Société vaudoise des sciences naturelles

 

Données de base

IdentifiantSociété vaudoise des sciences naturelles
 

Infos de prov.

Zone d'identification

Type d'entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Société vaudoise des sciences naturelles

Zone de la description

Dates d'existence:Dès 1819
Histoire:Le 10 mars 1783, soit vingt ans avant la création du canton de Vaud, est fondée la Société des sciences physiques de Lausanne. Bien que sa trace se perde à partir de 1790, on peut voir en elle l'ancêtre de la Société vaudoise des sciences naturelles. En effet, plus d'un de ses membres se retrouve, le 9 juin 1803, parmi les promoteurs de la quatrième des cinq sections de la toute jeune Société d'Emulation du canton de Vaud dont l'activité se maintiendra une demi-douzaine d'années. Encore ne meurt-elle pas tout à fait : sous le nom de Société d'agriculture et d'économie générale du canton de Vaud, la deuxième section de la Société d'Emulation, spécialisées dans l'agronomie, subsiste jusqu'en 1815.

Le 6 octobre 1815, huit Vaudois participent à la fondation de la Société helvétique des sciences naturelles (SHSN), à Mornex, près de Genève. Parmi ceux-ci, on compte Louis Reynier qui avait appartenu à la Société des sciences physiques, Daniel-Alexandre Chavannes, l'animateur de la Société d'Emulation, devenue le secrétaire de la Société d'agriculture. La SHSN se réunit, à Lausanne, en juillet 1818, sous la présidence de Daniel-Alexandre Chavannes. C'est le 17 mars 1819 que la Société vaudoise des sciences naturelles tient sa première séance à laquelle trois survivants de la Société des sciences physiques participent : les médecins Louis Levade et François Verdeil, Louis Reynier. Si les débuts de la SVSN ont été fêtés à des dates différentes – on célèbre le centenaire en 1883, puisque on l'assimile alors à la SHSN. En 1915, on fait allusion au possible centenaire de la SVSN, en hésitant sur les dates en 1815 et 1819. En fait, c'est le 5 juillet 1919, qui marque le centenaire de la SVSN, avec la rédaction d'un historique imprimé dû à Charles Linder.

La nouvelle société se dote d'un Bulletin dès 1842. Il s'inscrit dans le prolongement des publications de la SHSN : Mémoires, parus entre 178et 1790, de celui Société d'Emulation dans les notices d'Utilité publique (1805-180/), et de celui de la Société d'agriculture (dès 1812, Paraissent les Feuilles d'agriculture et d'économie générale du canton de Vaud, qui deviendront 1821 Feuille du canton de Vaud, journal d'agriculture pratique, sciences naturelles et d''économie politique, et dès 1883, Journal de Société d'utilité publique).

De 1819, la SVSN ne fut que l'une des sections cantonales de la SHSN à qui elle faisait parvenir la liste de ses membres, avant de les accepter. Les préoccupations des communications et des travaux restent très imprégnées des questions agricoles, en fait de tout ce qui touche aux productions du sol.

