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Histoire: | La famille noble de Jutigninge, une dynastie de notaires bellerins pendant un siècle et demi, soit seulement trois générations, s'est installée à Bex par suite de son alliance en 1427 avec un rameau de la famille de Blonay éteint dans ses mâles en 1420. La famille de Blonay était possessionnée à Bex dont elle possédait la coseigneurie depuis la fin du XIIIe siècle. La branche légitime qui la détenait s'éteignit avec Jean, petit-fils de Pierre de Blonay, seigneur de Saint-Paul, décédé en 1406; la coseigneurie de Bex avait passé dans la famille de Duin le 15 avril 1404 par suite du mariage de sa fille Marguerite avec Jean, fils d'Antoine de Duin. Le rameau qui nous intéresse est aussi issu de la branche des seigneurs de Saint-Paul. Il remonte à Jean, fils bâtard de Pierre de Blonay, seigneur de Saint-Paul, qui fut châtelain de Saint-Paul en 1317, puis chargé des affaires de Blonay à Bex où il s'était fixé, ayant épousé en 1317 Perrette de Bex. Il testa en 1349 et était mort en 1351. Ce couple eut 7 enfants, parmi lesquels il faut citer Jaquette, qui épousa après 1349 Jeannod Humbert, sautier de Bex, veuve en 1381, et Jean, donzel, mort entre le 8 octobre 1392 et le 11 janvier 1393. De sa troisième femme, Marguerite Jorlis, épousée le 21 mai 1383, ce dernier eut un fils, Nicod ou Nicolet, donzel dit de Saint-Paul, qui épousa le 14 mars 1405 Jaquette de Marval, fille de Jean, seigneur de Lugrin, laquelle testa le 21 mars 1443. Il possédait en 1403 la métralie de Bex et mourut en 1420, avant le 1er décembre. Ce couple eut 6 filles: - Jeannette, qui épousa le 20 décembre 1427 Jaques de Jutigninge, fils de Pierre, donzel de Fleyrier-en-Genevois. - Jaquemette, qui épousa le même jour que sa soeur François de Jurigninge, frère de Jaques. Les deux couples se partagèrent l'héritage paternel le 18 octobre 1438. Jaquemette testa le 4 janvier 1462. - Guillauma, veuve en 1443 de Henri de la Porte de Bex, probablement la même que celle qui était en 1446 femme de Pierre Lombart à Ollon et, devenue veuve, vendit le 27 avril 1470 une terre à Ollon. - Catherine, qui épousa le 21 octobre 1438 Louis de Prez, auquel elle apporta 240 florins de dot et dont elle était veuve le 12 janvier 1482. - Alice et Perronnette, religieuses à la chartreuse de Melan, mentionnées en 1443 dans le testament de leur mère. Les frères Jaques et François de Jutigninge, venus de Fleyrier dans le diocèse de Genève, se sont donc établis à Bex dans la foulée de leur mariage avec les deux soeurs de Blonay. Notaire à Bex, Jaques était père d'Aimée, qui épousa noble François Muriset de Cully et était décédée en 1487, et de Vincent, notaire à Bex en 1464, qui épousa le 23 août 1487 Marguerite de Rovéréa, fille de Jean, seigneur de Saint-Triphon, et de Marie de Blonay-Saint-Paul. Le fils de ce dernier, le donzel Hyppolite, notaire lui aussi, mourut entre 1552 et 1555. Il avait épousé le 1er décembre 1519 Barbara de Graffenried, fille de Nicolas, gouverneur d'Aigle, dont il n'eut qu'un fils, Hippolyte, en pension à Berne en 1531 et mort jeune, et deux filles. L'aînée, Marguerite, se maria avec noble Philippe de la Place, citoyen de Sion, châtelain de Bagnes. La cadette, Françoise, épousa le 1er mars 1552 noble Jean de Duin, seigneur du Châtel de Bex. Son contrat de mariage précisait que le second enfant mâle devait venir habiter dans la maison de son grand-père de Jutigninge, prendre les armes de Jutigninge et maintenir le feu et les aumônes de ladite maison. Cela ne semble pas avoir été le cas. Jaques est sans conteste la personnalité la plus marquante de la famille: docteur ès lois, il étudia pendant quatre ans à Bologne, à Salamanque en Espagne pendant deux ans, à Oxford pendant sept ans; il avait été en Ecosse, en Irlande, en Flandres, en Allemagne et en beaucoup d'autres pays; il parlait bon anglais (et loquor bonum anglicum) et finit par trois d'études à Turin. En 1505, il occupait les fonctions d'official de Savoie (ACV, C II 132). Ses armes, de sable a u chevron de gueules à une chaîne d'or mise en orle brochant, figure dans un missel qui lui avait appartenu; elles sont à rapprocher de celles de son père Jaques mentionnées sur un missel en possession de son gendre François Muriset en 1487 et portant les émaux or et azur (Alfred Millioud, Histoire de Bex, t. 1 : Documents, Bex 1910, p. 146). Il était revenu se fixer en Savoie, en gardant l'origine de Fleyrier, où il fit souche : son fils Jean testa en 1514, laissant comme héritier son fils Nicolas (ACV, C XVI 134/42). Quant à François, lui aussi notaire, il eut un fils, Rodolphe, et une fille, Claudie, qui épousa en 1483 discret P. de Bertherins de Martigny. |
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