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Histoire: | La Fondation de Serix plonge ses racines dans le site de Palézieux qu’elle occupe depuis le milieu du XIXe siècle.
Les évolutions tant humaines que structurelles, qui ont eu lieu tout au long de ces quelques 150 années, ont donné à chaque époque ses spécificités, ses méthodes, ses teintes également plus ou moins lumineuses selon les périodes. Néanmoins, tout au long de ce parcours de longue haleine, la mission première qui est d’accueillir des enfants et des jeunes vivants des situations de fragilité importante a perduré et continue d’être le cœur vivant de l’institution.
Actuellement la Fondation de Serix fait partie de la Politique Socio-Educative (PSE) du canton de Vaud. Elle travaille sur la base de contrats de prestations passés entre le Service de Protection de la Jeunesse (SPJ), service qui lui adresse les mandats à partir desquels se déploient les compétences des professionnels qui font Serix au quotidien. Mettre le développement de l’enfant et de son contexte familial au centre de l’intervention constitue la pierre angulaire de toute la prise en charge. Si les méthodes, les outils, les délais sont différents selon les individus et leur culture professionnelle propre, demeure comme point fixe ce souci commun qui vient organiser toute l’activité pluridisciplinaire de la Fondation dans son ensemble.
Quelques repères historiques : 1862: La fondation de la «colonie agricole» de Serix est créée. L’institution romande est portée par un élan philanthropique, et ses statuts votés par les cantons de Vaud, Fribourg, Genève et Neuchâtel. Son financement est mixte public-privé.
1863: La création de la «colonie agricole» de Serix - inaugurée officiellement le 15 juillet 1864 - répond aux exigences du Code pénal de 1810. Celui-ci prévoit de distinguer, pour la punition des mineurs ayant commis un délit, entre enfants «discernants» et «non discernants» (pas capables de saisir la portée de leurs actes). Ces derniers ne doivent plus être placés en prison, mais en institution. A Serix, ils côtoieront les jeunes résidents appelés «vicieux», ou disposés à mal faire.
Fin des années 1890: L’institution reçoit dorénavant aussi les garçons «discernants», devenant ainsi l’alternative à la prison pour les enfants de moins de 16 ans. Mais l’orientation de l’institution se modifie: elle accueille également des enfants n’ayant pas commis de délit, mais «difficiles», ou «à mauvaise conduite persistante». Sans être une prison, le milieu est fermé: les évasions ne sont pas rares, provoquant des «chasses à l’enfant», puis la marque d’infamie du pantalon bicolore pour les repris d’évasion...
Début du XXe siècle: Serix doit s’ouvrir, sous l’influence du développement des sciences de l’éducation et de la psychologie de l’enfant, notamment avec la création de l’Institut Jean-Jacques-Rousseau à Genève. En 1920, l’institution renonce à son intitulé de «maison de correction». Ce qui n’empêche pas, dans les années 1930, la revue du Parti communiste le Drapeau rouge de taxer Serix de «bagne», et le travail des enfants d’être montré du doigt. La scolarisation et les apprentissages deviennent alors la norme pour les enfants.
1954: Avec l’ouverture à Lausanne de l’Ecole Pahud, formant des éducateurs, l’encadrement à Serix continue sa professionnalisation. Les «sous-maîtres» célibataires des débuts - instituteurs, travailleurs de la terre ou tout simplement «hommes de qualité» - deviennent des éducateurs, amenant un vent de libéralisation dans les murs de l’institution.
Dès 1970: Ouverture du Foyer pour apprentis à Vevey dans le sens de l'Action Educative en Milieu Ouvert et modification de la mission du Foyer en pension sociale.
(Eclairage de Martine Ruchat, historienne de l’éducation, professeure adjointe à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’Université de Genève, sur les premières années de Serix.)
Référence bibliographique: Roger Cachin, "Que d’Histoire, 1862-2012", Editions à la carte, 92 p. Célèbre le 150e anniversaire de la « Colonie de Serix ». |
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