Maison d'éducation de Vennes

 

Données de base

IdentifiantMaison d'éducation de Vennes
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Maison d'éducation de Vennes

Zone de la description

Histoire:La première mention d'une "Maison de discipline" destinée à accueillir les mineurs délinquants figure dans la Loi du 5 juin 1810 sur la création d'une Commission des établissements de détention et de secours publics, chargée d'administrer les "maisons de force, de détention et de discipline". Cependant, par manque de locaux, l'existence réelle de cet établissement ne date que de la mise en application de la Loi du 3 juin 1825 qui désigne un local pour la Maison de discipline. Celle-ci, ainsi que la Prison centrale, furent alors installées dans une partie du bâtiment de l'Hôpital cantonal, rue de la Mercerie à Lausanne, à la place des détenus à la force et à la correction, transférés ailleurs. Garçons et filles étaient placés dans le même établissement, dans des sections séparées.

Le caractère presque exclusivement carcéral de la Maison de discipline s'avéra peu favorable à l'amendement, à la formation et à la réinsertion sociale de ses occupants. Il fut donc décidé, par le Décretdu9 mars 1846 sur la translation de la Maison de discipline, de déplacer les garçons aux Croisettes, sur le territoire de la commune d'Epalinges, à l'emplacement de l'ancien Haras cantonal, et les filles dans l'annexe de l'Hôpital cantonal.

La "Ferme disciplinaire des Croisettes" ou "Discipline des Croisettes" ouvrit ses portes le 5 avril 1847. Selon son Règlement du 3 avril 1847, ses pensionnaires y étaient amenés à la suite d'une condamnation pénale (art. 52-54 du Code pénal du 18 février 1843) ou d'une décision fondée sur le Code civil (art. 202 et 263 du Code civil du 11 décembre 1819, qui prévoyait cette mesure de placement, prononcée par un tribunal ou par une justice de paix à la demande d'un parent ou d'un tuteur ayant "des sujets de mécontentement très graves sur la conduite d'un enfant, dont il ne puisse plus réprimer les écarts"). Les jeunes condamnés avaient de 8 à 18 ans; on leur enseignait "à exécuter des ouvrages utiles pour l'agriculteur" (c'est-à-dire à devenir domestique de campagne) et ils recevaient une instruction religieuse et primaire. Leur nourriture devait être tirée autant que possible des produits du domaine agricole géré par l'établissement, où ils travaillaient sous la direction d'employés-surveillants.

Un nouveau Règlement du 22 mars 1864 précisa notamment que pendant les jours de pluie et durant l'hiver, "les disciplinaires s'occuperont d'ouvrages en vannerie, fabrication et réparation d'outils". Selon les rapports d'activité, l'effectif était de 30 à 40 garçons à la fois, 70 à 80 d'entre eux séjournant ainsi annuellement aux Croisettes.

Au fil des décennies et sous l'impulsion de certains directeurs, la dimension carcérale de l'établissement fut lentement atténuée, au profit de la prise en charge psycho-pédagogique des pensionnaires. Les locaux furent transformés, afin de moins ressembler à une prison, les formations proposées furent peu à peu diversifiées, quelques sorties furent instituées et on améliora la formation des surveillants, à l'origine uniquement formés "sur le tas". Signe de cette évolution, l'établissement prit en 1901 le nom d' "Ecole de réforme des Croisettes". Son Règlement du 26 décembre 1902, beaucoup plus détaillé que les précédents, précisa que : "le but de l'établissement est la régénération, l'éducation et l'instruction des élèves" (art. 2); "le programme scolaire est celui de l'école primaire [...]; les travaux professionnels se rapportent à l'agriculture, l'horticulture, l'arboriculture, la menuiserie, la vannerie, etc." (art. 75).

