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Histoire: | L'idée de l'assurance n'a fait son apparition en Suisse qu'au XIXème siècle. C'est en 1858 que quelques Lausannois philanthropes mettent sur pied un projet qui trouvera sa réalisation sous le nom de La Suisse, société d'assurances sur la vie. L'assurance sur la vie a été exploitée jusqu'à cette époque en Suisse presqu'exclusivement par les agences des compagnies étrangères, françaises et allemandes. Il n'existe à ce moment qu'une seule compagnie suisse, " La Caisse de rentes suisse ", fondée à Zurich l'année précédente. Il paraît aux membres du comité d'initiative que, dans ces conditions, une nouvelle société, destinée essentiellement à la Suisse romande, arriverait sans trop de difficultés à se constituer un portefeuille d'assurances suffisant pour renter un capital-actions d'une certaine importance. Le 6 septembre 1858, Henri Richard, administrateur de la Banque Cantonale Vaudoise, Samson Boiceau, ancien négociant ayant fait fortune à New York, et François Guisan (1805-1878), avocat, ancien procureur général, professeur de droit à l'Académie de Lausanne et l'un des auteurs de la révision des codes vaudois, se réunissent avec William Rey, mathématicien et fervent partisan des principes de l'assurance. Celui-ci avait fait une étude approfondie des questions d'assurance et en connaissait parfaitement les bases techniques; il fit ressortir les chances de succès de l'entreprise projetée, et conclut en faveur de sa mise en .uvre immédiate. Eugène Doxat, administrateur de l'Ouest-Suisse, promoteur de la Société romande d'agriculture fondée en 1858, et le banquier Emile Bory-Hollard, président du Conseil d'administration du Jura-Simplon, rejoignent bientôt le groupe des initiateurs. L'acte de fondation qui fut signé expose clairement les buts de la société : permettre à beaucoup de citoyens suisses de ne pas être obligés de mettre en des mains étrangères leur avenir et celui de leur famille, et de courir les chances des fonds publics étrangers; offrir une garantie de ressources pour la vieillesse ou pour des familles privées de leur chef; donner des facilités pour s'établir, pour doter des enfants, tranquilliser des créanciers et dégrever des hypothèques. La Suisse Assurances travaille en Suisse et particulièrement dans les cantons romands. Le 10 décembre 1858, la société est définitivement constituée avec un capital de départ d'un million deux cents milles francs (1'200 actions à 1'000 francs). L'administration de la société est confiée à un Conseil d'administration qui délègue à un comité de direction, composé de deux de ses membres et du directeur, le soin de veiller à l'exécution de ses décisions. William Rey sera le premier directeur de La Suisse Assurances jusqu'à sa démission en 1862. Il sera remplacé par François Secrétan qui officiera pendant 24 ans. Henri de Cérenville (1848-1925), ancien avocat, juge d'instruction cantonal et député au Grand Conseil, lui succédera de 1886 à 1911, puis, de 1912 à 1927, le fils de celui-ci, Max de Cérenville (1875-1948), juge d'instruction, conseiller communal libéral, député au Grand Conseil, et au Conseil national, reprendra la direction. A partir de 1927, deux directeurs seront aux commandes de l'entreprise, bientôt rejoints par deux sous-directeurs. Par la suite, un conseiller juridique complétera l'état-major de la société. Les bénéfices de la société ont été répartis de la façon suivante : 40 % aux actionnaires, 15 % à un compte de réserves appartenant aux actionnaires, 15 % au Conseil d'administration, 10 % au directeur et 20 % aux assurés. Depuis l'adoption des nouveaux statuts en1894, 75 % du bénéfice est attribué aux assurés. Désirant étendre son champ d'exploitation, le Conseil d'administration cherche des débouchés à l'étranger, notamment en Allemagne, où la société crée une direction particulière à Berlin (1868-1876). En 1886, le nouveau directeur ouvre une succursale à Paris pour la France, une autre en 1887 à Bruxelles pour la Belgique et la Hollande, une à Salonique e n 1888 jusqu'en 1914 et une à Constantinople en 1905. Pressentant les crises, La Suisse se dégage peu à peu de toutes ses activités à l'étranger, elle cède son dernier portefeuille en 1933. En revanche, elle a su reprendre des portefeuilles à des conditions favorables de plusieurs compagnies étrangères (comme celui de la Norwich Union Life en 1934). En 1940, La Suisse, société d'assurances sur la vie constitue une nouvelle société, La Suisse, société d'assurances contre les accidents, au capital de 5 millions, à laquelle elle transfère son portefeuille accident et responsabilité civile. En 1988, La Suisse entre dans le groupe Rentenanstalt/Swiss Life, lequel va offrir dès 1997 ses produits et services non-vie. En 2005, La Suisse est totalement intégrée dans Swiss Life, les secteurs non-vie sont vendus à La Vaudoise et à Helsana. |
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