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Histoire: | La naissance de la ligne de chemin de fer entre Aigle et Leysin est liée à la situation ensoleillée exceptionnelle du village de Leysin qui fait de lui un véritable centre de cure pour les personnes atteintes de tuberculose. La distance entre la plaine et la montagne est trop longue, il faut remplacer les services de diligence par un nouveau moyen de transport. C’est dans ce contexte que, le 10 septembre 1891, une demande de concession est déposée à Berne pour un chemin de fer mixte adhérence-crémaillère entre Aigle et l’Hôtel du Feydey à Leysin (6,9 km de voie dont 5 km à crémaillère avec une pente de 200 pour mille). Trois demandes de prolongation de concession seront déposées pour repousser le délai au 24 décembre. Entre temps, un nouveau comité se constitue pour la construction d’un chemin de fer Aigle-Sépey-Feydey (Leysin) et il obtient une concession le 2 novembre 1898. On assiste, les mêmes années, à une profusion de projets ferroviaires dans la région. Ainsi, l’idée d’une liaison avec Gstaad par le col du Pillon, des projets de connexion sur Chesières et Villars dans le cadre du grand ensemble qui devait inclure un « Boulevard des Alpes » reliant Interlaken à Chamonix, une liaison entre Gryon et le sommet de Diablerets. Le projet de chemin de fer entre Aigle-Sépey-Leysin est abandonné devant celui de réunir par la rive gauche de la Grande Eau, Aigle à Saanen, par le col du Pillon. Les statuts de l’Aigle-Leysin sont acceptés le 16 décembre 1898, avec l’obtention non sans peine d’une gare à Leysin-Village.
La construction put ainsi commencer, l’écartement des voies fut porté de 80 cm à 1 m. Le 5 novembre 1900, la ligne mixte adhérence et crémaillère (système Abt) Aigle-Feydey était inaugurée. La Société des Forces motrices de la Grande Eau fournissait une électricité d’une tension de 650 V, portée à 1300 V en 1946. Devant l’essor de Leysin, entre 1900 et 1940, des pourparlers furent entamés, dès 1912, pour prolonger la ligne jusqu’au Grand Hôtel de Leysin, point de départ pour la ligne projetée avers le lac d’Aï. En septembre 1915, cette section nouvelle s’ouvrit à l’exploitation. On assista durant ces années de grand essor au dépôt de plusieurs demandes de concession. Ainsi, en 1909, funiculaire entre Leysin-Village et Feydey et funiculaire entre Feydey-Temeley; en 1912, chemin de fer mixte Feydey-lac d’Aï.
La Compagnie du chemin de fer Aigle-Leysin, si elle connut un vif succès dès son démarrage, fut frappée par les années de crise des années trente et la fin des cures au début des années 1950, ainsi que par la concurrence de la route. Lors de mise en service de nouvelles automotrices (1950), Leysin évolua vers la station touristique (ski-lifts, télécabine de la Berneuse, Centre sportif). Le transport de voyageurs connut son record absolu en 1971 avec 331’092 passagers. En 1991, une demande de concession est déposée pour assurer la liaison entre Leysin-Grand Hôtel-La Berneuse, à 200 m d’altitude où la station d’arrivée aboutit au restaurant panoramique du Kuklos.
Le 25 mars 2015, le Conseil d’Etat a présenté le projet Alpes Vaudoises 2020, préconisant l’accélération de la liaison de prolongement depuis Feydey sur 750 m jusqu’au départ des téléphériques de La Berneuse et du lac d’Aï. Son coût est évalué entre 30 et 50M CHF selon la variante retenue. Le projet sera entièrement financé par les fonds fédéraux. Le terminus accueillera un pôle d’échanges avec les autobus et autocars, et améliorera la desserte de Leysin, notamment les nouvelles constructions de cette commune de 4000 habitants. Pour ce nouveau tracé, il est prévu de construire 650 m en tunnel et 100 m dans une galerie vitrée sur le côté aval afin de procurer un large panorama sur la montagne, et une terrasse agrandie pour le Bel-Air Hôtel. La mise en service est prévue en 2020 avec l’arrivée de 3 nouvelles rames.
La longueur de la ligne est de 6,209 kilomètres pour 28 employés (2002). |
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