En 1941, en prévision de l'entrée en vigueur au 1er janvier 1942 du Code pénal suisse, qui institua enfin un régime moderne de traitement des jeunes délinquants, l'établissement devint la "Maison d'éducation de Vennes". Son nouveau Règlement du 20 janvier 1942 prévoyait que celle-ci recevait : les adolescents de 14 à 18 ans condamnés par la Chambre pénale des mineurs; les enfants de 6 à 14 ans renvoyés par cette même Chambre "lorsqu'ils sont particulièrement pervertis ou dangereux"; les élèves internés dans une maison privée d'éducation lorsqu'ils atteignent 14 ans et que leur éducation n'est pas terminée; sur décision du Département de justice et police et sur préavis de l'Office cantonal des mineurs, des enfants ou adolescents retirés à la garde de leurs parents, sous tutelle ou souffrant d'une mauvaise éducation, qui donnent lieu à des plaintes graves et ne peuvent être rééduqués ailleurs; dans certains cas, des enfants ou adolescents en détention préventive; des enfants ou adolescents d'autres cantons (art. 1). L'établissement dispensait un enseignement primaire (art. 3), ainsi qu'un enseignement professionnel aboutissant en principe à un certificat d'apprentissage (art. 4). Aux formations déjà mentionnées précédemment s'ajoutèrent au fil des ans celles de tailleur, ébéniste, maraîcher, plus tard maçon, peintre, carreleur et mécanicien. Dans les années 1950 fut introduite la possibilité, dans certains cas, de suivre un apprentissage à l'extérieur, en régime de semi-liberté.

En 1950 entra en vigueur une réforme réclamée depuis de longues années par les professionnels concernés : la séparation des enfants, désormais envoyés à l'Institution de Serix-sur-Oron, et des adolescents, qui demeurèrent à Vennes. Malgré cela, le manque de places devint rapidement un leitmotiv des rapports d'activité de l'établissement.

L'orientation sociale croissante de l'établissement se traduisit également par des changements de rattachement administratif : alors qu'il dépendait depuis sa création du Département de justice et police (Service de la protection pénale), il fut transféré en 1957 au Département de l'intérieur (Service de l'enfance), puis en 1970 au nouveau Département de la prévoyance sociale et des assurances (Service de protection de la jeunesse).

Les transformations radicales intervenues au cours des années 1960 et 1970 dans la façon de concevoir la prise en charge des "jeunes à problèmes", puis "jeunes en difficulté", amena les autorités à nommer en 1979 une Commission de restructuration de la Maison d'éducation de Vennes. Sur la base des recommandations de celle-ci et après une phase transitoire en 1980, l'établissement fut rebaptisé en mars 1981 "Centre cantonal de Vennes" et restructuré en trois unités décentralisées : un Secteur professionnel (offrant à des élèves externes ayant des difficultés d'intégration sociale la possibilité de suivre tout ou partie d'un apprentissage); un Internat éducatif (proposant 6 places pour de longs séjours à des jeunes souffrant de graves troubles du caractère et du comportement); un Foyer d'accueil (ouvert en 1982 et destiné à 10 adolescents effectuant des séjours courts visant à les responsabiliser face à la vie active).

Des raisons budgétaires entraînèrent cependant la fermeture de l'Internat éducatif à la fin novembre 1983 déjà. Puis, en 1985, le domaine agricole cessa définitivement son exploitation, tandis que la gestion du Foyer d'accueil étaitconfiée à une association privée reconnue d'utilité publique. Seul demeurait donc le Secteur professionnel, où pouvaient être effectués des stages d'orientation, des préapprentissages d'une année, des formations élémentaires ou tout ou partie d'un apprentissage. A la suite de ces profonds changements, l'établissement prit en 1987 le nom de "Centre d'orientation et de formation professionnelles Les Prés-de-Valmont" (COFOP).

A la fin de 2003, le COFOP fut transféré du Service de protection de la jeunesse au nouvel Office de perfectionnement scolaire, de transition et d'insertion (OPTI), dépendant lui-même du Service de l'enseignement secondaire supérieur, de la transition et de l'insertion (SESSTI).

Il est à noter que le COFOP (et avant lui la Maison d'éducation de Vennes), établissement cantonal, est géographiquement voisin d'une institution lausannoise avec laquelle il ne doit pas être confondu : le "Centre communal pour adolescents de Valmont" (CPA). Celui-ci, construit et gérépar la commune de Lausanne (avec une participation financière de l'Etat de Vaud) et inauguré en janvier 1972, accueille des garçons et filles de 15 à 18 ans, placés par le Tribunal des mineurs ou le Service de protection de la jeunesse, voire par les autorités similaires d'autres cantons, suite à des actes délictueux et/ou un mode de vie nuisible à leur intégrité morale et physique. Il compte 22 places, réparties en trois secteurs distincts : détention préventive, observation, exécution de peine.
Organisation interne:Rattachement administratif: Département de la prévoyance sociale et des assurances

Informations internes des archives

Code d'identification:[01328]

Relations avec des ressources archivistiques

Identification et intitulé de la ressource associé:S 221