Description | Mentionné comme architecte dès 1739, D. collabora quelques années avec son frère Jean-Pierre (1700-1763) à la restauration de la cure de Crissier (1744) et du château d'Oron (1746-1750). Il travailla seul à partir du milieu du siècle. "Architecte de LL.EE. de Berne", il construisit des cures, des bâtiments utilitaires (grenier d'Orbe) et les escaliers du château Saint-Maire à Lausanne (1788-1789). Il restaura la cathédrale de Lausanne (1747-1749) et travailla comme ingénieur des ponts et chaussées. S'il fut évincé des grands chantiers communaux de Lausanne au profit de Rodolphe de Crousaz, D. étendit toutefois son activité jusqu'à Morat et au Locle. Parmi ses églises, parfois modestes, il faut souligner l'importance des temples de Corcelles-sur-Chavornay (1754) et surtout de Prilly (1765-1766), le chef-d'œuvre des églises réformées de la campagne vaudoise, avec sa façade à clocher incorporé sans saillie derrière son unique ordre d'architecture. On distingue deux grands courants dans ses œuvres civiles ou privées. L'un est baroquisant (grenier d'Orbe, 1758-1760; maison Bergier à Lausanne, 1764-1765, disparue et maison Mandrot à Yverdon, 1763). L'autre, classique (château de Corcelles-le-Jorat, 1769) souvent d'une manière très personnelle, utilisation de tables ou de pilastres colossaux, parfois dédoublés, se voit à Lausanne (maisons Fraisse, 1753-1754, Polier, 1758-1764 et Gaulis, 1763, toutes disparues, Bellerive, 1787, Valency, 1794) mais aussi à Bettens (château, 1756), à Payerne (hôpital, 1773-1775) et au Locle. A Lausanne (Beaulieu II, vers 1774-1775, Béthusy, 1774) et au château de Champ-Pittet (1789-1791), il exécuta les idées d'autres architectes encore inconnus. Il fut aussi membre du Conseil des Deux-Cents de Lausanne. Par l'ampleur de son œuvre, son métier et sa personnalisation de l'architecture, D. fut l'un des architectes vaudois les plus brillants du XVIIIe s. |