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Histoire: | La famille Melley est originaire de Rougemont. Le plus ancien acte de l'assemblée des communiers affranchis, ce que nous appellerions de nos jours le règlement du Conseil communal, daté du 2 septembre 1459, apporte la première mention connue des Melley. Le fonds documente en premier Pierre Melley, né vers 1620 selon des indications fournies par un arbre généalogique (PP 843/1). Une brève recherche dans les Registres paroissiaux de Rougemont (ACV, Eb 118/1), pour les années à partir de 1620, n'a pas permis de retrouver Pierre Melley. En revanche, nous avons relevé la trace de deux Pierre Melley baptisés en 1616 : Pierre, fils de Pierre Melley (5 mai 1616) et Pierre, fils de Jean Melley (2 juin 1616). Nous savons que Pierre Melley " émigre " à Ballaigues en 1666 (ou le 23 décembre 1693) selon les indications trouvées dans le fonds. A l'époque, Ballaigues est une seigneurie possédée par la familles des Asperlin : Laurent Asperlin (1510-1596) avait acquis les seigneuries de Ballaigues et de Lignerolles par son mariage, le 3 janvier 1526, avec Marie Champion. La descendance mâle de cette branche s'éteint, cependant, en 1738, par la mort de Jean-Salomon Asperlin. Un document de 1702, répertorié dans le fonds Melley (PP 843/11), nous apprend que " Pierre Melley de Rougemont, admodieur de la Seigneurie de Ballaigues ", reçoit la bourgeoisie de Ballaigues pour y avoir demeuré et séjourné et pour avoir rempli la fonction d'admodieur pour Samuel d'Asperlin, pendant trente-six années. Une série de quittances témoigne des rapports suivis avec Samuel d'Asperlin au moins depuis l'an 1688. Il existe la trace de deux autres branches de la famille Melley : une bernoise et une italienne. La branche italienne paraît s'être développée à partir de David Théophile Melley (1720-1802), petit fils de Pierre, lequel, servant dans le régiment de Roy, dans le Piémont, ne serait jamais rentré au pays une fois ses services terminés. Par ailleurs, la présence en Italie de Samuel François Melley (1782-1810), fusilier du 1er Régiment suisse à Naples, dont la mort est attestée par l'hôpital militaire de Naples, pourrait également constituer une piste. Quant à la branche bernoise des Melley, qui est actuellement éteinte, celle-ci a obtenu la bourgeoisie de Berne en 1623. Une brève consultation dans Heraldica Helvetica permet de retrouver les blasons des branches vaudoise et bernoise de la famille Melley. Alors que le blason des Melley (Rougemont VD) représente, d'azur, un pommier de sinople, fruité d'or, sur un mont de trois coupeaux de sinople, le blason des deux branches bernoises des Meley (Saanen, Bern; Bern) présente une variation avec, d'azur, un mélèze à la place du pommier. La famille Melley représentée dans le fonds comprend sept générations, huit si l'on compte également les annotations et les informations recueillies par André Melley, né en 1904 (fils de Charles, 1855-1935, architecte). La descendance de Pierre a donné des administrateurs, un notaire, mais surtout des militaires ayant servi dans les régiments suisses à l'étranger. Sur ces huit générations, six ont compté des militaires professionnels, le dernier desquels est Charles, architecte certes, mais aussi colonel d'artillerie. Parmi ces militaires, les personnages les mieux documentés, sont David Benjamin (1774-1848) et Jules David (1823-1876). David Benjamin a servi Napoléon comme officier dans le régiment de Salis sous le 1er Empire. Prisonnier lors de la campagne de Russie, il a réussi à s'évader et à faire la retraite à sa façon, traversant l'Europe à pieds, en compagnie d'un camaraded'infortune lausannois, Noverraz, valet de chambre de l'Empereur. David Benjamin s'est fixé à Lausanne en 1835, il a été nommé député au Grand Conseil du canton de Vaud en 1828, 1831, 1836 et 1841. Par ailleurs, il a aussi été promu aux charges de membre du Tribunal du district d'Orbe en 1830, de Garde du dépôt militaire et de facteur des poudres, à Lausanne, en 1835. Dans le fonds, on peut retrouver la d écoration du Lis qui lui a été conférée en 1814 et la médaille d'honneur décernée en 1816 par la haute Diète aux militaires rentrés de France. Son fils, Jules David, était forestier et officier d'artillerie. Il a été nommé Commandant de la Gendarmerie vaudoise à partir de 1854, et député au Grand Conseil vaudois à partir de 1862. En 1867, il gagne la médaille d'argent de l'Exposition universelle de Paris, qui lui est décernée par le Jury international. Parmi les connaissances et les fréquentations de Jules Melley, on retrouve des personnalités telles que le général Hans Herzog (1819-1894), l'écrivain Steinlen Aimé (1821-1862), les professeurs universitaires Eugène Renevier (1831-1906) et Juste Olivier (1804-1876). Jules Melley épouse Suzette Mélanie Rochat (1829-1896). Ainsi se fait la rencontre avec la famille Rochat, dont un arbre généalogique, daté de 1968, a été classé dans le fonds. La figure de Mélanie Melley-Rochat permet également d'établir un lien avec la famille Lacombe. En effet, Daniel-Louis Lacombe (1780-1854), marié à Jeanne-Mélanie Rochat ( , 1862), tante de Suzette-Mélanie, s'installe dans la villa de " Ben Posta ". A la mort de Jeanne-Mélanie Lacombe-Rochat, la propriété passe par testament à Mélanie Melley-Rochat. Après le décès de celle-ci, en 1896, " Ben Posta " passe aux trois enfants, puis Charles Melley en devient seul propriétaire. En 1935, enfin, " Ben Posta " revient aux trois enfants de Charles, dont André Melley (1904-1987, docteur) fait partie. La propriété, vendue en 1952, échappe à la famille Melley et sera démolie en 1965. Mélanie Melley-Rochat semble avoir nourri un intérêt tout particulier pour la poésie, le fonds contient deux volumes de poésies qu'elle a composées, ainsi qu'un poème dédié à Juste Olivier. |
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