Le Bulletin dont le premier numéro a paru en 1842 est marqué par la présence des professeurs de l'Académie de Lausanne. Il fallut l'énergie de Jean de La Harpe, médecin en chef de l'Hôpital cantonal, pour ranimer la flamme de la SVSN, tiraillée par les événements de 1845. La mort prématurée de Gabriel de Rumine, à l'âge de 30 ans, amène de l'argent bienvenu pour la survie du Bulletin et permet à la société de cadeaux comme ceux de blocs erratiques. En 1907 et en 11913, elle institue même des prix destinés, d'une part, à encourager la recherche et, d'autre part, à perpétuer la mémoire de deux très grands savants vaudois : Louis Agassiz, né en 1807 et François-Alphonse Forel, décédé en 1912. Le second demi-siècle d'existence de la SVSN correspond à une phase de production scientifique intense, marquée par la transformation de l'Académie de Lausanne en Université et par différentes personnalités dans leur domaine de spécialisation : Georges Du Plessis, Henri Blanc, Carlo Emery, Jules Marguet, Eugène Renevier, Henri Golliez, Etienne Guillemin, Charles Dufour, Fritz Burnier et Hermann Amstein. La fin du XIXe et le début du XXe siècle est l' "ère des synthèses", selon l'expression de Charles Linder. Il y a d'abord l'œuvre immense de François-Alphonse Forel. A l'instar de Louis Agassiz, il avait achevé ses études de médecin, mais ne pratiqua pas son art. Il donna, en revanche, des cours de zoologie, de physiologie et d'anatomie comparée à la Faculté des sciences. Doué, à la fois, d'une curiosité toujours en éveil, d'une persévérance et d'une patience à toute épreuve, et surtout, d'un sens suraigu de l'observation, il a exploré les domaines le plus variés biologie, géophysique, météorologie, sismologie, préhistoire. Son principal titre de gloire demeure la création nouvelle d'une science nouvelle : la limnologie. Tout ce qui concernait le lac Léman ne pouvait le laisser indifférent. Une autre synthèse s'opère dans la géologie, grâce à Maurice Lugeon. En 1901, il déclare que l'ensemble des Alpes consiste en un empilement d'immenses plis couchés, les "nappes de recouvrement". Dernière synthèse, celle du Paul Jaccard sur la sociologie végétale. Il n'empêche que la SVSN souffre des progrès de la spécialisation. On renonce à la création de cercles spécialisés dans le cadre de la SVSN et on ne perd aucune occasion d'attirer, par la variété et l'actualité des sujets traités, les mateurs dans lesquels Frédéric-César La Harpe et de Jean de La Harpe voyaient un élément essentiel d'une société scientifique. Plusieurs d'entre eux : Denis Cruchet, pasteur à Montagny, Jules Aman, pharmacien, Charles Meylan, instituteur, ont fait autorité en matière de mousses et cryptogames. La Flore valaisanne et l'Essai de toponymie d'Henri Jaccard, maître au Collègue d'Aigle, lui ont valu, comme à Charles Meylan, le doctorat honoris causa de l'Université de Lausanne.

La Première Guerre mondiale n'affecta pas l'activité scientifique de la SVSN. Un accord avait été passé, en 1899, avec l'Etat pour que les livres et les revues échangées par la SVSN avec des sociétés sœurs profitent au fonctionnement de la SVSN qui reçoit en contrepartie un subside annuel.

Après s'être accru très légèrement jusqu'en 1922, l'effectif accuse, dès lors, une régression qui se confirme jusqu'en 1930, entraînant par contrecoup une baisse de la fréquentation des séances. Deux causes furent invoquées pour expliquer la diminution du nombre de membres : multiplication des spécialités scientifiques, ce qui fait que les communications sont de plus en plus difficiles à suivre; le coût des cotisations plus élevé que celles d'autres sociétés scientifiques cantonales ou sociétés intellectuelles vaudoises. La mise en place d'une propagande permit de corriger la tendance. A la fin de l'année 1934, on dénombre 318 membres effectifs. Et la progression se poursuit jusqu'en 1936. Après un léger fléchissement – sans cependant que le chiffre des membres effectifs descende au-dessous de 330 – l'accroissement reprend en 1940 et persiste jusqu'à l'après-guerre. Tenus jusqu'alors suivant un mode suranné et compliqué, devenus indéchiffrables pour plus d'un vérificateur, les comptes de la SVSN sont, en 1929, réorganisées selon les principes de la comptabilité américaine. En 1931, la société se voit exonérée entièrement de l'impôt sur une fortune réduite à ce qui reste du legs Rumine et aux Fonds Agassiz et Forel.

En 1921, la réorganisation du secrétariat est confiée à une secrétaire-comptable. Entre 1919 et 1939, le nombre annuel des communications présentées aux séances oscille entre 60 (en 1920) et 28 (en 1933). En 1933, la société a entendu, en outre, 11 conférences sur les sujets les plus divers : météorologie, protection de la nature, radiophonie, chimie, zoologie, géologie. En collaboration avec la Société académique et les sociétés affiliées, la SVSN s'est chargée d'organiser dès 1929, chaque année, au moins une des Conférences académiques. En dépit des obligations militaires de nombreux membres, les activités scientifiques de la SVSN se maintiennent. Force est de constater que, ces années de restriction, d'alerte, d'inquiétude, ont été favorables à la SVSN. L'impossibilité de sortir des frontières, la raréfaction de certaines distractions, peut-être le besoin de se plonger dans la recherche pour oublier les événements, tout cela ne doit pas avoir été étranger à ce regain manifeste d'intérêt pour les travaux poursuivis au sein de la Société.

