 1986, l'Assemblée des délégués remplace l'assemblée générale ou le Congrès cantonal, elle devient l'organe suprême de la Société pédagogique. Le premier Congrès se tient le 26 janvier 1957, le dernier le 3 décembre 1986. Un début de la professionnalisation date de 1962, avec l'engagement à plein temps d'un instituteur, qui s'installe dans l'immeuble appartenant à la Société pédagogique vaudoise, au chemin des Allinges 2, à Lausanne. (Extraits de: 1856-2006. La Société pédagogique vaudoise. Histoire & Perspectives, Lausanne: Société pédagogique vaudoise, 2006, 110 p.). |
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