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| Histoire: | D'après le "Dictionnaire historique du canton de Vaud" d'Eugène Mottaz, Goumoens-la-Ville était une petite commune de 40 feux en 1416 et de 60 maisons au début du XXe siècle. Au XIIe siècle, son église constituait le chef-lieu de la paroisse éponyme, qui comprenait les chapelles d'Oulens, Echallens, Villars-le-Terroir et Penthéréaz, ensuite élevées au rang d'églises paroissiales pour la plupart.
Le bailliage d'Orbe-Echallens a été créé en 1475/1476, après les guerres de Bourgogne, ce qui en fait l'un des plus anciens bailliages bernois du pays de Vaud, administré à tour de rôle par des baillis de Berne et de Fribourg.
Ce fonds permet donc d'entrevoir plusieurs puissances tutélaires successives sur Goumoens-la-Ville, puisque dès 1476, les Bernois et les Fribourgeois côtoient les seigneurs justiciers de Goumoens-la-Ville (dont beaucoup sont des membres de la famille noble de Goumoëns, mais aussi des Dufour à l'époque moderne), le châtelain et les six justiciers. Si les seigneurs du lieu disposent donc de pouvoirs de justice seigneuriale en première instance, le fonds n'en rend pas compte pour la période de l'administration bernoise et fribourgeoise, mentionnant seulement parfois les titres de seigneur ou de justicier dans le cadre de procédures autres comme des transactions relatées par des actes notariés ou des instructions portées au niveau de la justice baillivale.
La commune de Goumoens-la-Ville était administrée par l'assemblée des bourgeois et un ou deux gouverneurs, parfois aussi appelés syndics dans les actes et sélectionnés parmi les bourgeois du lieu. Ces bourgeois jouissaient de la copropriété de terres, d'impôts et de redevances, de droits de pâturage ou de bochéage, droits qui sont souvent l'objet d'actes du fonds.
Dans un article publié en 1993 dans la "Revue historique vaudoise", Marianne Stubenvoll souligne la stabilité des nobles de Goumoens-la-Ville du XIIIe siècle au XVIIIe siècle.
Le Livre d'or des familles vaudoises nous livre les noms de quelques bourgeois de cette commune, qui apparaissent fréquemment dans les actes : Basset, Bavaud, Bezencon, Bissat, de Goumoëns, Dufour, Favre, Giraudet, Jaquier, Jolimay, Logoz, Narbel ou Thaler. On les trouve tantôt comme gouverneurs de la commune, tantôt comme parties de transactions relatées par des actes notariés. L'article de M. Stubenvoll s'appuie notamment sur le fonds privé de la famille de Goumoëns déjà conservé aux ACV (P de Goumoëns), en particulier sur les actes notariés relatifs à Goumoens-la-Ville qui s'y trouvent et dont l'étude permet de documenter la gestion de la terre et les rapports au sein d’une petite communauté villageoise entre nobles - en particulier la famille de Goumoens - et paysans. L'auteure regrette cependant que les baux de terre n'aient pas été conservés dans les archives privées de la famille en raison de leur nature moins précieuse, lacune partiellement comblée par le présent fonds dans lequel se trouvent de nombreux actes relatifs à des transactions mobilières et immobilières à Goumoens-la-Ville. L'article propose d'ailleurs un tableau qui répertorie numériquement les actes notariés par type d'acte et par tranches de 29 ans : en 1993, il recensait donc 342 actes relatifs au mobilier et à l'immobilier entre 1610 et 1699. Le présent fonds en propose 45 nouveaux entre 1405 et 1882, dont il s'agira désormais de déterminer le caractère inédit ou non. Ce nombre relativement faible de transactions pourrait s'expliquer par la relative stabilité du marché foncier dans une petite commune rurale comme Goumoens-la-Ville. |
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