Zone de la description |
Histoire: | Fils cadet d'Antoine-Daniel-Sigismond-Christophe de Hennezel, seigneur d'Essert-Pittet, et de Marie-Anne Martin d'Yverdon, Béat-Antoine-François de Hennezel fut baptisé le 17 octobre 1733, à Yverdon. Célibataire, il devait mourir à Paris, au numéro 314 de la rue Saint-Honoré, le 14 mars 1810. Les Hennezel étaient une famille de verriers lorrains, dont l'un des membres, Nicolas II, a embrassé le protestantisme, s'établit dans le pays de Vaud où il acheta en 1573 la terre d'Essert-Pittet. Pendant deux siècles, les Hennezel d'Essert appartinrent aux familles dirigeantes du Nord vaudois auxquelles elles s'allièrent. Mais à l'époque où Béat de Hennezel rédige ses carnets de voyage, la branche d'Essert-Pittet semble sur son déclin, affaiblie en particulier par la querelle d'héritage qui oppose Béat à son aîné Christophe-François-Sébastien, atteint dans sa santé mentale. Le 1er septembre 1784, le père de Béat, Antoine-Daniel-Sigismond-Christophe de Hennezel d'Essert, signe à Jolival un testament qui institue pour seul hériter son petit-fils Daniel, « voulant que tous effets nobiliaires soyent vendus sans exception quelconque pour en faire un capitale à joindre aux fonds après dettes payées, qui sera dirigé par un tuteur neutre établi judicialement [...] ». Le dernier paragraphe du testament déshérité expressément les « quatre enfants issus de mon mariage » et ceci « pour des raisons très connuës et comme indignes », les renvoyant « conformément aux loix », à leur légitime (ACV, Bg 120/6, folios 337-338). Ces quatre enfants (sur huit répertoriés par Henrioud) semblent être : a) Christophe-François-Sébastien, mort en 1795 ; b) Béat-Antoine-François, mort en 1810 ; c) Henriette, morte en 1803 ; d) Mariane qui vivait encore en 1815, dans un tel état de dénuement et de « délabrement de la santé tant physique que morale » que ses neveux demandèrent pour elle aux autorités d'Yverdon la désignation d'un tuteur (ACV, SC 20/3, folio 428, Justice de paix d'Yverdon).
Béat de Hennezel étudia l'architecture à Londres et à Paris auprès du Veveysan Charles Dangeau de Labeyle chargé en 1738 de la construction du pont de Westminster ». De retour à Yverdon, il exerce le métier d'architecte, plus en dilettante, en « amateur » qu'en professionnel. Il a été mésestimé dans son activité d'architecte. Il a été rédacteur-éditeur de la Feuille d'Avis d'Yverdon, d'abord, de 1776 à 1785 ou comme collaborateur du Journal littéraire de Lausanne fondé par la chanoinesse Polier.
Après son retour d'Italie en 1796 (second voyage), Béat de Hennezel vécut quelque temps à Yverdon. Mais en 1798, il décida de retourner à Paris. Il légua ses biens, notamment sa maison de la rue du Milieu à Yverdon, à Emile-Alexandre-Louis, fils de son filleul Daniel-François-Béat.
(Extrait de Béat de Hennezel. « J'ai retrouvé les bergers de Virgile ». Un architecte vaudois en Italie 1792-1796. Texte établi, présenté et annoté par Robert Netz, Lausanne : Editions d'en bas, 2009, pp. 291-292. (Ethno-Poche 51). 368 p. |
|