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Histoire: | Le Clos de Balgel (ou Bougel), le futur Malessert, fut donné en 996 par le prêtre Marin au couvent de Romainmôtier (Ordre du Cluny), dirigé par l'abbé Odilon.
Malessert (étymologie probable: "mal essert" mal défriché), comme tous les biens religieux, fut saisi dès 1536 par Leurs Excellences, qui répartissaient leurs conquêtes entre les patriciens bernois. Jean-François Naegeli, conquérant du Pays de Vaud, devint propriétaire du domaine.
Le premier membre de la famille de Watteville (von Wattenwyl, grand famille patricienne bernoise) qui acquiert par mariage le domaine de Malessert est Jean de Watteville (Johann von Wattenwyl), avoyer du Grand-Conseil de Berne (1592-1660) qui épouse en secondes noces Magdeleine Nägeli (1550-1628), fille de Jean François Naegeli, qui avait reçu Malessert comme dot pour son premier mariage avec l'avoyer Jean de Steiger, qui décéda en 1581 d'une chute de cheval. Il s'agit également du second mariage de Magdeleine Nägeli.
De ce second mariage naissent 5 enfants, dont 4 fils: Sigmund, Friedrich, Hans Franz (qui reçoit le domaine de Luins), et Gabriel de Watteville (1592-1660), qui épouse le 1er mai 1629 Salome Thormann (1608-1648). Il reçoit Malessert. De ce mariage naît Jean François de Watteville (1631-1694), qui épouse en 1653 Maria Kirchberger (1631-1662). De ce mariage naît Gabriel de Watteville (1654-1730), qui épouse en 1675 Anne Margaretha Fisching (1658-1722). De ce mariage naît Benjamin de Watteville (1692-1772), qui épouse en 1735 Margaretha Fischer (1702-1772). De ce mariage naît Jean David de Watteville (1740-1804), qui épouse en 1773 Sophie de Watteville (1756-1820). C'est à Jean-David de Watteville de Malessert (1740-1804) que l'on doit la transformation complète de la propriété; vivant ici à l'année, exploitant lui-même ses vignes, il fit de l'ancienne maison forte avec tourelle centrale et cour ceinte de murailles la demeure patricienne que l'on connaît aujourd'hui. Il fit dessiner des jardins à la française au sud du château, avec de belles allées symétriques, des alignements d'essences rares, des rotondes et des escaliers, "dont les vestiges", écrivait en 1959 Paul Eynard dans son historique du château, "confèrent à Malessert ce charme désuet propre aux vieilles campagnes de La Côte". On notera- un plan de 1772 le confirme- que rien ne se fit au détriment des vignes (17 poses): elles furent regroupées au nord de la route de L'Etraz, prés, champs et jardins (21 poses) étant répartis au sud. Les anciennes caves furent désaffectées au profit de nouvelles, aménagées dans l'aile est. En exploitant avisé, Jean David de Watteville de Malessert communiquait régulièrement à la Société d'agriculture de Berne les résultats de ses récoltes. Les archives recèlent un mémoire récapitulant les vendanges de 1694 à 1772, où l'on découvre les heurs et malheurs du propriétaire. Malheurs en 1710 (4,8 chars = 3208 litres de vin, à la suite de terribles orages) et heurs en 1719 (106 chars = 73 000 litres de vin, superbe année). Que de variations dans les quantités vendangées, fu fait des aléas climatiques. Du mariage de son père naît Charles Louis Rudolf de Watteville (1779-1855), qui épouse Sophie von Jenner en 1784. Il vend en 1807 avec ses frères le château de Malessert au Neuchâtelois Paul de Coulon-Nicola, fils de Louis-Auguste Coulon-de Menton (qui possède également le château d'Eclépens). En 1872, les Coulon cédèrent le domaine au Vaudois Edouard Frossard de Saugy. Le père de ce dernier, Alexandre Frossard de Saugy (1791-1880), possédait le domaine de Vinzel avant son partage. En 1874, il publia notamment son "Guide du vigneron et du propriétaire de vignes à La Côte", qui fit longtemps autorité au point de vue technique et économique. Tandis qu'il aida son fils cadet Edouard à acquérir Malessert, son fils aîné Alfred héritait du château de La Bâtie. Jules et Alexandre de Saugy, les fils d'Edouard, lui succédèrent à Malessert. Depuis 2020, la famille Sother est propriétaire du domaine de Malessert, succédant à la famille de Saugy. |
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