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Histoire: | La société d'étudiants Valdesia a été fondée sous le nom de Taveyanne le 4 novembre 1915 à Lausanne par quelques étudiants en théologie, sur l'initiative d'Auguste Estoppey (1889-1959), v/o (vulgo) Stengel, qui venait de passer quelques semestres à l'Université de Bâle ; il y avait porté les couleurs de Schwizerhüsli, société d'étudiants opposée au duel (la Mensur) et à l'abus d'alcool propres à certaines sociétés allemandes. C'est le 16 février 1916 que la Taveyanne a été rebaptisée Valdesia. Une première Valdesia avait été créée le 13 février 1911 à Lausanne par des étudiants germanophones, qui portaient une casquette bleue et un sautoir bleu, or, noir. Cette société, qui acceptait des étudiants de l'Université et de l'Académie de commerce de Lausanne, disparut peu de temps après sa fondation. L'actuelle Valdesia a pour devise "devoir, amitié, patrie". Ses couleurs sont le rouge ("rouge de feu, vie et passion"), l'or ("l'or des moissons, couleur d'union") et le noir ("fidélité même"). Ses membres portent une casquette ou un béret de couleur grenat. La société fait partie du Falkensteinerbund, aux côtés de Schwizerhüsli Basilensis (fondée à Bâle en 1847), Zähringia Bernensis (Berne, 1888) et Carolingia Turicensis (Zurich,1893). Ces trois sociétés alémaniques ont pour devise "Gott, Freundschaft, Vaterland". La fédération est associée, en Allemagne, aux sociétés du Wingolfsbund, qui ont elles aussi toujours refusé de pratiquer le duel. L'organe officiel commun, Der Falkenstein, que les Romands appellent familièrement "le Caillou du Faucon", est une revue trimestrielle issue en 1927 de la Bundesblatt der christlichen Studentenverbindungen Schwizerhüsli, Zähringia, Carolingia, parue pour la première fois en novembre 1897. Le point de ralliement des quatre sociétés est le château du Neu-Falkenstein, près de Balstahl, dans le Jura soleurois. Un Alt-Falkensteinerbund voit le jour en 1930, qui réunit alors les anciens, ou Philister, des quatre sociétés. Le but initial de la nouvelle Valdesia est de "développer en elle et au dehors la pratique des devoirs individuels et sociaux, l'amour de la patrie, le goût du travail et de la science". Elle ne demande à ses membres aucun engagement politique ou confessionnel, mais chacun d'eux doit "s'efforcer de vivre conformément à la morale chrétienne, en particulier de s'abstenir de toute intempérance et immoralité et de repousser le duel sous toutes ses formes". Avec le temps, Valdesia accueillera de moins en moins d'étudiants en théologie et de plus en plus d'étudiants de l'Ecole d'ingénieurs de Lausanne, la future Ecole polytechnique de l'Université de Lausanne (E.P.U.L.), devenue Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (E.P.F.L.). Un premier local est inauguré en 1920 à la Solitude, dans la partie supérieure de la rue César-Roux. A cette époque, deux tendances s'affrontent : l'une, la "Table ronde", dont fait partie Estoppey, tient à conserver certaines traditions des sociétés d'étudiants germaniques, l'autre, la "Tomate", fondée par Jules Rochat, v/o Tom, cultive le côté frondeur propre à l'esprit romand. Tout d'abord stimulant, cet antagonisme, exacerbé par l'arrivée d'étudiants d'autres facultés, conduit à la mise en veilleuse de l'Activitas par l'Ancienne Valdesia en novembre 1932. Deux ans plus tard, en novembre 1934, Emile Jaton, v/o Hymen, travaille à la renaissance de la société ; ses efforts sont couronnés de succès avec l'adhésion, en 1935, de seize actifs. Valdesia élit alors domicile dans un local au fond de la ruelle Saint-François. La première fête des familles se déroule en janvier 1936. Lors d'un cortège aux flambeaux à l'occasion de l'installation du recteur Golay, en 1937, une énorme théière est transformée en autodafé sur la place de la Riponne ; une manière spectaculaire, pour les Valdésiens, de signifier qu'ils renoncent à leur réputation de "buveurs de thé". La fête centrale de 1939, sur la vieille tour du château du Falkenstein, revêt une solennité particulière. La même