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Histoire: | Famille d'Oscar Pasche et de son fils Marcel René Pasche.
Oscar Pasche (1887-1963)
Né à Mollie-Margot (Savigny), le 27 juin 1887 et décédé à Lausanne (Hôpital cantonal), le 25 mars 1963, originaire de Ferlens dans le canton de Vaud, domicilié à Essertes s/Oron au Chalet des Biolles (mot patois pour "bouleau") qu'il fit construire. Son père, Jules Pasche (1860-1938), fils de Frédéric Samuel, était agriculteur et avait épousé Louise, née Lavanchy (1864-1928), Oscar Pasche était leur seul enfant. A Berne, le 17 mai 1910, Oscar épousa Marie Emma Niederhauser (1887-1961), fille de Johann Andreas, originaire d'Eriswil BE. Ils eurent ensemble deux enfants : Marcel René (cf. ci-dessous), né en 1911, et Louisa Marguerite dite "Louison", née en 1919. Oscar Pasche était le neveu du pasteur Vincent Pasche (1862-1942) tout d'abord évangéliste dans le Midi et les Cévennes, suite à sa rencontre du missionnaire François Coillard (1834-1904), puis consacré pasteur de l'Eglise Réformée de France au temple de Divonne (Ain), le 24 avril 1907. Il restera 30 ans en France puis s'établira 12 ans à Soleure parmi les protestants disséminés. En 1936, à la fin de sa vie, Vincent Pasche s'installe à Mézières où il rédige une courte autobiographie qu'il adresse à ses neveux et nièces descendants de ses frères Jules (1860-1938) et Louis (1864-1898), lui-même sans descendants. Vincent Pasche est l'auteur de deux rapports publiés : 1. "Chez nos coreligionnaires disséminés dans la Vallée de l'Aar" en 1929; 2. "Jésus modèle du Bon Pasteur" en 1936. Signalons que Vincent Pasche aussi bien que son frère Jules Pasche et son neveu Oscar Pasche étaient membres actifs de la Société de la Croix-Bleue.
Le télégraphiste Oscar Pasche suivit le cours de télégraphie de l'administration fédérale des Télégraphes et Téléphones suisses du 25 mars au 20 avril 1907 et fut nommé télégraphiste à Berne, le 27 avril 1907. Il fonctionne tout d'abord comme aide-réviseur à la section de contrôle et comptabilité de la Direction générale des télégraphes à Berne de 1912 à 1921, est nommé au poste de télégraphiste et téléphoniste à Moudon, le 16 août 1921, transféré à Payerne (1936-1941), à Saint-Imier, puis finalement à Lausanne où il termina sa carrière. Domicilié à Moudon pendant quinze ans, il siégea durant 3 législatures (1929-1935) au Conseil communal, ainsi qu'au Conseil municipal (dicastère des forêts). A côté de sa vie professionnelle, Oscar Pasche s'engageait volontiers; ainsi il se dévoua pour l'Union chrétienne des jeunes gens et l'Union cadettes, il fut secrétaire du Conseil romand des patoisants et administrait le revue "Le Conteur romand" (ancien "Conteur vaudois"), membre du Synode de l'Eglise nationale, à Payerne : membre de l'Harmonie de Payerne, conseiller de paroisse et président du Choeur paroissial ainsi que membre de l'Union chorale de Lausanne. Par ailleurs, il était aussi actif dans le cadre de placements d'ouvriers italiens et d'autres jeunes gens dans les exploitations agricoles vaudoises, tant pour des raisons professionnelles que matrimoniales.
