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Histoire: | La Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (ou LICRA) fut fondée à Paris en 1927 par le journaliste Bernard Lecache sous le nom de Ligue Internationale Contre l'Antisémitisme (LICA). La mission première de la LICRA consistait à condamner les pogroms dans les pays d'Europe orientale ainsi qu'à lutter contre l'antisémitisme en France. Les activités de la LICRA se développent fortement après la Seconde guerre mondiale et ses combats se diversifient, notamment pour dénoncer la ségrégation raciale aux Etats-Unis, l'Apartheid en Afrique du Sud, le sort des juifs dans les pays arabes ou encore la question des minorités tziganes en Europe. En 1971 se créée à Genève la LICRA-Suisse sous l'impulsion de Maurice Mizrahi, membre actif de la LICRA-France depuis de nombreuses années, toutefois les activités restent principalement locales et son influence se limite au canton de Genève. C'est toujours sur l'initiative de Maurice Mizrahi qu'est fondée la LICRA-Vaud le 7 mai 1981 à Lausanne. D'après ses statuts adoptés le 21 avril 1983, les buts premiers de LICRA-Vaud sont : « 1) de lutter, par tous les moyens en son pouvoir, contre le racisme et l'antisémitisme, 2) de défendre, par toute action qu'elle jugera utile d'entreprendre, le droit à l'existence et à la paix des victimes du racisme et de l'antisémitisme dans le monde entier, 3) de réaliser l'union des êtres humains de toutes opinions, le rapprochement des peuples, la paix et l'égalité. » (PP 923/6). Sous l'impulsion de son secrétaire général Jean Bénédict (PP 923/3) et des deux premiers présidents de l'Association Alfred Bussey (1983-1985) (PP 923/5) et Jacques Viret (1985-1991), la LICRA Vaud invite dès le milieu des années 1980 une série de personnalités françaises et suisses à Lausanne pour des conférences, dont André Monteil, Simone Veil, Georges-André Chevallaz, Ivan Levaï ou encore Jean-François Leuba (PP 923/92-121). A l'occasion de ses dix ans d'existence la LICRA-Vaud organise en collaboration avec le Musée de l'Elysée l'exposition « Etranges, Etrangers » à l'Hôtel de ville de Lausanne qui sera par la suite exposée dans de nos nombreux établissements scolaires vaudois (PP 923/110-111). Parmi les actions de prévention et de sensibilisation à destination de la jeunesse, citons notamment la commémoration de la nuit de cristal en 1988 (PP 923/104), un documentaire vidéo à destination de la jeunesse (PP 923/103) ou encore un concours sur le thème du racisme (PP 923/96). La seconde moitié des années 1980 est aussi marquée par l' « Affaire Mariette Paschoud », affaire pour laquelle le Comité s'engage fortement auprès des autorités vaudoises (PP 923/19, PP 923/159, PP 923/169). La LICRA marque à la même époque sa préoccupation face aux questions liées à l'accueil des requérants d'asile (PP 923/160 et PP 923/49-77). Le début des années 1990 est marqué par l'intense travail du Comité et de son nouveau président François Chaudet (1991-1998) (PP 923/4) pour l'adoption d'une norme pénalefédérale contre les actes racistes ou antisémites (art. 261bis du Code pénal), (notamment PP 923/79, PP 923/111, PP 923/115, PP 923/129 et PP 923/132). L'adoption de l'article 261bis par le peuple et les cantons en 1994 permet à la Commission juridique de la LICRA (PP 923/128-141) de poursuivre en justice plusieurs révisionnistes lors de procès fortement médiatisés dont Gaston-Armand Amaudruz (PP 923/135 et PP 923/163), Aldo Ferraglia (PP 923/136) et René-Louis Berclaz (PP 923/137). D'autres actions sont menées contre des partis ou des personnes soupçonnées de violer la norme pénale antiraciste. Une autre activité marquante de cette période est la création par la LICRA-Vaud d'un calendrier interculturel avec la collaboration des Editions ENBIRO et du Centre d'études protestantes (PP 923/113) ainsi. Notons encore que la LICRA-Vaud crée en 1990 la revue LICRA-CONTACT, qui connaît une parution régulière jusqu'en 1994, puis devient la revue de la LICRA-Suisse dès 1998 (PP 923/1466-148). Sous l'impulsion de la LICRA-Vaud, la LICRA-Suisse est présente sur Internet dans le cadre du projet « Ensemble contre le racisme » (PP 923/119 et PP 923/89). Grâce au travail de la Commission juridique de la LICRA-Vaud, la LICRA-Suisse adopte en 1997 de nouveaux statuts permettant aux sections une plus grande marge de manoeuvre (PP 923/7 et PP 923/132). Sous sa nouvelle présidente Yvette Jaggi (1998-2004), la LICRA-Vaud intervient dans les travaux de la Constituante vaudoise pour que le mot « race » soit remplacé par « patrimoine génétique » (notamment PP 923/81). La LICRA-Vaud élabore aussi un projet interactif contre la xénophobie en Suisse dans le cadre d'EXPO 01/02. Le projet est néanmoins refusé par la Direction de l'Exposition nationale car il n'est pas auto-financé (PP 923/117). Dès ses débuts, la LICRA-Vaud collabore étroitement avec d'autres associations antiracistes et/ou à buts philanthropiques (PP 923/49-77). Ces collaborations donnent notamment lieu à la création d'une association faîtière au niveau fédéral de lutte contre le racisme et d'autres formes de discriminations en 1992 : Le Forum contre le racisme (PP 923/179). La LICRA-Vaud joue un rôle important dans ce mouvement car son Secrétaire général, Jean Bénédict, en est l'un des membres fondateurs et il siège longtemps au sein du Comité du Forum contre le racisme en hébergeant même son secrétariat dans ses locaux lausannois. Une deuxième association faîtière, l'Association Romande Contre le Racisme (ACOR), naît des suites de la campagne menée conjointement par plusieurs associations pour l'adoption de la norme pénale contre le racisme en 1994. Jean Bénédict compte aussi parmi ses membres fondateurs et siège au Comité jusqu'en 2002. |
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