Croix-Bleue vaudoise

 

Données de base

IdentifiantCroix-Bleue vaudoise
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Croix-Bleue vaudoise

Zone de la description

Histoire:La Croix-Bleue doit son existence essentiellement à l'impulsion du pasteur Louis-Lucien Rochat. Né à Genève le 7 janvier 1849, d'une famille originaire du canton de Vaud, celui-ci entreprit des études théologiques en partie contrastées par son père. Il fut Président, pendant l'hiver 1873 à 1874, de la société d'étudiants de Zofingue et obtint le grade de bachelier en théologie en 1875; il fut consacré le 16 septembre de cette même année.
Il décida de passer une année en Angleterre, sur le conseil de ses professeurs, pour étudier de près le mouvement des diverses oeuvres d'évangélisation et de relèvement de ce pays. C'est là que Louis-Lucien Rochat entendit parler pour la première fois de l'abstinence totale. Impressionné, il prit la résolution de devenir abstinent. Mais sa résolution faillira et à la suite de cet échec il constatera que " la vraie difficulté de l'abstinence totale n'était pas une difficulté physiologique, mais avant tout une difficulté sociale ". Le 8 janvier 1876 il renouvela son engagement d'abstinence d'une année et cette fois-ci rien ne put le détourner de cette voie.
De retour en Suisse il opte pour la pratique du ministère et s'installe à Cossonay le 31 octobre 1876. C'est en ce lieu que, peu à peu, Louis-Lucien Rochat se convainc qu'il doit mener à bien un travail spécial contre l'intempérance. Lors d'une conférence donnée à Genève, le 21 septembre 1877, il donne naissance à la Société suisse de Tempérance.
Le 23 mars 1881 Antony Rochat, pasteur au Lieu, frère de Louis-Lucien, est nommé président cantonal, à l'initiative de la Section de Lausanne, ce malgré le fait qu'il n'existait qu'une seule section active dans le canton. Il faut attendre 1883 pour que les premières sections organisées se réunissent, à la suite d'un important travail de propagande dans tout le canton. Ainsi au recensement du 30 septembre 1883, 9 sections sont organisées et d'autres personnes sont disséminées dans le reste du canton. Ces premières sections étaient celles d'Aigle, de L'Auberson, Bex, Champagne, la vallée de Joux, Lausanne, la vallée de l'Orbe, Sainte-Croix et Vevey. Dix ans plus tard, au recensement de 1893 les sections organisées étaient au nombre de 73.
Cette rapide diffusion s'explique d'une part en raison de la présence de réseaux antérieurs à la naissance de la Croix-Bleue : ainsi on connaît une Société vaudoise de tempérance fondée en 1837; d'autre part, on se rend compte que la Croix-Bleue a bénéficié de l'appui considérable de la part de l'Eglise. Pour preuve, les premiers présidents de la section vaudoise de la Croix-Bleue : Antony Rochat (1881-1884), John Tuscher (1884-1885), Emile Cuénod (1885-1915), Henri Daulte (1915-1929) sont tous des pasteurs. Cette empreinte va marquer durablement la Croix-Bleue et son approche au problème de l'alcoolisme.
Au plus fort de la campagne contre les excès de la boisson, la Croix-Bleue n'a jamais adopté une position prohibitionniste à la différence des Bons Templiers qui était l'autre grande société de tempérance dans le canton. Louis-Lucien Rochat aimait rappeler qu'il se battait contre l'abus d'alcool et non pas contre le produit lui-même. La seule entorse à cette règle fut certainement la campagne menée contre l'absinthe. Cette boisson bue sans modération provoquait de tels ravages sociaux au sein de la population que la Croix-Bleue décida de mener une campagne victorieuse pour une élimination de ce produit dans le canton de Vaud et dans le reste de la Suisse au début du XXe siècle.
La Croix-Bleue influença aussi la nouvelle loi sur le contrôle des débits de boissonet sur la Régie cantonale. D'ailleurs, se trouvant comme interlocuteur direct et assumant des tâches sociales que l'État ne prenait pas encore à son compte, la Croix-Bleue se trouva devant le dilemme d'accepter ou de refuser la Dîme de l'alcool. Ce fut un débat douloureux à l'intérieur de la section vaudoise de la Croix-Bleue mais l'option d'accepter la Dîme l'emporta. Pour dire à quel point ce lit ige fut important, il suffit de regarder les comptes et constater que durant les premières années la Dîme ne figurait pas dans les comptes officiels de la Croix-Bleue; cette entrée était notée à part.

Informations internes des archives

Code d'identification:[01687]

Relations avec des ressources archivistiques

Identification et intitulé de la ressource associé:PP 825