Gafner (Raymond)

 

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IdentifiantGafner (Raymond)
 

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Type d'entité:Personne
Forme(s) autorisée(s) du nom:Gafner (Raymond)

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Histoire:La famille Gafner
Les Gafner descendent d'une famille valaisanne de la vallée de Conches, les Zengaffinen qui, lors des conflits religieux au XVIe siècle avec le cardinal Mathieu Schiner, émigrèrent à Beatenberg, dans l'Oberland bernois. Au XIXe siècle, les Gafner quittèrent la Suisse alémanique pour le Jura neuchâtelois.

Le père de Raymond Gafner, Emile Edouard Gafner (1887-1952), fils d'Emile Christian Gafner, fit un apprentissage de clerc de notaire. Après son mariage avec Marguerite Stämpfli, d'Auvernier, il s'établit comme agent d'assurance à Lausanne. Il représentait « The Marine of London » (assurance de transports maritimes), la Lloyd's, et également la Mobilière suisse. Il eut quatre enfants, Jane (dite Roulette), Reymond, Lucien et Claude.

Raymond Gafner
Très impliqué dans la vie associative et publique, Raymond Gafner eut de nombreux engagements, tant sur le plan professionnel que militaire, sportif, politique et diplomatique. Il écrivit également, tout au long de savie, des pièces de théâtre, ainsi que des romans.

Il naquit à Lausanne, le 17 février 1915. En 1942, il épousa Marcelle Lambert, et eut deux filles, Ariane et Catherine. Neuchâtelois, il acquit la bourgeoisie de Lausanne en 1957. Il mourut à Morges, le 26 novembre 2002.

Activités scoutes :
En 1926, à l'âge de 11 ans, Raymond Gafner entra comme éclaireur à la Brigade de Sauvabelin (B.S, fondée par un professeur de l'école de commerce de Lausanne, Charles Biermann). Il quitta la Brigade à 16 ans, puis y revint après quelques années. Il en fut le commandant de 1942 à 1950, succédant ainsi à Philippe Muret, et précédant Claude Pahud. En 1937, Raymond Gafner reçut enAngleterre des mains de la reine, au Château de Windsor, le « Silver Acorn » (gland d'argent), décoration récompensant les chefs scouts méritants.

Il collabora à la publication Souvenirs pour demain, parue à l'occasion des cinquante ans de la Brigade de Sauvabelin. Cette dernière nous offre des détails sur la carrièrescoute de Raymond Gafner (voir bibliographie). Il écrivit également quatre pièces de théâtre pour la Brigade. Entre 1940 et 1950, il co-rédigea une revue scoute bilingue éditée à Berne, et fut Commissaire international scout, c'est-à-dire représentant de la Fédération suisse du Scoutisme à l'étranger.

Carrière militaire :
Raymond Gafner effectua son école de recrues dans l'infanterie en 1935, suivie d'une école de sous-officiers en 1936 et d'une école d'officiers en 1937.

Mobilisé le 2 septembre 1939 (plus de mille jours de service actif jusqu'en 1945), il tint un journal pendant le temps de la guerre. Au cours de l'hiver 40-41 il écrivit pour ses camarades de service une pièce de théâtre « Mes compagnons que voici » qui fut jouée à Lausanne. Il anima plusieurs émissions radiophoniques pour la troupe, dont « L'heure du soldat ».

Promu capitaine en 1945, major en 1952, lieutenant-colonel en 1960, colonel en 1962, il commanda le Régiment d'infanterie motorisée 2 (dit Régiment duPays de Vaud) de 1962 à 1966.

Entre 1943 et 1960 Raymond Gafner fut souvent appelé à fonctionner comme défenseur d'office, ou juge, au Tribunal militaire de la Première Division pour des affaires d'accidents, d'abus de confiance, de traîtrise ou de refus de service.

Il eut le privilège d'avoir de fréquents contacts après la guerre avec le Général Guisan avec lequel il organisa une série d' «Entretiens » à Radio-Lausanne qui furent publiés en 1953. Il prit part à l'organisation des obsèques du Général en 1960.


Carrière sportive :
Raymond Gafner pratiqua le tennis de compétition dès l'âge de seize ans. Il participa à la demi-finale suisse junior en 1932. Il joua également au hockey sur terre, puis sur glace. Il fut gardien de but de l'équipe de son collège, puis du Lausanne Hockey Club. Il participa à la fondation en 1934 de l'équipe Université Hockey Club. De la fusion de ces deux derniers clubs naquit le Montchoisi Hockey Club. Sous le nom définitif de Lausanne HockeyClub,le club gagna le championnat suisse de série B pendant la saison 1941-1942.

Lorsque la mobilisation de guerre le lui permettait, il participait à des rencontres à Lausanne, et à l'étranger. Il cessa de jouer de façon régulière dès 1943, mais arbitra des matches régionaux et internationaux jusqu'en 1946.