Le patoisant et poète folkloriste Jean des Biolles Oscar Pasche prend sa retraite, le 1er juillet 1949. C'est alors qu'il déploie une activité débordante dans ses domaines de prédilection : la chanson populaire et le patois vaudois. Sous le pseudonyme de Jean des Biolles, il est l'auteur d'une grande quantité de chansons et poèmes aussi bien en patois qu'en français. Il composa de nombreuses poésies pour des anniversaires, des mariages ou des fêtes de famille, en témoigne l'énorme collection de "Couplets de circonstance" qu'il a laissée. Oscar Pasche parcourait les fêtes de tradition populaire et se produisait souvent en public, ce qui lui valut une popularité certaine. Il était correspondant de plusieurs journaux locaux comme "L'Industrie laitière", "Le Courrier", la "Feuille d'Avis de Lausanne" et surtout "Le Conteur romand". A son décès, les journaux déplorèrent la perte d'un des plus fervents défenseurs du patois ! Il fut secrétaire-caissier du Conseil des patoisants romands, de l'Association vaudoise des amis du patois et de l'Amicale de Savigny. Malgré une production prolifique, Oscar Pasche n'a publié que peu de ses textes, nous signalons cependant : 1. "L'automatique à Saint-Imier", in Le Jura bernois, le 19 septembre 1946, n°219, p. 4. 2. "Quand on veillait le vin-cuit dans le Jorat vaudois", in Folklore suisse, 1956, pp. 4-7. 3. "Rondes et rimes enfantines du Jorat vaudois", in Folklore suisse, 1958, pp. 11-13. Oscar Pasche participa à des émissions radiodiffusées de Radio Lausanne (devenue Radio Suisse romande) et interpréta ses productions, comme le 18 janvier 1957 (rediffusion le 22 mai 1973) et le 1er avril 1978. Il y interpréta son fameux "Couplets de bienvenue à Vers-chez-les-Blanc" ainsi que "Les vaches en champ". Les Archives sonores des parlers patois de la Suisse romande et des régions voisines (à la Médiathèque du Valais à Martigny) conservent un enregistrement de l'émission du 1er avril 1978 pendant laquelle Oscar Pasche avait interprété "Lou dzouveno tein d'on Dzoratâ" (= Le jeune temps d'un habitant du Jorat, chant de et par Oscar Pasche), "Lé trai clliotze" (= Les trois cloches, adapté par Oscar Pasche, interprété par Gaston Presset) et "Les vaches en champs" (chant de et par Oscar Pasche).
Marcel René Pasche (1911-2006)
Né à Berne, le 4 avril 1911 et décédé en 2006, originaire de Ferlens dans le canton de Vaud, domicilié à Essertes s/Oron (chalet des Biolles) à la fin de sa vie. Son père, Oscar Pasche (1887-1963) était télégraphiste de profession, et sa mère Marie Emma Pasche, née Niederhauser (1887-1961), lingère. Ils habitèrent à Ferlens et eurent deux enfants : Marcel René, en 1911, et Louisa Marguerite dite "Louison", en 1919. Cette dernière épousa César Dutoit dont elle eut deux enfants. Marcel Pasche épousa Madeleine Marie dite "Mady" Choffat (1911-1960), fille de Camille Choffat, employé de banque originaire du Jura bernois, à Corcelles (NE), le 10 février 1938. Madeleine Pasche, née Choffat était puéricultrice de profession. Ils eurent ensemble cinq enfants : Monique, née en 1939; Jean-Marc, né en 1941; Pierre, né en 1942; Christine, née en 1946; Etienne, né en 1948. Tous sont mariés et eurent entre deux et quatre enfants.
L'étudiant en théologie
Après sa scolarité obligatoire dans les écoles de Moudon, Marcel Pasche obtient la Maturité fédérale classique (en langue allemande) en 1932 au gymnase de Schiers GR (Evangelische Lehranstalt), puis entre à la Faculté de théologie de l'Université de Lausanne, le 27 octobre de cette même année. Durant ses études, il adhéra à la Société de Belles-Lettres de Lausanne, le 10 février 1933, ce qui lui permit de faire connaissance avec nombre d'étudiants d'autres facultés dont, entre autres, Georges-André Chevallaz (futur Conseiller fédéral 1973-1983), Jean-Jacques Bolens (futur Préfet de Lausanne 1952-1981) ou encore Georges Paschoud (devenu aussi pasteur) qui fut son ami fidèle, son confident. Il fut actif dans le choeur d'Oron. Entre 1935 et 1936, Marcel Pasche étudie à l'Université de Bâle où il suit les cours du professeur Karl Barth aux côtés d'étudiants allemands venus clandestinement poursuivre leurs études auprès de cet éminent théologien. Cette courte période fut déterminante pour lui, car elle lui permit de bien saisir les détails de la lutte qui s'engageait entre l'Eglise et les nazis en Allemagne, ce qui lui permit plus tard sous l'occupation allemande en France de mieux discerner à quel type d'Allemand il s'adressait. Marcel Pasche obtient la licence en théologie en 1937.
