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Histoire: | Ringier Axel Springer Suisse SA
En 1833, Johann Rudolf Ringier (1803-1874) achète une imprimerie à Zofingue qui va donner naissance à un groupe média international et parmi les plus importants de Suisse.
Son fils Franz Emil (1837-1898), en reprenant l’entreprise, investit dans l’achat d’une presse rapide qui remplace la presse manuelle : les commandes d’impression affluent. Comprenant que les nouvelles exigences des lecteurs de lire des informations plutôt que des annonces, il abandonne le "Zofinger Wochenblatt".
A la suite du décès subit de son père, Paul August (1876-1960) entame une coopération avec le plus grand concurrent de la région August Francke et, en 1900, il devient associé dans la "Schweizerische Allgemeine Volkszeitung", dont l’impression sur papier légèrement teinté en rose constitue une attraction. En 1907, il est à la tête du nouveau site d’imprimerie à Zofingue, il devient le seul propriétaire du "Schweizerische Allgemeine Volkszeitung" et, en 1911, sous son impulsion, la "Schweizer Illustrierte Zeitung" paraît pour la première fois. Richement illustré, le journal est un mélange d’actualités, d’affaires de mœurs et de l’histoire de la Suisse. Sa sortie de presse va rencontrer un énorme succès, d’autant plus qu’avec l’éclatement de la Première Guerre mondiale, des milliers de Suisses allemands ne veulent plus lire la presse allemande. Dans le même temps, l’entreprise fait l‘acquisition de la première rotative pour l’impression en héliogravure de Suisse, une innovation technique révolutionnaire pour la branche, dans la mesure où elle peut imprimer des images et du texte en une même opération. Paul Ringier lui-même apportera des développements. En 1921, Ringier publie le premier numéro du pendant français de la "Schweizer Illustrierte Zeitung", (depuis 1965, "Schweizer Illustrierte") "L’Illustré", suivi, un an plus tard, de la parution de l’"Unterhaltungsblätter", connue pour la couleur de ses pages et sa reliure dorée, et renfermant des actualités rares et farouchement exemptes de contenu politique.
En 1950, les premières directives journalistes sont rédigées, soit une sorte de code de déontologie dont l’impact sera important et des éléments resteront encore présents dans le code de conduite de Ringier.
Sous la devise „Tu peux tout faire sauf ennuyer“, le "Blick" paraît pour la première fois en 1959. En tant que premier magazine à sensation, il raconte des histoires d’une façon totalement différente de tous les autres journaux suisses. S’il suscite la polémique à ses débuts, il convainc la population. En deux ans, il atteint un tirage de 97 727 exemplaires, ce qui fait de lui le deuxième journal de Suisse.
Au décès de Paul August, en 1960, Hans (1906-2003) reprend la direction de l’entreprise qui compte alors 2000 collaborateurs. En 1967, Ringier se lance dans la vidéo, en s’alliant avec l’entreprise privée de production cinématographique, Rincovision. En 1969, le "Sonntagsblick" paraît pour la première fois. Il est alors le tout premier journal dominical de Suisse. En 1973, le groupe Ringier acquiert le journal "Luzerner Neuste Nachrichten" (appelé la "Neue Luzerner Zeitung", deux décennies plus tard) et s’assure des services de Frank A. Meyer (né en 1944) qui deviendra au fil des années l’un des plus importants journalistes de l’entreprise, le conseiller de la direction du groupe et le président du Conseil de fondation. En 1974, la première école suisse pour les journalistes ouvre ses portes, dans le propre domicile de Paul Ringier, transformé en école. Ringier entend apporter, par cette mesure, une contribution à la qualité du travail journalistique. En 1977, le nouveau centre d’impression offset moderne entre en service à Adligenswil (LU), et, un an plus tard, la nouvelle Maison de la presse ouvre ses portes à Zurich.
Tour à tour, en 1981, Ringier lance "L’Hebdo" dont le premier rédacteur sera Jacques Pilet; en 1982, il entre dans le monde du divertissement cross-média, en devenant actionnaire majoritaire de l’organisateur de concerts Good News; en 1984, il exploite l’une des entreprises productrices de vidéos les plus appréciées de Suisse, Zürivision née de la coopération avec Rincovision et ensuite rebaptisée Ringier TV. En 1985, les fils de Hans, Christoph et Michael lui succèdent et vont s’orienter, entre 1987 et 2000, vers de nouveaux marchés, principalement en Asie et en Europe de l‘Est, et vers de nouveaux médias, Schweizer Fernsehen, "Cash-TV" qui deviendra un magazine à succès. Ringier devient alors la plus grande imprimerie moderne de journaux d’Europe, entre 1987 et 2000. Avec "Blick online" et "Cash online", Ringier fait ses premiers sur Internet et l’entreprise crée son premier site Web. Un nouveau souffle est aussi donné à la Schweizer Mediendatenbank qui est créée avec Tamedia et SRG.
En 1991, trois poids lourds de la presse suisse, Edipresse, Ringier et Publicitas lancent ensemble le journal de référence "Le Nouveau Quotidien" à Lausanne dont le rédacteur en chef est Jacques Pilet. En 1995, le marque culinaire culte Betty Bossy est rachetée par Ringier qui la revendra en 2012 à Coop.
En 1998, "Le Temps" succède au "Journal de Genève" et au "Nouveau Quotidien". Le 1er juin 2008, le journal gratuit "Blick am Abend" est lancé. Il est alors le premier et le seul journal du soir. Ringier étend son expansion dans le numérique et fusionne en 2010 avec la plus grande entreprise Media SA. En 2014, Ringier devient actionnaire majoritaire du "Temps". Et annonce la création d’une coentreprise avec Axel Springer Suisse qui débouchera sur la création de la nouvelle coentreprise, le 1er janvier 2016, Ringier Axel Springer Suisse SA, qui rassemble toutes les revues des deux sociétés en Suisse, ainsi que les journaux "Le Temps" et "Handelszeitung". Cette société diffuse alors près de 30 produits, imprime 500 éditions papier par an et emploie environ 600 collaborateurs. Son siège est à Zurich. En 2015, le Stadtmuseum Aarau présente au public le fonds d‘environ 7 millions de photographies que le groupe Ringier a confié, en 2009, aux Archives cantonales d‘Argovie.
Le 3 février 2017, "L’Hebdo" cesse de paraître. La décision est prise par Ringier en raison du « recul incessant des recettes publicitaires et des ventes et d’un contexte économique aux perspectives défavorables ». La suppression du titre est accompagnée de 37 licenciements. Fin 2016, le titre était tombé à moins de 10 000 abonnés. Après la fermeture de "L'Hebdo", des journalistes mènent une campagne de financement participatif leur permet de récolter 100 000 francs en un jour et 230 000 francs en cinq semaines. Le nouveau média en ligne romand "Bon pour la tête" est lancé le 21 juin 2017. |
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