De 1938 à 1944, Raymond Gafner fut président régional de la Ligue suisse de hockey sur glace, puis de 1944 à 1955, il en fut le président central.

En 1946, il entra comme délégué du hockey sur glace au Comité olympique suisse. Il en fut le président de 1965 à 1985, puis le président honoraire. En juin 1969, il fut élu membre du Comité international olympique, succédant ainsi à Albert Mayer (lui-même successeur du général Henri Guisan à sa démission en 1939). Raymond Gafner fut désigné comme administrateur délégué (bénévole) du Comité international olympique en 1984. En 1990, il en devint membre honoraire. Au cours de sa mission « olympique », il contribua à la créationdu Muséeolympique à Lausanne, d'abord dans la recherche et l'acquisition d'un terrain, puis comme président du Comité de construction.

Raymond Gafner fut membre ou président de diverses commissions du Comité international olympique et de plusieurs associations sportives, dont le Sport Toto. Il fut nommé officier de la Légion d'honneur en 1996 pour sa contribution au développement du sport. Le CIO lui décerna l'Ordre olympique d'argent en 1991 et le roi d'Espagne l'Ordre du Mérite civil en 1992.

Activités politiques :
Dès 1950, Raymond Gafner entra en politique. Tout d'abord conseiller communal à Lausanne, il fut élu en 1953 député au Grand Conseil vaudois puis, en 1954, devint président du parti radical vaudois.

Notamment, il participa activement à la campagne pour le vote des femmes sur le plan cantonal, et prit des mesures afin de permettre aux malades hospitalisés de voter. Comme député, il proposa le vote à domicile, projet qui fut refusé dans un premier temps par leGrand Conseil. Il avait le projet de devenir conseiller fédéral, mais y renonça après avoir pris conscience des compromissions possibles de la charge. Il cessa toute activité politique en 1962.


Carrière professionnelle :
Débutant des études de droit à Lausanne, Raymond Gafner devint membre de la société d'étudiants Zofingue en 1934, société pour laquelle il fut auteur, acteur et metteur en scène de théâtre, ainsi que président.

Dès 1942, Raymond Gafner collabora avec son père à la direction de l'agence d'assurances lausannoise de la « Marine de Londres », des Lloyd's de Londres et de la Mobilière suisse, tout en travaillant à sa thèse de droit constitutionnel (L'exercice du pouvoir fédéral par les autorités de la Confédération suisse), thèse qu'il soutint en 1945.

Au décès de son père en 1952, il prit la direction de l'agence d'assurances qu'il céda à son frère Lucien à sa nomination à la direction de l'Hôpital cantonal vaudois le 26 janvier 1954. Il entra en fonction le1er avrildelamême année. Au cours de ses vingt-six ans à la tête de l'hôpital vaudois, il négocia entre autres le retrait des diaconesses de Saint-Loup des services hospitaliers. Il chercha à valoriser la situation du personnel infirmier, structura l'Ecole des Infirmières et Infirmiers de l'hôpital, et promut plusieurs infirmiers à des postes de direction. Il établit également un statut contraignant les médecins de l'hôpital possédant une clientèle privée à contribuer à un fonds pour le perfectionnement des médecins assistants. De plus, il participa au projet de construction d'un nouvel hôpital, et présida dès 1970 la Commission de construction du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV). Le 1er juin 1975, il en fut nommé directeur général.

Raymond Gafner prit sa retraite le 1er avril 1980, quelques semaines avant l'ouverture du Centre hospitalier universitaire vaudois. Il s'établit à Yens-sur-Morges.

Activités diplomatiques :
En 1967, Raymond Gafner fut chargé dediriger une missionpour le Comité International de la Croix Rouge (CICR), au Congo, dans l'« affaire du Katanga ». Il s'agissait d'organiser une médiation dans le conflit armé qui opposait le président du Congo, Joseph-Désiré Mobutu, à un groupe d'environ cent cinquante mercenaires blancs menés par le Belge Jean Schramme, ainsi qu'à trois cent cinquante gendarmes katangais et leurs familles (soit environ deux mille personnes). Il fallait négocier le désarmement et le départ des mercenaires pour l'Europe, et celui des Katangais pour la Zambie.

Il choisit comme experts militaires deux officiers de l'armée suisse, Edwin Stettler et Jean Della Santa. Raymond Gafner obtint un congé d'un mois de la part des autorités vaudoises afin d'accomplir sa mission.

Activités littéraires :
Raymond Gafner fut également acteur, ainsi qu'auteur de pièces de théâtre et de romans. Entre 1935 et 1939, il fit partie d'une troupe de théâtre lausannoise d'acteurs amateurs, la « Compagnie de la Marjolaine ». Avec eux,iljouaplusieurs pièces à Lausanne et dans d'autres villes de Suisse romande. Il tint un rôle dans Antigone, de Sophocle, pièce jouée par Zofingue. Il mit en scène la comédie qu'il écrivit lui-même pour sa société d'étudiants, Retour.