année, à la salle des XXII-Cantons, une ébauche de prologue voit le jour. Dès le mois de mai 1940, le but de Valdesia est désormais de "former des hommes conscients de leur dignité et dévoués envers leur prochain". En 1943, l'arrivée de dix-huit nouveaux Fuxe conduit à la formation d'une troisième branche, à côté de la "Table ronde" et de la "Tomate", celle de la "Pamplemousse", qui se dote de son propre chant de ralliement, "la Pamplemousse héraldique", symbole des "Valdésiens dorés". Entre 1945 et 1950, Valdesia connaît des années particulièrement fastes, avec un triplement du nombre des membres actifs, qui dépasse la soixantaine. Des activités littéraires et artistiques se multiplient. La première théâtrale publique avec prologue, pièce et bal se déroule en janvier 1945 au Lausanne-Palace. En 1946, Valdesia quitte son local de la ruelle Saint-François pour en occuper un plus grand à la Place de la Palud. Le stamm, qui se trouve au Vieux-Pressoir, à la rue Etraz, connaîtune affluence sans précédent. Avec, cette année-là, vingt-et-un Fuxe, Valdesia est la plus grande société d'étudiants lausannoise. En 1955, la quarantième fête anniversaire, à l'Hôtel de la Paix, surpasse en éclat toutes les fêtes précédentes. Le premier rallye valdésien, en 1956, connaît un tel succès qu'il s'érigera en tradition. Pourtant, le recrutement devient plus difficile et les finances s'en ressentent. Valdesia installe son stamm dans la brasserie du Gambrinus, au 8 de la rue Haldimand, où le patron lui met aussi à disposition sa cave. En 1957, un second stamm est implanté durablement à Vevey pour l'Est vaudois. Un stamm de l'Ouest accueillera bientôt les Valdésiens de La Côte, et l'on verra encore l'ouverture d'un stamm à Chailly (Lausanne). En 1965, la fête du cinquantième anniversaire est célébrée avec panache. Valdesia quitte le Gambrinus pour occuper un appartement de deux pièces avec vue sur la cathédrale au 7 de la rue Haldimand, avec stamm à la Pomme de Pin. Entre 1970 et 1975, les prologues se succèdent à Servion. La société s'installe temporairement à la rue des Cèdres, puis à la rue Beau-Séjour, avant d'élire domicile en 1976 à la rue de Bourg, dans une magnifique cave voûtée. Une fête centrale grandiose réunit à Oron quelque 200 personnes. C'est le début d'une période difficile : de nombreux étudiants quittent Lausanne pour poursuivre leurs études à l'étranger. La société entre en semi-léthargie. Il faut attendre 1982 pour que ses activités redémarrent. Depuis cette date, les actifs et les anciens ne forment plus qu'une société. Valdesia emménage bientôt dans une cave de la ruelle du Grand-Saint-Jean 1, près de la place de la Louve, avec stamm tous les mardis du semestre d'abord au café du Grütli, au bas de la rue de la Mercerie, puis, dès 2004, à la Pinte Besson, au 4 de la rue de l'Ale. Depuis le 6 décembre 1969, les statuts stipulent que les étudiantes peuvent aussi être admises à Valdesia. Il faut toutefois attendre 1994, avec l'admission d'une étudiante en lettres, Gabrielle Frech, v/o Mozart'ella, pour que cette disposition devienne réalité. Schwizerhüsli a modifié ses statuts dans le même sens en 1999, de sorte que deux sociétés sur quatre de la Fédération du Falkenstein acceptent désormais des candidatures féminines. Parmi ses membres, Valdesia a compté un président de la Confédération, Markus Feldmann, v/o Spore, un maire de Zurich, Emil Landolt, v/o Schnörrli, de nombreux professeurs, notamment Henri Rieben, v/o Bouddha, Bernard Vittoz, v/o Négus,président de l'E.P.F.L., Guy Flattet, v/o Nimbus, professeur de droit, Pierre Goetschin, v/o Hamol, et Charles Iffland, v/o Wotan, professeurs d'économie, le Dr Albert Barraud, recteur de l'Université de Lausanne, le musicien et chef d'orchestre Roger Volet, v/o Viole, et last but not least Gholam-Hossein Mossadegh (1906-1990), v/o Harem, président de la société nationale iranienne de gynécologie et d'obstétrique, dirigeant du Parti nationaliste iranien, fils de l'homme politique iranien Mohammed Mossadegh. |
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