Aventica S.A.

 

Données de base

IdentifiantAventica S.A.
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Aventica S.A.

Zone de la description

Histoire:Aventica S.A. était une société active dans l'usinage de pierres fines destinées à l'horlogerie. Elle fut inscrite le 29 janvier 1918 au Registre du commerce du canton de Vaud, et suivant sa dissolution, en fut radiée le 10 décembre 1981. L'extrait du Registre du commerce mentionne également le Fonds de prévoyance, inscrit le 12 janvier 1942 et radié le 25 mars 1980.
Dès sa création, Aventica S.A. bénéficie d'avantages accordés par la municipalité d'Avenches : exemption d'impôt communal pour les dix premières années, eau fournie gratuitement.En effet, il s'agit, à l'époque, d'une des rares usines présentes sur le territoire de la commune - dont l'économie périclite depuis la fermeture de pensionnats. Le syndic d'Avenches, Norbert Bosset, cherche alors à y implanter une industrie et, en 1913, se porte, avec Edouard Corminboeuf, Henri Doleyres et Ferdinand Jomini, acquéreur de locaux dans le quartier de la gare. Après avoir envisagé "la fabrication de pâte à papier, de chicorée, d'ampoules électriques, de conserves de viande", le choix se porte sur l'industrie de pierres fines.
Aventica s'installe en 1918 dans les murs d'une ancienne fabrique de meubles, qui est réaménagée. Les membres fondateurs négocient également l'achat des machines : elles proviennent d'une fabrique de pierres fines de Winterthour (famille Bryois). Des ouvriers de cette même entreprise s'installent à Avenches, chargés de former le personnel "local". En effet, Aventica emploie une centaine d'ouvriers (et de nombreuses ouvrières à domicile) provenant de tout le bassin de population d'Avenches et des communes limitrophes.
Aventica S.A s'occupe du sciage et du tournage de pierres synthétiques, produisant des préparages qu'elle livre à des entreprises d'horlogerie. Un des ses principaux clients n'est autre que l'usine Reymond à Lucens - figure importante de l'industrie horlogère vaudoise. Le principal fournisseur en pierres synthétiques était Djevahirdjian, industriel valaisan de Monthey. Par les inventaires, on apprend le type de pierres qu'elle usine (rondelles, carrelet, cubes et surtout des préparages), mais également la matière première (aigue-marine, spinelle bleue, rubis rouge, rouge foncé et rosé, et saphir blanc). Ces pierres sont prisées dans l'horlogerie. En effet, les montres automatiques (sans quartz) les utilisent, car elles ne s'érodent pas au contact des mouvements de la montre.
En 1946, l'usine s'agrandit (un deuxième bâtiment est construit) et l'entreprise achète des terrains afin d'y construire des villas. Ces cinq immeubles sont subventionnés par la commune, l'entreprise les destinant à loger les ouvriers. En 1962, ils sont rénovés, parallèlement à l'aménagement d'un nouvel atelier dans l'usine. Ces investissements immobiliers et les agrandissements de l'usine illustrent les affaires florissantes d'Aventica. L'intérêt porté à l'histoire de l'entreprise - matérialisé par la plaquette de 1948 - procède également de la même logique : l'on veut se rappeler d'uneaffaire qui marche bien et qui s'inscrit dans une région. En 1965, l'entreprise compte 120 employés. Soulignons les prestations sociales non négligeables qu'Aventica offre à ses employés. En effet, le fonds de prévoyance est instauré en 1941. En 1966, Aventica contracte une assurance professionnelle auprès de la Vaudoise Vie, qui sert de complément comme caisse de prévoyance professionnelle, le fonds de prévoyance "maison" étant prioritairement réservé aux employés ne pouvant bénéficier de l'assurance de la Vaudoise (employés trop âgés par exemple). A ces assurances sociales il faut rajouter le PREVHOR, qui fournit des parts aux employés les plus âgés de l'entreprise.
Dès la fin des années 1960, cependant, la crise se fait ressentir. En effet, Aventica contracte un crédit en hypothéquant ses immeubles et ses titres. En 1968, Aventica finance la création de Laser Jewel, entreprise active dans le perçage de la pierre d'industrie, qui utilise une technique révolutionnaire, le laser. Cependant, Laser-Jewel intègre en août 1971 Pierre Holding, et doit réduire ses commandes. Aventica tente sans succès d'être rachetée par la holding. Cette concentration des entreprises de pierres fines - dont elle ne peut faire partie - est dommageable à Aventica : la centralisation des commandes par la holding induit une baisse des commandes pour Aventica.
Par conséquent, Aventica met en place une série de mesures pour contrer la crise : fin 1971, elle lance une campagne de prospection afin d'attirer de nouveaux clients. En 1973, elle se résout à sous-louer une partie de ses ateliers à une imprimerie pour renflouer ses caisses, augmente le loyer des maisons. Le Conseil d'administration souhaite également rationaliser la production pour éviter des pertes. En dernier recours, on procède à des travaux en 1975, afin de pouvoir libérer la réserve de crise - spécificité de l'industrie horlogère suisse. Dès 1975, la semaine de trois jours est introduite : mais le chômage partiel, causé par lemanque de commandes, est apparu dès 1970 - les ouvriers étrangers, puis les ouvriers non assurés au chômage sont licenciés.
Malgré ces mesures, l'usine subit de plein fouet la crise horlogère et produit à perte. Le Conseil d'administration suggère d'établir un plan de sauvetage, à condition que les actionnaires acceptent de céder leurs titres à un faible prix. Ces derniers refusent et la société est alors déclarée en liquidation le 6 juin 1976.
Cependant, tous les employés retirent, soit de l'assurance collective Vaudoise Vie ou du fonds de prévoyance, un capital qui provient du partage des cotisations et de la vente des titres. En effet, le fonds de prévoyance est partagé en 1978, selon une clé de répartition prenant en compte les cotisations versées, l'ancienneté et la fonction de l'employé. Parallèlement, les livrets d'épargne sont remboursés aux employés qui avaient, à titre de troisième pilier, investi dans des obligations. En 1980, la dissolution du fonds de prévoyance est entérinée par le Conseil d'Etat, achevant ainsi la liquidation.
Organisation interne:Rattachement administratif: Département des infrastructures

Informations internes des archives

Code d'identification:[01826]

Relations avec des ressources archivistiques

Identification et intitulé de la ressource associé:PP 639