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Histoire: | Biographie de Jean Martin, né en 1940, originaire de Froideville (VD), fils de Paul Martin (syndic d'Echandens) et d'Hélène-Dorette Martin-Moinat : Jean Martin : un singulier parcours de vie ! On pourrait dire de lui qu'il est à la fois enfant d'Echandens, fils de vigneron, médecin cantonal profondément attaché à ses origines terriennes et, tout à la fois, citoyen du monde, humaniste au vrai sens du terme, soucieux de la destinée et des conditions de vie de l'homme, qu'il vive sur sol vaudois, au Pérou, aux Etats-Unis ou encore en Inde ou en Afrique. L'expérience vécue du scoutisme, de 10 à 22 ans, dans deux troupes de la région de Morges, a eu beaucoup d'importance dans la vie de Jean Martin. A ce sujet, il évoque volontiers les excellents souvenirs du scoutisme, ainsi que le message et les contributions que le scoutisme lui a apportés : responsabilité, fiabilité, crédibilité et service du prochain. Il précise, en outre, que ces valeurs "prenaient place harmonieusement et de manière concomitante à l'éducation familiale chrétienne reçue". Sur ce dernier point, soulignons que Jean Martin était également membre d'une association de Jeunes Protestants. Cette double expérience de vie, caractérisée par l'ancrage à des valeurs communes, a certainement contribué à orienter Jean Martin vers les études de médecine, et plus particulièrement vers l'option en santé publique, où, peut-être mieux qu'ailleurs, le médecin peut se démarquer par le service à la collectivité, dans les aspects multiples du traitement des problématiques sociales, éthiques, morales, économiques, auxquelles sont confrontés les habitants d'un espace territorial défini. Jean Martin, encore aujourd'hui fortement rattaché affectivement au domaine des Abbesses, évoque volontiers ses souvenirs d'enfance : les expériences vécues lors de la période des vendanges, le travail et les festivités au pressoir, en particulier, sont des moments restés parmi ses meilleurs souvenirs. Il a vécu dans la maison familiale jusqu'à 26 ans, moment de son mariage avec Laurence, dont il avait fait connaissance à l'occasion d'un camp de ski de jeunes protestants parisiens, dans les Alpes vaudoises, à la fin de l'année 1961. En 1965, Jean Martin reçoit de l'Université de Lausanne son diplôme de médecin. Toujours à Lausanne, en 1969 il obtient un doctorat. Avant d'être médecin cantonal, Jean Martin a été médecin à l'OMS. Après avoir obtenu le diplôme de médecine tropicale de l'Institut tropical suisse de Bâle, en 1967, Jean Martin entame une période de résidence à l'étranger, marquée par des séjours sur trois autres continents (Amérique, Asie, Afrique). Les expériences successives au Pérou dans l'hôpital de brousse de Poucalpa (1968-1970), en qualité de Directeur médical par intérim de l'Hospital Amazonico; à l'Ecole de santé publique de Chapel Hill, en Caroline du nord (1971), où il mène des études de santé publique couronnées par un "Master of Science in Public Health"; en Asie, à la Nouvelle-Dehli (1972-1973), où il est médecin de l'OMS au Bureau régional de l'OMS pour l'Asie du Sud-Est; et finalement en Afrique tropicale, au Centre universitaire des sciences de la santé à Yaoundé au Cameroun (1974-1976), où il est Directeur de terrain d'un projet régional de formation en santé publique de l'Université de Caroline du Nord, toutes ces expériences ont permis à Jean Martin d'élargir ses cadres de référence et de développer un esprit critique constructif. Il arrive, par ailleurs, à la conclusion suivante : "Au retour d'une autre partie de notre "vaisseau spatial commun" la Terre, je veux partager la conviction que c'est partout une tâche sans cesse renouvelée, ardue, qui toujours amène à déplaire à des groupes en place, que d'oeuvrer de manière engagée pour que le prochain soit respecté, quel qu'il ou elle soit. Comme aussi de s'attacher à faire comprendre ce message fondamental que la liberté de l'un s'arrête là où commence celle de l'autre (avril 1993)". Après son retour des pays du sud, Jean Martin affirme avoir "gardé un intérêt vif pour les problématiques de l'aide au développement, des efforts de promotion des hommes, des femmes, des groupes". En effet, pendant dix-sept ans, il a été membre du comité de Swissaid, fondation dont la philosophie et les principes d'action se sont toujours trouvés en large accord avec ses convictions. Si toutefois, en 2005, il avoue avoir vu son enthousiasme baisser, s'agissant des résultats généraux de la coopération, et si