Il écrivit et mit également en scène entre 1937 et 1945 quatre pièces pour ses éclaireurs : En patrouille à travers la légende, Le jeu de la Brigade (pour le 25ème anniversaire de la Brigade scoute de Sauvabelin), Le Sens de la Route, et La vie se gagne (pour les « Routiers », c'est-à-dire les éclaireurs aînés).

Pendant l'hiver 1940-1941, il composa et fit jouer par ses soldats Mes compagnons me voici.

Au cours des années 1950-1960, il fut l'auteur d'une pièce dramatique traitant de l'amitié de deux jeunes hommes qui se rencontrent sur la ligne séparant leurs deux pays en guerre. Cette pièce eut plusieurs versions et plusieurs titres : Ici chantier 66, Pierre et Jean te saluent, Les Chemins de la Liberté, Barrage pour la Paix,et finalement Barragesurle Parallèle. Ici Chantier 66 fut donnée à la radio en avril 1950. Barrage sur le parallèle, présentée par Raymond Gafner au directeur du Théâtre municipal de Lausanne, fit l'objet d'une abondante correspondance, mais ne fut finalement pas jouée au théâtre. Elle fut diffusée à Radio-Lausanne en août 1965.

Deux pièces, écrites probablement entre 1946 et 1950, Jury et Coup franc, demeurèrent à l'état de manuscrit.

Raymond Gafner publia six romans entre 1983 et 1993 (Pavillon Haut, Les otages d'Angkor, Balle de match, Le troisième souffle, Dans ta foulée, Ludmilla, et Julien ou le coureur de tête), à compte d'auteur. Il les distribua à ses nombreuses connaissances, sans se préoccuper d'une diffusion publique.

Chronologie de la vie de Raymond Gafner:

1915 : Naissance à Lausanne le 17 février.
1925 : Entre au Collège classique cantonal.
1926 : Entre comme éclaireur à la « Brigade de Sauvabelin » (groupement scout lausannois).
1932 : Demi-finaliste du championnat suissede tennis junior.
1934 : Membre fondateur de l'UNI Hockey club.
1934-1938 : Etudes de droit à l'Université de Lausanne.
1934-1939 : Ecrit diverses pièces de théâtre et Jeux scéniques pour sa troupe scoute.
1935 : Ecole de Recrues d'infanterie.
1937 : Admission dans la Société d'étudiants de Zofingue dont il sera nommé président en 1939
1938-1944 : Président régional de la Ligue suisse de hockey sur glace (L.S.H.G.), gardien de but et arbitre.
1939-1944 : Mobilisation de guerre.
1942-1950 : Commandant de la Brigade scoute de Sauvabelin.
1942 : Epouse Marcelle Lambert dont il aura deux filles, Catherine (1943) et Ariane (1946).
1942-1952 : Collaborateur de l'agence d'assurance de son père.
1944-1950 : Président central de la Ligue suisse de hockey sur glace
1945 : Soutenance de thèse et obtention du titre de Docteur en Droit
1946 : Elu Membre du Comité olympique suisse.
1948 : Promu capitaine.
1950-1954 : Conseiller communal à Lausanne.
1952 : Promu major.
1952-54 :Dirige l'agence d'assurance de son père dès le décès de celui-ci.
1953 : Série de douze « Entretiens avec le Général Guisan » à Radio-Lausanne.
1954-1962 : Député au Grand Conseil Vaudois.
1954 : Nommé directeur de l'Hôpital Cantonal (Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) dès 1970).
1954-1962 : Président du Parti radical vaudois.
1957 : Neuchâtelois, acquiert la bourgeoise de Lausanne.
1962 : Promu colonel, commande le Régiment d'infanterie motorisée 2 jusqu'en 1966.
1965-1985 : Président du Comité olympique suisse.
1967 : Mission au Congo pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
1969-1991 : Membre du Comité international olympique (CIO).
1980 : Quitte la Direction du CHUV et, retraité, s'installe à Yens s/Morges.
1983-1989 : Ecrit et publie six romans (Pavillon haut, Les otages d'Angkor, Balle de Match, Le troisième souffle, Dans ta foulée Ludmilla, Julien ou le Coureur de tête).
1984-1991 : Administrateur délégué (bénévole) du CIO.
1991 : Reçoit l'Ordre olympique d'argent.
1992 : Reçoit l'Ordre du Mérite civil espagnol, et le Flambeau d'Or du Panathlon international.
1996 : Nommé Officier de la Légion d'Honneur française
2002 : Décède à Morges le 26 novembre.

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