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Histoire: | L'idée d'un chemin de fer électrique reliant Rolle à Gimel naquit lorsque la concession fédérale accordée au projet Allaman-Aubonne-Gimel (AAG) arrivait à échéance sans que les travaux eussent commencé. En 1892, Gimel et les communes avoisinantes décidèrent de donner leur préférence au projet rollois. La première demande de concession pour l'établissement d'une ligne de chemin de fer entre Rolle et Gimel fut adressée par le syndic de Rolle et par un représentant des communes de Gimel, Saubraz, Essertines-sur-Rolle, Saint-Oyens, Saint-George, Marchissy, Pizy et Bougy-Villars. Le devis s'élevait à 900.000 francs. Il comprenait notamment les coûts des expropriations (3 francs le mètre carré pour les vignes, 40 centimes pour les autres terrains) et les frais de matériel roulant (175.000 francs). Cependant, en raison de ces coûts jugés exagérés, des oppositions aux expropriations et des difficultés à réunir le capital action, le projet fut momentanément laissé en friche. Durant ces années,plusieurs demandes de prolongation de concession seront renouvelées. Devant l'absence de travaux, Berne limite la dernière au 27 mars 1897. La date ne peut être respectée, il est toujours impossible de souscrire au capital nécessaire.
En 1897, l'ingénieur Adrien Palaz (1863-1930) présente un nouveau projet de chemin de fer d'Allaman à Gimel, mais les Rollois ne s'avouent pas battus pour autant. Une nouvelle société se constitue le 27 mars 1897 et une énième demande de concession est envoyée à Berne le 18 mai 1897. Le point de départ n'est plus la gare, mais le port de Rolle. Les principales gares intermédiaires sont celles de Mont-sur-Rolle, du Signal-de-Bougy et d'Essertines-sur-Rolle. Le terminus reste la gare de Gimel. Le 14 septembre 1897, le Grand Conseil vaudois autorise la société à utiliser la route pour la pose de la voie ferrée. Le 15 octobre suivant, les Chambres fédérales accordent la concession pour une durée de huit ans. Le 27 novembre, l'assemblée constitutive de la Société du chemin de fer électrique de Rolle à Gimel est convoquée au Casino de Rolle et désigne le conseil d'administration. Les travaux commencent le 21 mars 1898. Le 16 mai, les premiers rails sont posés à Rolle comme à Gimel. Le 2 juillet, la ligne est pratiquement achevée. Sa reconnaissance a lieu le 8 octobre, l'inauguration officielle le 9.
Selon l'article 13 de la concession, la Société du chemin de fer électrique Rolle-Gimel devait assurer au moins deux courses aller et retour en hiver et au minimum cinq en été. Mais elle ne s'en tint pas là. Très vite, elle multiplia les courses de Rolle à Gimel, mais aussi de la gare de Rolle à son port. Cependant la compagnie se rendit rapidement compte du peu de fréquentation des courses et des difficultés de trafic liées à l'hiver. En 1902, le rapport de gestion relève l'appel suivant : "La population de Rolle et de la contrée doit comprendre que, à part quelques dimanches de beau temps, le chemin de fer ne vit que par elle pendant prèsde neuf mois par an".
De 1920 à 1923, la compagnie connaît des problèmes financiers d'importance. On envisage alors de collaborer davantage avec la Compagnie Allaman-Aubonne-Gimel (AAG). Cependant, les positions des deux conseils d'administration sont diamétralement opposées et les négociations n'aboutiront pas. Les communes accorderont une aide financière à la compagnie.
En 1926, la compagnie introduit sur les automotrices un dispositif à un seul homme. Elle espère réaliser de grosses économies pour assainir sa situation financière.
En 1936, durant la grande dépression, malgré de nombreuses mesures d'économie, la compagnie ne parvient pas à redresser sa situation financière. La dissolution de la société est officialisée le 16 décembre 1939, par l'acte du notaire [Paul] Menthonnex de Rolle. Cependant, les rails sont enlevés sitôt après la fermeture de l'exploitation, le 15 mai 1938. En 1940, l'automotrice N°1 est vendue à la Compagnie Allaman-Aubonne-Gimel où elle circula jusqu'à la fermeture de l'exploitation concurrente, en 1952. |
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