Le pasteur Il commence sa carrière pastorale par une suffragance auprès du pasteur Pierre Bosc à Lille (Nord-Pas-de-Calais, France), entre 1937 et 1938, année durant laquelle il est nommé au poste de directeur de la Solidarité de Roubaix (Nord-Pas-de-Calais, France). En 1939, la guerre éclate, Marcel Pasche revient en Suisse où il est mobilisé dans les troupes de montagne (Régiment inf. mont. 5) du 2 septembre au 16 octobre 1939 (45 jours), période durant laquelle il assure également une suffragance dans la paroisse de Pomy. Le 2 mai 1940, il est de retour à Roubaix (Solidarité) et y restera jusqu'en 1950. En effet, le 15 août 1941, Marcel Pasche fut consacré pasteur de l'Eglise Réformée de France au temple de Roubaix et y exerça son ministère durant neuf ans, avant de revenir en Suisse. C'est durant ces temps troublés que le pasteur manifesta sa relation humaine positive envers les personnes opprimées par l'occupant, juifs et non juifs pour qui il fit figure de sauveur (cf. ci-dessous). Dans ce contexte, il fait connaissance avec des personnes comme les pasteurs Fritz Günther et Pierre Durand, ainsi que le Dr. Carlo Schmid. De retour dans son pays natal, il est nommé pasteur de la paroisse de Château-d'Oex, le 25 novembre 1949, et y élit domicile. Il s'occupera de cette paroisse pendant cinq ans, avant de devenir aumônier protestant des Hauts Chantiers Valaisans du canton du Valais, poste qu'il occupera de 1955 à 1969. Durant cette période, Marcel Pasche sera de même vice-président du Conseil synodal de l'Eglise réformée évangélique du Valais, membre de la Commission des immigrations de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), membre de la Commission des immigrations du Conseil oecuménique des Eglises, et correspondant valaisans au journal "Vie protestante", hebdomadaire romand édité à Genève depuis 1937. Le 1er octobre 1969, Marcel Pasche est nommé au poste de responsable du Service d'information du Secrétariat central de l'Entraide protestante suisse à Zurich (EPER). Ces fonctions l'amèneront à effectuer de nombreux voyages d'information dans le monde entier (Guatemala en 1960, par exemple) et plus précisément dans les pays de l'Est européen dont il deviendra un des plus éminents spécialistes en Suisse. De cette période, Marcel Pasche laisse une importante documentation tant en récits de voyages qu'en dossiers particuliers.
L'auteur En 1977, le pasteur Marcel Pasche prend sa retraite, ce qui ne l'empêche pas de poursuivre ses voyages auprès des Chrétiens de l'Est, ainsi que d'effectuer quelques remplacements intérimaires au service de l'EPER, notamment à la rédaction du journal "Terre nouvelle", en 1981. Par ailleurs, il participe aux assemblées annuelles du Groupe de travail oecuménique pour l'information en Europe (Est et Ouest), et intensifie son activité journalistique dans différents journaux, dont principalement "Le Courrier de la Broye et du Jorat", Feuille d'avis du district d'Oron et des communes limitrophes, dans lequel il publie toutes sortes d'articles allant du message pastoral à la nécrologie en passant par les chroniques locales, fêtes d'abbayes et autres événements. Au total, Marcel Pasche aura été l'auteur d'une quantité considérable d'articles que ce soit dans les grands quotidiens romands, journaux locaux ou encore feuilles paroissiales. Nous citons, en guise d'exemples, trois de ses publications majeures : 1. En 1981, un article dans le cadre du rapport du pasteur Hans Schaffert : "Jeter des ponts ... dresser des barricades : l'entraide protestante suisse en 1981", publié à Zurich et Lausanne par l'EPER; 2. En 1982, un article dans le cadre du même rapport que ci-dessus : "Et pourtant, elle tourne : l'entraide protestante suisse en 1982", publié à Zurich et Lausanne par l'EPER; 3. En 1995, un ouvrage intitulé Années de guerre et de fraternité : évocation sinistres et lumineuses d'un pasteur aux éditions Ouvertures au Mont-sur-Lausanne (191 p.) dans lequel Marcel Pasche offre un récit autobiographique.
Reconnaissance Au cours de sa vie, Marcel Pasche fut honoré à quatre reprises pour ses grands mérites humains et son engagement sincèrement altruiste. Peu après la Seconde Guerre mondiale, le 23 décembre 1948, il reçoit la Médaille de Vermeil de la Reconnaissance française ainsi que la Médaille de la Libération des mains du ministre de l'Intérieur français Jules Moch. Le 3 août 1992, le titre de Juste des Nations avec diplôme d'honneur décerné par Yad Vashem à la synagogue de Lille, ainsi que la Médaille d'honneur de la ville de Roubaix, la même année. |
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