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| Histoire: | Maurice Jeanneret naît le 12 août 1886 à Saint-Imier (Jura bernois) dans une famille d'industriels horlogers, originaire du Locle dans le canton de Neuchâtel. Son père Henri (1856-1932) et sa mère Marie, née Brehm (1862-1947) l'éduquent dans un cadre chrétien très pieux. Bien qu'il se détachera de la religion, il restera imprégné par le message social du christianisme, comme beaucoup de socialistes suisses. Pendant ses études de médecine qu'il termine à Lausanne en 1912, il rencontre sa femme Louba Minkina (1883-1939) avec qui il aura un fils unique Henri Jeanneret (1912-1992).
Maurice Jeanneret-Minkine ouvre son cabinet à la rue de Bourg en 1912 et présente sa thèse de doctorat en gynécologie l'année suivante sous le titre : L'incontinence d'urine chez la femme dans ses rapports avec le prolapsus de la paroi vaginale antérieure.
Comme d'autres médecins suisse pendant la Première Guerre mondiale, Maurice Jeanneret-Minkine part comme médecin militaire sur le front austro-serbe en 1914 où il se retrouve en contact avec l'épidémie de typhus exanthématique qui décime l'armée serbe. Atteint lui-même du typhus récurrent, il gagne l'Italie où il se soigne et rejoint la Suisse. Il y publiera un livre sur le typhus exanthématique et collaborera à de nombreuses revues médicales. Il sera également considéré toute sa vie comme le prototype du " médecin du peuple ", vénéré par ses patients, en général issus des milieux modestes.
Il entre en politique en 1917 en fondant avec quelques amis le Parti Jeune-Radical Indépendant vaudois et commence à écrire des articles. Il est élu conseiller communal à Lausanne en novembre 1917. Maurice Jeanneret-Minkine soutient la Révolution bolchevique et la grève générale de 1918. Il adhère en 1920 au Parti socialiste suisse, sous les couleurs duquel il se fait élire député au Grand Conseil vaudois en 1921. Son soutien à l'URSS va être à l'origine du conflit qui l'oppose au dirigeant socialiste Charles Naine (1874-1926) qui aboutira à l'exclusion de Jeanneret-Minkine le 30 octobre 1924 pour " tendances bolchevistes ".
Il fondera un éphémère Parti Travailliste-Socialiste (1925-1928), mais obtiendra sa réintégration dans le Parti socialiste suisse (PSS) en mai 1928, il occupera le poste de président du Parti Ouvrier Socialiste Lausannois (POSL) en 1929. Parallèlement, il fonde les Avant-Coureurs, qui est un mouvement d'éclaireurs ouvriers regroupant des enfants en général issus de milieux très défavorisés. Ils feront partie du mouvement international des Faucons Rouges. C'est son fils, Henri Jeanneret, qui sous le pseudonyme de " Toubib ", dirigera les Avant-Coureurs de septembre 1929 à octobre 1932.
En 1932, suite à la fusillade de Plainpalais à Genève (13 morts, 65 blessés), une manifestation s'organise à Lausanne où Maurice Jeanneret-Minkine prononce un violent discours; il y parle notamment du drapeau suisse comme de la " panosse fédérale ". Il est arrêté et incarcéré le 15 novembre et condamné le 9 décembre à 3 mois de prison et 5 ans de privation des droits civiques. Il ne pourra ainsi pas participer directement à la Municipalité de " Lausanne la rouge " entre 1934 et 1937, mais inspirera l'action de son " poulain " le syndic Arthur Maret (1892-1987).
En 1939, suite à l'approbation par Léon Nicole (1887-1965), que soutient Jeanneret-Minkine, du Pacte Ribbentrop-Molotov, les sections genevoises et vaudoises sont exclues du PSS. C'est ainsi que naît le 3 décembre la Fédération socialiste suisse, dans laquelle Maurice Jeanneret-Minkine prendra une place importante, avant l'interdiction de la FSS le 27 mai1941 comme organisation cryptocommuniste.
Après le décès survenu en 1939 de sa première femme, il se remarie en1942 avec Marie-Louise Girard (1911-1991). En 1942, il entre dans la défense passive pour la durée de la guerre.
Maurice Jeanneret-Minkine participe à la création du POP vaudois, le 21 mai 1943, et du Parti suisse du Travail, les 14 et 15 octobre 1944; il milite parallèlement au sein de l' association Suisse-URSS, fondée le 6 février 1944.
En 1945, lors de la poussée de la gauche aux élections, Maurice Jeanneret-Minkine est élu au Grand Conseil vaudois et au Conseil communal puis en 1947 au Conseil national. En 1945, il remplace Samuel Thévoz (1894-1964) comme président du POP vaudois, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort le 22 novembre 1953 suite à une thrombose cérébrale et à une hémiplégie.
Son fils, Henri Jeanneret qui, après avoir milité dans les Jeunesses-Socialistes et avoir séjourné en URSS en 1936 et 1937, s'est inscrit après la Seconde Guerre mondiale au POP, continuera surtout son activité de médecin, tout en siégeant dès 1953 au Conseil d'administration de la Coopérative des ouvriers du bâtiment de Lausanne en remplacement de son père, qui en était le fondateur. |
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