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Histoire: | Jean-Samuel Mercanton : né en 1794 à Crotet sur Riex d'un père vigneron, Jean-Samuel a deux frères aînés et trois soeurs. Ses frères, Louis et Charles, nés vers 1777 et 1779, font une brillante carrière au sein de l'armée napoléonienne et font venir Jean-Samuel Mercanton à Grenoble en 1808 pour qu'il entre au Lycée. Là, il fut notamment le camarade de classe du futur maréchal Jacques César Randon (1795-1871), gouverneur d'Algérie (1795-1871). En 1813, il entre à l'Ecole Polytechnique de Paris et en 1814, il participe avec ses camarades à la défense de la barrière du Trône lors du siège de Paris par les Alliés. Aux environs de 1815, il arrête ses études pour se dédier à une carrière militaire. Il y renonce et entre finalement à l'Ecole Royale des mines en 1817. A court d'argent, il obtint une bourse de 2400 francs du canton de Vaud grâce au soutien notamment de Frédéric-César de La Harpe. Il put ainsi terminer ses études en 1819 et faire un voyage d'étude dans la région du Bas-Rhin puis suivre un cours à l'Ecole de Freiberg en Saxe. En 1820, il rentre à Lausanne où il trouve une place comme professeur suppléant de chimie et minéralogie. Le titulaire de la chaire, Henri Struve, était alors malade et mourut six ans plus tard, Jean-Samuel Mercanton put alors se présenter au concours pour la place de titulaire. Etant le seul candidat, il dut néanmoins se plier aux épreuves comme le stipule le règlement. Il fut nommé le 23 août 1827 (Arrêté du Conseil d'Etat) et son installation eut lieu en janvier 1828. Détitularisé en 1838 à cause des réformes imposées par Henri Druey, il continuera d'y enseigner jusqu'en 1841 à titre provisoire. En 1841, il est nommé directeur de l'Ecole moyenne, d'abord provisoirement puis définitivement en 1843. Malheureusement pour lui l'école devra fermer ses portes en 1847. Il est repris, cette même année, pour donner des cours de chimie à l'Académie mais toujours en tant que professeur provisoire. Malgré ses demandes appuyées par ses élèves ilne deviendra jamais professeur ordinaire. En 1850, il enseignera également la chimie à l'Ecole moyenne qui a réouvert ses portes entre-temps. En 1851, il cesse ses activités à l'Académie pour devenir professeur de sciences naturelles à l'Ecole normale, il y enseignera non seulement la chimie, mais aussi la physique, la zoologie et la botanique. Il y enseignera jusqu'à sa retraite en 1869. Outre son activité d'enseignant, Jean-Samuel Mercanton fit partie de la Société helvétique de sciences naturelles dès 1817 et devint secrétaire de Frédéric-César de La Harpe, alors président de la section vaudoise, en 1823. Il fit également partie de la Société vaudoise d'utilité publique. Et siégea à l'administration des mines et salines de Bex, succédant au professeur Struve. En 1834, il se maria à Caroline Masson (1806-1885), fille de Juste-Frédérique, secrétaire en chef du Département militaire vaudois. Ils auront quatre enfants, deux filles (1835 et 1837), un fils (1841) et un autre enfant,sans doute un autre fils vers 1849. Resté admiratif de Napoléon, il demanda et obtint la médaille de Sainte Hélène pour sa participation au siège de Paris. Jean-Samuel Mercanton mourut brusquement dans son sommeil en 1871.
Félix Mercanton : petit-fils de Jean-Samuel, le docteur Félix Mercanton est né le 17 octobre 1867. Il entre au Collège en 1877, où il suit la filière normale des études classiques. Il obtient son baccalauréat en 1885 à Lausanne et, après des études en médecine à Lausanne, enrichies de plusieurs séjours à Berne, à Bâle ainsi qu'à la prestigieuse Université de Tübingen, il obtient le grade de Docteur en médecine en 1882. Il ouvre son cabinet le 3 avril 1883 à Montreux, à la Rouvenaz, et se marie en octobre de cette même année avec une montreusienne, Marguerite Wanner. Grâce à un don de mille francs de son beau-père, Félix Mercanton se lance dans une entreprise qui lui tiendra à coeur toute sa vie : il crée et organise une crèche-pouponnière à Montreux. Cette dernière ouvrira ses portes en 1899 et sera agrémentée de plusieurs activités annexes mais néanmoins capitales dans la vie montreusienne : en 1926 est créé un jardin d'enfants ; en 1929, un service de consultations gratuites pour nourrissons est ouvert au public ; en 1930, la pouponnière voit le jour ; et enfin, en 1933, une école de nurses dont la réputation ira grandissant ouvre ses portes à ses premières élèves. Félix Mercanton sera le médecin bénévole de cette institution, de même que son président. En avril 1923, le comité le nommera président d'honneur. En 1908, Félix Mercanton est nommé médecin de l'hôpital de Montreux (alors dénommé infirmerie), puis devient le président du comité 1923. Il fut la cheville ouvrière de la transformation de l'infirmerie en hôpital. Dans le cadre de sa profession, il a encore été membre de la Chambre vaudoise des médecins jusqu'en 1937, président de la Société vaudoise de médecine (1912) et enfin président, durant plus de vingt ans, de la caisse-maladie des médecins suisses. A l'armée, pendant la Première Guerre mondiale, il participera activement à l'accueil dans la région de Montreux des prisonniers de guerre français blessés dans le cadre d'un accord entre la Croix-Rouge et les belligérants. La France le décorera d'ailleurs de la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur en 1954. Félix Mercanton s'est également beaucoup investi dans la vie politique locale : membre du Conseil communal du 27 mai 1900 à fin juin 1933, il le présidera de 1916 à 1917. Au vu de son engagement pour les enfants, il est également nommé membre de la commission scolaire. Il fera partie de la Commission pour la salubrité publique. Il accèdera au rang de président de ces deux dernières commissions. En reconnaissance de tous les services rendus à la commune de Montreux-Châtelard, Félix Mercanton reçoit la bourgeoisie d'honneur en 1943. Le grand âge venant, il s'intéressa à l'histoire, et publia deux études : l'une portant sur le village de Glion et l'autresur son grand-père, Jean-Samuel Mercanton. Félix Mercanton meurt le 16 février 1956, d'une crise cardiaque. |
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