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Histoire: | Jusqu'en 1874, la Suisse n'a pas eu d'armée fédérale, mais uniquement des armées cantonales. Chaque canton possédait alors ses propres uniformes et ses propres armes avec lesquels ils équipaient leurs soldats. S'agissant de la poudre, certains cantons, comme Berne ou Vaud, produisaient leur propre poudre et en vendaient également à certains cantons, tandis que d'autres, tels Bâle-Ville et Genève, se fournissaient à l'étranger.
La Constitution fédérale de 1848 allait changer cela. L'article 38 stipulait en effet que : " La fabrication et la vente de la poudre à canon appartiennent exclusivement à la Confédération dans toute la Suisse. " L'état de monopole fédéral ainsi créé supprimait de facto les dispositions cantonales en la matière. L'Intendance fédérale des poudres est alors créée en 1849 et rattachée au Département des finances car elle est perçue avant tout comme une mesure fiscale destinée à garantir des rentrées d'argent.
Cependant, la jeune Confédération manquant de moyens financiers pour procéder au rachat de l'ensemble des poudreries suisses, il a été décidé de conclure des contrats de location. C'est ce qui a été fait pour la poudrerie que le canton de Vaud possédait à Echandens.
Par la suite, la rentabilité des poudreries assurée, la Confédération a racheté certaines poudreries dont celle d'Echandens en 1852.
En 1853, la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest décida le prolongement de son tracé de Morges vers Yverdon. La future voie allait passer à proximité immédiate de la poudrerie d'Echandens. Les risques d'explosion en raison des étincelles provoquées par le passage des trains nécessitaient soit d'aménager différemment le site, soit de trouver une nouvelle implantation.
Après quelques hésitations, la Confédération décida de délocaliser la poudrerie. Elle retint un terrain le long de l'Aubonne dans le vallon de La Vaux. Il était en hoirie et a été racheté en 1854 sous la condition que le Canton de Vaud laisse la possibilité d'aménagerle site selon l'activité future. La poudrerie de La Vaux a donc été créée en 1854.
Liste des intendants de la poudrerie de La Vaux 1854 : L. Foltz, colonel : intendant 1854-1862 : A. Yersin : intendant 1863-1873 : M. Paccaud : intendant 1873-1899 : Henri Magnenat : intendant 1899-1921 : A. Jaquerod (beau-fils d'Henri Magnenat) : intendant 1921-1960 : L. Magnenat (beau-fils de A. Jaquerod) : intendant 1960-1964 : R. Delémont : intendant dès 1964, le poste d'intendant a été supprimé 1964-1986 : André Girod : contremaître 1986- : Michel Fiaux : contremaître
Le travail des intendants d'arrondissement consistait à surveiller la fabrication, à vérifier la qualité de la poudre et à refuser la poudre défectueuse. A l'origine, il effectuait encore les livraisons et tenait les comptes. Placé sous sa responsabilité, le poudrier produisait la poudre, surveillait et réparait le matériel, contrôlait la présence et le travail des ouvriers. Les chefs de fabrication des raffineries de salpêtre et les magasiniers étaient également sous la responsabilité des intendants d'arrondissement. Les magasiniers effectuaient alors les livraisons aux débitants patentés qui revendaient ensuite la poudre au prix fixé par le Département des finances.
L'apparition dès 1890 de la poudre blanche provoqua une chute de la production de poudre noire. Mais le site de La Vaux a continué de produire de la poudre noire.
Par ailleurs, à plusieurs reprises depuis le XIXe siècle, des voix s'élevèrent pour mettre un terme à la régale des poudres de la part de la Confédération. Et, en 1996, un scrutin fédéral a exaucé leurs voeux.
L'existence du site de La Vaux était donc menacée, d'autant plus que la Confédération avait décidé de vendre la fabrique suite aux travaux qu'il faudrait entreprendre pour moderniser les installations. La Confédération refusant de vendre le terrain à un particulier, le Canton de Vaud s'est porté acquéreur sous réserve de l'octroi d'un droit de superficie à une entreprise en vue de la poursuite de l'exploitation de la poudrerie. La société Poudrerie d'Aubonne SA, par l'intermédiaire de son fondateur, Claude Modoux, a ainsi obtenu en 1997 un droit de superficie pour 30 ans avec l'obligation de maintenir les installations en état et de poursuivre les activités de la poudrerie.
En 1998, la régale des poudres avait disparu. |
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