progressivement il s'est désengagé des rôles actifs qu'il occupait au sein de diverses association d'aide au développement, en revanche il est resté membre passif de celles-ci et s'est impliqué un peu plus au sein d'associations locales ou régionales. A ce sujet, il évoque en particulier l'association Helvetas. Après huit ans de résidence Outre-Mer, deux enfants nés à l'étranger, Antoine en 1969 au Pérou et Alexandre en 1971, Jean et Laurence Martin décident de revenir en Europe. Jean Martin établit différents contacts, notamment avec le Professeur Armand Delachaux, premier directeur de l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne et avec le Dr Marcel Cevey (médecin cantonal de 1964 à 1985). Jean Martin a alors considéré qu'un poste de médecin cantonal pouvait représenter pour lui une issue logique, bien adaptée à ses expériences et conforme à ses souhaits. En mai 1976, il entre au service de la Santé publique, en qualité de Médecin cantonal adjoint. En 1979, naît son troisième fils David. A partir de 1986 et jusqu'au début de l'année 2003, il occupe la fonction de médecin cantonal, qui lui permet de démontrer un engagement fort pour que l'éthique, la justice et l'intérêt général de la collectivité restent les valeurs de base de la santé publique. Sous "son règne", il aura eu à affronter de nombreuses situations de crises. Parmi les plus marquantes mentionnons notamment l'épopée du SIDA. En 2003, Jean Martin quitte ses fonctions au profit d'une retraite anticipée. A propos de ses activités de Médecin cantonal, il affirme "avoir beaucoup aimé oeuvrer en faveur de la santé dans notre canton". Une étape importante du parcours de vie de Jean Martin semble avoir été aussi la participation à la Conférence d'Alma Ata, en qualité de membre de la délégation suisse, en 1978, où pour la première fois a été développé le concept de "Soins de santé primaires". Une sorte de charte définissant quels sont les soins élémentaires de base auxquels tout citoyen du monde devrait avoir accès, indépendamment de sa situation socio-économique et du pays où il vit. Parallèlement à sa fonction de médecin cantonal, agrégé en 1985, il est privat-docent à la Faculté de médecine depuis septembre 1987, où il donne un cours sur le thème "Problèmes de santé publique et implications éthiques". Sur le plan politique, selon sa propre formule, Jean-Martin se profile comme étant un élu "d'extrême-centre". De fait, il est membre du parti radical et se présente comme radical de gauche à l'instar d'Yves Guisan et d'Yves Christen, avec lesquels il partage des valeurs communes de plus en plus en porte-à-faux par rapport aux prises de position du Parti radical suisse dans sa polarisation vers la droite. Il s'inquiète en particulier de l'évolution de la société vers le "néo-libéralisme" dont il dénonce et combat les excès. Il cultive les intérêts pour les défis liés à la mondialisation, notamment les préoccupations du registre écologique. Il est soucieux du maintien du contrat social. Il récuse le nationalisme aveugle. Membre du Conseil communal de la commune d'Echandens depuis 1978, il est président de ce Conseil en 1988-89. Son père a été syndic d'Echandens de 1944 à 1976. Par la suite, il va être membre de l'Assemblée constituante du Canton de Vaud, en 1999-2002, puis membre du Grand Conseil du Canton de Vaud dès 2002. Sur le plan médiatique, Jean Martin est aussi une personnalité marquante : les articles qu'il a publiés dans les revues scientifiques, particulièrement sur des sujets de santé publique, de développement, de médecine sociale et préventive et de bioéthique, dépassent le nombre de 600. Par ailleurs, il s'est aussi imposé comme un interlocuteur de choix dans les journaux et comme un "habitué" de la rubrique "Opinion" du quotidien "24 heures", sans compter la dizaine de monographies publiées et les très nombreux travaux et ouvrages collectifs dans lesquels il est coauteur. Bien que ses fonctions publiques de médecin cantonal l'avaient obligé à un certain devoir de réserve, Jean Martin a toujours su donner son opinion et formuler ses critiques sans pour autant les exprimer dans le registre de la provocation. Les critiques qu'il a exprimées ont toujours été constructives et formulées assez souvent sous forme d'interrogation dans un esprit dialectique, qui laisse à chacun la possibilité de réfléchir, d'adopter ou de réfuter son point de vue. Il est frappant de constater la permanence de ses convictions et la fidélité à ses idéaux. |
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