Lors de l'assemblée du 19 décembre 1945, la Commission de gestion engage la SVSN à jouer le rôle d'agent de liaison entre les associations qui, dans le canton, cultivent telle ou telle science particulière : Cercle ornithologique, Groupement d'études biologiques, Société d'astronomie, d'entomologie et de mycologie. C'est de cette date que l'Union de Sociétés scientifiques vaudoises tire son origine. Son "Directoire" de réunit chaque mois au secrétariat de la SVNS pour ordonner le programme d'activité du mois suivant.

Si paradoxal que cela paraisse, le retour à des temps normaux signifie pour la SVSN recommencer à lutter contre d'anciennes difficultés. En 1948, on doit demander à l'Etat d'augmenter sa redevance. On crée la catégorie des membres corporatifs : sociétés industrielles ou commerciales dont d'activité touche, de près ou de loin, à la recherche scientifique. L'émiettement en groupes spécialisés, conjuré pendant très longtemps, est un fait accompli depuis 1961. Des "collaborateurs scientifiques" responsables ont été désignés. Ils se chargent d'organiser et de présider les séances consacrées à certaines disciplines : sciences de la terre, zoologie et botanique, biologie expérimentale, physique, chimie. Plus récemment s'est différencié le groupe de méthodologie, histoire et philosophie des sciences. La "Section de chimie", existait déjà en 1957 sous le nom de "Colloque de chimie".

Des Cours d'information sont institués en 1951. En 1968, la Commission de gestion constate que c'est l'année de la contestation, de la remise en question. La SVSN … a-t-elle encore sa place dans le monde scientifique moderne. Il est répondu que des séances communes à plusieurs sections devraient être rétablies.

La SVSN est régie depuis le 29 mars 2017 par de nouveaux statuts qui confirme les missions de la Société : étude, avancement et diffusion des sciences naturelles, des sciences exactes et sciences connexes. A cet effet, elle organise des conférences, des excusions et des visites; ces manifestations sont, dans la règle, publiques; elle publie et diffuse des Mémoires dont les modalités sont déterminées par un règlement spécifique; elle entretient un réseau d'échangées sont déposées à la Bibliothèque cantonale et universitaire conformément à la Convention du 20 mai 1899 intervenue entre le l'Etat de Vaud et la SVSN; elle participe à la relève scientifique, notamment dans le domaine des sciences naturelles à l'échelle (art. 3). A l'article desdits statuts, les organes de la SVSN sont : l'Assemblée générale; le Bureau; la Commission de gestion; le Comité; la Commission de vérification des comptes".

Dans le règlement des fonds spéciaux lié aux statuts de mars 2017, les dons et legs suivants sont cités comme faisant partie des fonds spéciaux :
- le fonds Gabriel de Rumine, créé en 1871 par un legs de 75 000 francs;
- le fonds Louis Agassiz, créé par souscription en 1907, pour commémorer le centenaire du naturaliste vaudois (1807-1873);
- le fonds François-Alphonse Forel, créé en 1912 en mémoire du naturaliste vaudois (1841-1912);
- le fonds Mermod, créé en 1969 par un don de 40 000 francs par le Dr C. Mermod en hommage à la mémoire de ses parents, Camille-César Mermod (1866-1955) et Adrienne-Augusta née Margot (1890-1969);
- le fonds Pierre Mercier, créé en 1977 par un legs de 50 000 francs à la SVSN fait par Pierre Mercier (1890-1976);
- le fonds Marguerite Lugeon, créé en 1986 par un legs de 300 000 francs fait à la SVSN par Marguerite Lugeon (1904-1983), en souvenir de son mari, Jean Lugeon;
- le fonds Marguerite Narbel, créé en 2011 par un legs de 100 0000 francs à la SVSN par Marguerite Narbel (1918-2010).
Les fonds spéciaux sont réunis en un capital intangible. Le 10% des intérêts est joint au capital. Le solde des intérêts annuels constitue le revenu disponible.

Historique inspiré de : "Cent-cinquantième anniversaire de la Société vaudoise des sciences naturelles : cérémonie commémorative à l'Aula du Palais de Rumine, à Lausanne, 16 novembre 1969". [Suivi de] "La Société vaudoise des sciences naturelles, 1819-1969", par Claude Secrétan, Lausanne : Société vaudoise des sciences naturelles, [1970], 78 p.

Informations internes des archives

Code d'identification:[02090]

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